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Billet de blog 14 novembre 2010

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SAVOIR VIVRE

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Savoir Vivre
Mémoire Vive
Vivre heureux a côté de ce lieu qui n'aurait jamais dû exister?
Il le faut,pas le choix
Je connais beaucoup d'anciennes déportées de Birkenau,elles sont joyeuses,toutes ,et pourtant elles n'ont jamais quitter ce lieu inscrit au plus profond d'elles mêmes.Les survivantes savent le prix,la valeur de la vie,son indécence et sa puissance parfois dans les pires circonstances.
Voilà il y a deux villes ,l'une est polonaise Oswiecim,amputée de sa part juive depuis 1942.
Ce n'est plus celle d'avant mais ses habitants méritent d'avoir une vie normale, ils sont 40000.
L'autre ville a deux parties:
-Auschwitz1,le musée des horreurs,que j'ai trouvé obscène, arpenté par des hordes de touristes qui mitraillent à tout va les pauvres objets-restes des victimes entassés dans des vitrines.
Pour moi,le scandale est là....
-Et puis Birkenau ou Auschwitz 2:le lieu de la chaîne industrielle de production de cadavres .
Immense,vide ,glacial ou fleuri,les ruines des chambres à gaz,le bois de Bouleau ,le lac des cendres,des restes de baraques à l'infini et la rampe où le tri se faisait, couverte d'anémones au printemps.
Savoir ce qui s'est passé là ,tenter de comprendre pourquoi, savoir comment ça a commencé ,montrer des repères dans la montée de la haine.
Savoir qu'il y eut 2 sortes de victimes également respectables mais différentes:
-Celles qui étaient internées là pour ce qu'elles avaient fait ou pour leurs choix politiques,religieux ou sexuels qui mouraient d'épuisement ou sous les coups et puis près d'un million en ce seul lieu ,détruites comme on détruit des poux, pour le seul crime d'être nées juives, et pour 20000 autres, tziganes.
Quel que soit leur âge après les avoir privées de toute dignité,nues,poussées,agglutinées et gazées jusqu'à ce que mort s'en suive ;Puis leur corps exploité comme une matière première:or dentaire,cheveux...
Pas une mort humaine non,une mort de poux, pour des êtres chéris par les leurs et qui les cherchent à jamais dans leur coeur sidéré.
Il faut une frontière entre les deux lieux,une frontière ouverte et accueillante mais une frontière ,celle qui sépare le bonheur désiré et légitime du mal absolu ,quelque chose qui ressemble à un tabou
Comment faire ?
Il y a tellement d'enjeux plus grands que nous
Mais nous allons le faire puisqu'il le faut:
conjuguer savoir et vivre ,garder la mémoire vive
Yvette Ferrand
présidente d'honneur de l'AREHSVAL
Association Recherches et Etudes sur la Shoah en Val de Loire

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