Meryam ENNOUAMANE JOUALI (avatar)

Meryam ENNOUAMANE JOUALI

Professeure de Lettres HG

Abonné·e de Mediapart

55 Billets

0 Édition

Billet de blog 19 mai 2025

Meryam ENNOUAMANE JOUALI (avatar)

Meryam ENNOUAMANE JOUALI

Professeure de Lettres HG

Abonné·e de Mediapart

L’inclusion scolaire : une promesse à faire vivre

L’inclusion scolaire est un pilier affiché de notre système éducatif, mais sa mise en œuvre reste fragile. Ce billet interroge, à partir du terrain, ce que signifie vraiment "inclure" à l’école.

Meryam ENNOUAMANE JOUALI (avatar)

Meryam ENNOUAMANE JOUALI

Professeure de Lettres HG

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans les discours institutionnels, l’inclusion scolaire est devenue un mot-clé, une exigence éthique, un horizon démocratique. Mais derrière ce mot, parfois galvaudé, que mettons-nous réellement en œuvre dans nos écoles ? Que vivent les élèves en situation de handicap, les allophones, les jeunes en grande précarité ou en rupture scolaire ? Et que vivons-nous, nous, enseignants, éducateurs, coordonnateurs, face à cette injonction à « inclure » dans des classes de plus en plus hétérogènes, souvent sans les moyens adaptés ?

L’inclusion ne se décrète pas. Elle se construit. Elle suppose un changement de regard : ne plus voir les élèves différents comme des « problèmes à résoudre », mais comme des personnes à accompagner, avec leur rythme, leur parcours, leur dignité. Elle invite à repenser les normes scolaires, à diversifier les pratiques pédagogiques, à coopérer entre professionnels, à s’ouvrir aux familles.

J’ai vu des élèves silencieux retrouver la parole grâce à un projet artistique. J’ai vu des jeunes en errance s’ancrer de nouveau dans une scolarité quand on leur tendait une main bienveillante. J’ai vu des collègues s’essouffler, d’autres inventer. J’ai vu des réussites discrètes, mais immenses.

L’inclusion n’est pas une option. C’est une responsabilité collective. Elle oblige l’École à sortir de sa logique élitiste, à faire place aux résistances ordinaires, aux chemins de traverse. Et si nous la prenions vraiment au sérieux, non comme une case à cocher dans un projet d’établissement, mais comme une manière de faire humanité ensemble ?

Ce que nous appelons « inclusion » est, au fond, une manière de répondre à cette question simple mais redoutable : que faisons-nous de ceux que l’école a trop souvent rendus invisibles ?

Meryam ENNOUAMANE JOUALI 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.