Avis négatif supprimé : quand Google protège les étoiles, pas les clients
J’ai récemment vécu une expérience troublante qui remet en question l’impartialité de Google Maps, censée être une plateforme de partage d’avis ouverte et honnête. J’ai déjeuné au restaurant Doy Doy, à Bischheim dans le département 67. Comme beaucoup d’habitués, j’y suis allée en confiance. Mais j’ai constaté une augmentation notable des tarifs, accompagnée d’une baisse de la qualité des plats servis. Déçue, j’ai laissé un avis une étoile, sans insulte, sans agressivité : un simple retour d'expérience, factuel et légitime.
Quelques heures plus tard, mon avis a été supprimé par Google, au motif qu’il ne respectait pas les règles de la plateforme. Je l’ai relu : il était sobre, authentique, et respectueux. En consultant à nouveau la fiche du restaurant, j’ai vu qu’il n’affichait pratiquement que des avis 5 étoiles. Difficile de ne pas se poser de questions.
Est-ce que certains commerçants paient pour bénéficier d’une modération "favorable" ? Est-ce que Google propose, de manière directe ou indirecte, des services premium qui filtrent les critiques ? Je n’en ai pas la preuve, mais le doute est permis. Et c’est précisément ce doute qui mine la confiance.
Car ce n’est pas un cas isolé. Beaucoup d’internautes signalent la suppression inexpliquée d’avis négatifs, même parfaitement rédigés. Le problème est systémique. Derrière une prétendue neutralité algorithmique, Google semble protéger l’image des établissements commerciaux, au détriment de la parole des consommateurs.
Ce type de pratique est grave. Il fausse la perception qu’on peut avoir d’un lieu, dénature la réputation réelle d’un service, et bafoue la liberté d’expression des clients. Une plateforme qui prétend refléter les avis du public ne peut pas les trier selon des intérêts obscurs.
Dans une époque où l’on consulte Google avant de réserver une table ou un rendez-vous, museler les critiques, c’est orienter les choix des gens sur de fausses bases. C’est pourquoi j’ai décidé de témoigner ici, sur un espace où la censure n’a pas la main aussi légère.
Il est temps que les consommateurs prennent la parole. Que les plateformes rendent des comptes. Et que l’on cesse de traiter l’avis d’un client comme une nuisance à effacer, plutôt que comme une voix à entendre.
Meryam ENNOUAMANE JOUALI