Nous partons d'un premier constat : la diversité des formes de dramaturgies dans les oeuvres dramatiques européennes d'aujourd'hui, en particulier dans le traitement de questions et de sujets de nature politique. Ces dramaturgies reflètent autant de façons de représenter le monde dans lequel nous vivons et donc de le penser. Loin de les opposer dans un débat esthétique un peu vain, il apparaît plus pertinent de voir comment elles s’enrichissent de leurs différences et proposent autant de regards possibles, de formulations valides, de notre réalité.
Nous avons alors imaginé inventer une création théâtrale qui proposerait différents points de vue de différents auteurs européens sur un même sujet. Le mensonge public nous a semblé être un sujet rassembleur, transfrontalier, en plus d’être particulièrement d’actualité. Un sujet qui nous a semblé d’autant plus intéressant de questionner par le médium de la fiction théâtrale, qui elle-même pourrait être présentée comme une forme mensongère, fausse, factice, mais avouée comme tel et dont la finalité serait au contraire la recherche d'une forme de vérité. Un mentir-vrai qui s'opposerait aux vrais mensonges. Nous avons donc passé commande à 6 auteurs de 6 pays différents Christian Lollike (Danemark), Yannis Mavritsakis (Grèce), Nicoleta Esinencu (Moldavie), Davide Carnevali (Italie), Josep Maria Miro Coromina (Espagne), Frédéric Sonntag (France), d’une pièce courte sur le sujet du mensonge public : la pièce française, ayant pour particularité, en plus de traiter du sujet demandé, de tisser un lien entre les six autres pièces. Cinq courtes pièces sont déjà arrivées.
Une aventure à suivre.
Bientôt une rencontre publique au Centre national du Théâtre…