Sur la définition de la gauche, encore.
(propos scandaleux de la bourrique)
À l’origine, en 1789, le clivage droite/gauche se fait sur la question de savoir si, en France, la souveraineté appartient au Roi (position de la droite) ou bien à la Nation (ce que soutient la gauche).
Par la suite, la droite défend les possédants (qu’ils soient réactionnaires ou conservateurs) et l’Ordre établi qui les sert, et la gauche désigne les partisans du Mouvement vers le Progrès (qu’ils soient libéraux* ou démocrates, voire socialistes*).
Aux 19ème et 20ème siècles, il s’opère un glissement, sous l’influence du messianisme propre au marxisme politique et à ses dérivés : on est censé être d’autant plus à gauche qu’on est chaud partisan de la dictature du prolétariat et de la planification autoritaire de l’économie.
Après l’échec manifeste de cette perspective, on observe une rémanence de cette conception, qui fait que les gens de gauche qui rejettent la perspective susdite sont incités à avoir mauvaise conscience, voire à se raccrocher à un succédané : le jacobinisme étatiste, qui « enfume » encore, comme on dit, bien des esprits.
Il serait temps d’admettre que le rejet, nécessaire, du marxisme politique** ne signifie en aucune façon un ralliement au néo-libéralisme, et que la marche de l’humanité suppose de se tenir à l’écart de ces deux courants historiquement dépassés.
Les tenants de ces deux archaïsmes sont, les uns et les autres, de droite; sont de gauche les tenants de l’innovation sociale rendue nécessaire par le développement des forces productives dans un environnement à préserver.
* aux sens de ces mots au 19ème siècle
** ce qui ne signifie nullement le rejet de la méthode marxiste, y compris en politique…