Meurtre d’une assistante sociale
Cet évènement dramatique devrait être l’occasion pour les organismes du travail social et les syndicats de ces professionnels d’enclencher une véritable mobilisation contre ce scandale qui consiste à vider des lits d’hôpitaux psychiatriques au profit d’une pseudo insertion sociale dans les villes.
Économie budgétaire d’abord, de plus en plus de malades mentaux sont lâchés en « logements autonomes », très souvent sans suivi médico-social. Outre qu’ils rendent parfois la vie impossible au voisinage (alcoolisme, regroupement en bande dans le logement, vacarme nuit et jour…), il est très compliqué d’y mettre fin puisque l’agressivité est généralement leur premier mode de réaction.
De leur côté, les travailleurs de terrain comme les assistants sociaux redoutent cette confrontation inhérente à leur mission.
Le pire c’est que certains n’ont pas le choix du tout : les auxiliaires de vie et autres aides à domicile sont envoyés au carton pour le ménage, l’aide quotidienne (soins, repas, déplacements, …). La plupart du temps, il s’agit de jeunes femmes sous-payées et aussi mal considérées par leur employeur que par les bénéficiaires de la prestation.
La médiatisation du meurtre d’une travailleuse sociale ne suffira pas à régler le problème, pas plus que les plaintes des voisins excédés par des asociaux « socialisés ».
Le gouvernement ferme des lits de structures spécialisées, abandonne des patients non-stabilisés et donc exclus, de fait, des soins nécessaires.
Tout le monde n’y perd pas au change.
Le seul « lien » restant est constitué par un rattachement administratif et à distance avec l’UDAF locale qui parfois d’ailleurs n’a jamais rencontré le « protégé ». Mais il rentre quand même dans les effectifs au moment du « Bilan d’activité » (qui protège qui ?)…
Et puis il y a les agences immobilières pour boucler solidement ce dispositif. Elles sont tranquilles, le loyer est toujours garanti puisque les UDAF leur transfèrent chaque mois le pactole de la solidarité nationale.
La paix institutionnelle est maintenue.
Une assistante sociale se rend à un domicile et est tuée. Chaque jour d’autres travailleurs sociaux de terrain sont victimes d’insultes et de violences physiques.
On continue comme ça ou bien on dénonce enfin cette politique de la santé mentale ?