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Billet de blog 27 juin 2012

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Éléments d’économie (9).

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                        Par Melchior, qu’on ne présente plus.
(Résumé des chapitres précédents: fonctions, agents, circuit, monnaie et crédit, croissance, marchés, et tout ça… hop !)
III. La politique économique.
 
        - La vie économique  consiste à faire constamment des choix, « pour maximiser la satisfaction » ( celle des agents qui font ces choix) « sous contrainte de budget », comme on dit pour rappeler que les ressources sont limitées. C’est vrai pour tous les agents, pris individuellement, c’est vrai aussi pour les pouvoirs publics, qui ont à gérer les « biens communs », la chose publique, l’intérêt général.
        Au 20ème siècle, on s’est avisé de la possibilité, puis de la nécessité, de faire jouer à l’État un rôle important dans la régulation de l’activité économique, et cela pour deux raisons…
        - La première et la seconde (dirent en chœur mes deux oies, bien au fait de mes tics d’exposition).
        - La première est qu’en effet, laissée à elle même, sous le seul contrôle des marchés, l’activité connaît des cycles: phases successives d’expansion de l’activité, de plein-emploi des ressources, puis de récession, enfin de crise, avant que l’activité ne se relance. Cela s’accompagne de fluctuations de la confiance que les agents accordent à la bonne marche des affaires.
        Si la confiance fléchit, l’activité aussi (et réciproquement), si l’activité reprend, la confiance fait de même (et réciproquement): il y a interaction et renforcement d’éléments objectifs et subjectifs, qui vont dans un même sens, jusqu‘au renversement de la tendance.
        Il apparaît alors opportun que l’État (les pouvoirs publics) prenne des mesures, dites « contra-cycliques », pour tantôt empêcher la surchauffe, tantôt sortir l’activité du marasme. (Il faut compter aussi avec la tendance au déséquilibre entre le secteur des biens de production et celui des biens de consommation, il faut surveiller tout ça comme du lait sur le feu, mais laissons cela…).
        (Je me tus un moment).
        - Et la seconde raison ?
        - Ah oui, la seconde raison. Eh bien d’autre part, sous la pression des mouvements sociaux, on s’accorde (la gauche en tous cas) à juger nécessaire et souhaitable d’effectuer une part de redistribution des richesses: d’ajouter à la « répartition primaire » qui provient de l’échange de valeur sur les marchés et du partage de la valeur ajoutée, une « répartition secondaire »: ponction des « prélèvements obligatoires » sur les revenus primaires et redistribution (ou: répartition secondaire).
        La combinaison de ces deux choses: contrôler (et contrarier) le cycle des affaires, et en même temps assurer une redistribution corrective, donne lieu à une intervention des pouvoirs publics dans la vie économique, qui dépasse largement le rôle régalien de l’État (maintenir l’ordre, faire respecter les contrats, ce genre de choses).
        La politique économique est donc un ensemble concerté d’actions des pouvoirs publics pour piloter l’activité économique dans la direction voulue par la « volonté générale ». Il y en a plusieurs conceptions, auxquelles correspondent - plus ou moins - plusieurs instruments, qui fonctionnent plus ou moins bien. C’est un domaine très controversé.
        Je me tus encore, comme impressionné par les controverse que je venais d’évoquer.
        - Tu rêves ? Dis-nous la suite.
        - Euh, oui. Ce pilotage effectué par l’Etat (ou plus généralement: par les pouvoirs publics, je préfère cette expression) a pour fonction d’atteindre quelques objectifs macroéconomiques, c‘est à savoir…
        - Prends ton temps, ô Melchior.
        - Veux-tu un verre d‘eau pétillante ? Avec une paille ?
        - Ah ! Merci. (Slurp)
        - À savoir, donc: la croissance de la valeur produite, répartie, consommée et investie, le plein-emploi des ressources et tout particulièrement du travail, le maintien sous contrôle de l’inflation, et l’équilibre des échanges extérieurs (pour faire savant, ces quatre objectifs constituent le « carré de Kaldor »).
        Je  parlai un peu de Lord Nicholas Kaldor, mais:
        - Stop ! (dirent-elles) Revenons un peu sur ces termes.
        Je m’exécutai.
        - La croissance, c’est l’augmentation, d’une année sur l’autre, de la somme des valeurs ajoutées, autrement dit, de la valeur de tout ce qui est produit…
        -… donc réparti, donc consommé ou investi.
        - C’est ça (dis-je, tout content d‘avoir été compris).  Avant de parler de « décroissance« , il faudrait s’assurer que tous les besoins élémentaires sont couverts, et ce n’est pas demain la veille.
        - L’inflation ?
        - Une maladie de la monnaie, et de la confiance en la monnaie; celle-ci enfle plus vite que la production. Les prix grimpent, le phénomène s’entretient de lui-même, et s’il n’est pas énergiquement combattu dès qu’il commence à se manifester, tout se termine en catastrophe.
        - Le plein-emploi ?
        -  Il s’agit de celui des ressources en général, mais plus spécialement de la main-d’œuvre disponible: que chacun ait une activité et le revenu qui va avec… Quant aux échanges extérieurs, c’est une notion complexe; ce qui est visé, c’est l’équilibre de différents échanges (commerce extérieur, capitaux…). Mais je vous épargne les détails.
        - On aime autant.
        Je repris, après une petite pause:
        - Le spectre des degrés d’intervention de l’Etat est assez large, depuis ne rien faire et empêcher qui que ce soit de rien faire, jusqu’à se mêler de tout et empêcher les citoyens d’entreprendre quoi que ce soit de leur propre initiative. Depuis: « les marchés sont seuls efficients » des ultra-libéraux jusqu’à : « seul le Plan aux mains de l’Etat central sait faire. » des collectivistes On devine, intuitivement, que la bonne solution est quelque part entre les deux…
                            (à suivre)

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