6 Billets

0 Édition

Billet de blog 3 février 2022

Un millier d'étudiant·es pour la gratuité de l'enseignement supérieur !

Macron veut faire payer les étudiant·es : avec Jean-Luc Mélenchon, défendons un enseignement gratuit pour toutes et tous !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce lundi 24 janvier, Macron a tenté de revenir sur ses propos du 13 janvier, quand, devant la Conférence des présidents d’université, il avait présenté les grandes lignes de son projet pour l’enseignement supérieur et la recherche. Après cinq ans à mépriser les étudiant·es et à détruire le service public de l’enseignement supérieur, le président des riches expliquait alors construire une université pour les riches notamment via une hausse des frais d’inscription ! Aujourd’hui, il affirme qu’il n’a jamais tenu de telles affirmations, sans dire pour autant qu’il n’augmentera pas les frais d’inscription.

Et encore bien avant tout cela, la sélection sociale dans le supérieur était déjà bien engagée durant son quinquennat. D’abord avec la mise en place de Parcoursup et de la réforme du bac, qui laisse sur le bord de la route les lycéen·nes des quartiers populaires, et l’instauration de la sélection en master qui empêche nombre d’étudiant·es de continuer leurs études.

Dans sa tentative de semi-démenti, Macron affirme qu’il a amélioré la condition de vie des étudiant·es, mais ses actes et ceux de sa ministre Frédérique Vidal parlent contre lui. Que ce soit pour les étudiant·es étranger·es avec le scandaleux « Bienvenue en France » (2 770 euros en licence contre 170 euros avant ; 3 770 en master contre 243 !), ou dans les écoles d’ingénieur·es (entre 2 500 et 3 500 euros aux écoles des Mines-Télécom, Centrale et bientôt INSA, contre 600 euros initialement), il a bien amorcé cette augmentation des droits d’inscription. Il explique ensuite que les étudiant·es payaient annuellement 1000 euros (en réalité c’était 217 euros) de sécurité sociale étudiante jusqu’en 2018 suppression fortement diminuée par la mise en place de la CVEC de 92 € par an.

Non content de ce bilan, le candidat Macron a déclaré : « on ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants ».

Rappelons qu’étudier aujourd’hui coûte déjà aux 2,7 millions d’étudiant·es. Seuls 38% des étudiant·es sont exonéré·es de frais d’inscriptions : les autres payent 170 à 600 euros dans les universités, et jusqu’à plusieurs milliers dans les écoles d’ingénieur·es (publiques).  Pour étudier dans de bonnes conditions, il faut aussi être en capacité de payer un loyer dont les prix ne font qu’augmenter, d’acheter de quoi se nourrir, de payer un abonnement de transport en commun, d’acheter des livres, un ordinateur…

Ces besoins essentiels sont déjà inaccessibles pour une partie des étudiant·es que Macron a enfermé·es dans la précarité. Rappelons qu’un·e étudiant·e sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, qu’un·e étudiant·e sur deux saute régulièrement des repas, et qu’un·e étudiant·e sur trois renonce à des soins pour des raisons financières. En France, 300 000 étudiant·es ont déjà dû s’endetter.

Désormais il faudra payer pour entrer à l’Université. Qui pourra ?

En restant volontairement flou sur son projet d’augmentation des frais d’inscription, Emmanuel Macron angoisse les familles et les étudiant·es qui ne savent pas si ils et elles vont pouvoir payer leurs études dans les prochaines années. Emmanuel Macron sacrifie notre génération et notre avenir. Seul·es les plus aisé·es auront accès aux études supérieures. L’université doit être le lieu de l’émancipation intellectuelle, mais elle est aussi la garantie d’avoir une population qualifiée en capacité de relever les grands défis auxquels nous faisons face, au premier rang desquels la bifurcation écologique.

La société des riches nous conduit droit dans le mur. C’est pourquoi, avec Jean-Luc Mélenchon, nous défendons un enseignement supérieur gratuit et accessible à toutes et à tous. Lui n’a pas peur de présenter son programme pour la rentrée prochaine : nous abrogerons Parcoursup ainsi que le plan « Bienvenue en France » et investirons massivement dans le service public d’enseignement supérieur pour améliorer les conditions d’études et permettre l’accueil des étudiant·es dans les filières de leur choix.

Là où Macron veut faire payer les étudiant·es, nous ferons l’inverse, en garantissant un revenu de 1063 euros par mois à chaque étudiant·e et lycéen·ne en filière professionnelle détaché·es du foyer fiscal parental. Pour ne plus jamais que des étudiant·es fassent la queue aux banques alimentaires. Pour défendre la gratuité de l’enseignement supérieur, et contre la hausse des frais d’inscriptions, nous appelons les étudiant·es à se mobiliser massivement aux côtés des organisations syndicales le 3 février.
Les premiers signataires :

Aurélien Le Coq, co-animateur des jeunes insoumis·es (Lille).
Emma Fourreau, co-animatrice des jeunes insoumis·es (Caen).
Marie Mesmer, élue CFVU Université de Brest, Secrétaire Nationale de L'Alternative, membre du parlement de l'Union Populaire. (Brest)
Hugo Prevost élu CNESER (Paris)
Tomas Kebbati, élu UFR Solidaires étudiant·es (Lille).
Leonardo Perez , élu UNEF à la CFVU de l'UFR Schuman (Aix Marseille).
Lisa Lahore, militante FSE. (Metz)
Pierre Castex, militant à l'UNEF (Melun)
Maïlys Baron, militante à l'UET (Toulouse).
Michael Zimmermann, vice président étudiant de Rennes 2 (Rennes).
Anne-Charlotte Anfray, responsable à la FSE (Caen).
Karin Fischer, enseignante-chercheuse, membre du parlement de l'Union Populaire.
Axel Renard, Vice président étudiant de l'UHA. (Mulhouse)
Razmig Keucheyan, enseignant-chercheur, membre du parlement de l'Union Populaire
La liste complète des signataires sur le site du Parlement de l'Union Populaire

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.