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Billet de blog 17 mars 2023

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Aux confins (Journal du mois du Corona 82)

La fin du journal d'un (parmi tant et tant) qui a vécu au jour le jour le (dé)confinement dû au coronavirus.

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(Vendredi 17 mars 2023)

Metamorphe/Carmela

Eh bien, voilà, c'est fini, comme dit le chanteur. Nous sommes arrivés au bout des Confins, s'il est possible, si les Confins ne reculent pas à mesure que nous pérégrinons vers eux. En l'occurrence, les Confins ont trivialement désigné, ou fait signe vers, la fin de ce Journal, laquelle est devenue tangible comme le bout du monde pour un « platiste », ou, plus poétiquement, intelligemment, comme l'écorce du ciel pour un Ancien.

*

CLOV (regard fixe, voix blanche).

— Fini, c'est fini, ça va

finir, ça va peut-être finir. (Un temps. )

Les grains s'ajoutent aux grains, un à un, et un jour,

soudain, c'est un tas, un petit tas,

l'impossible tas. (Un temps.)

On ne peut plus me punir. (Un temps.)

Je m'en vais dans ma cuisine,

trois mètres sur trois mètres sur trois mètres, attendre

qu'il me siffle. (Un temps.)

Ce sont de jolies dimensions,

je m'appuierai à la table, je regarderai le mur, en attendant

qu'il me siffle.

On ne peut plus me punir ? L’impossible tas. Les grains s’ajoutent aux grains qui s’ajoutent aux grains qui s’ajoutent aux grains. Pour rien. Gros tas, de rien, la connerie qui disloque. Plate. Deux dimensions. Legs inaliénable du virus, pas celui-là, l’autre, l’incurable. Bêtise. Celle que ma cuisine est dans toutes les autres cuisines et dans ta chambre et dans la rue. Deux dimensions. Celle que ma cuisine n’est plus. 3,5 pouces. On s’appuie à quoi maintenant ? On s’en va où ? Tu vas où, toi ? Ce sont de jolies dimensions ? Portables. Bêtise que ton ami rectangulaire te parle, mais il est moins cool que l’instagrammeur, de la même forme. Nombre de suiveurs. Celle que si lui c’est l’influenceur, tu es l’influencé et ça ne te gêne pas. Celle que « à mon avis ». Celle que tu like / cancel. Celle que tu call et « en même temps ». On ne peut plus me punir ? Ah bon ? Alors qu’ils me sifflent, je n’irai pas. Un temps. Cuisine, la vraie. Un temps. Trois mètres sur trois mètres sur trois mètres. Trois dimensions. Je m’appuierai à la table, je regarderai le mur, en attendant qu’ils se réveillent. Les bêtes. Ou alors.

*

J'ai, mercredi dernier, fait grève pour la quatrième fois consécutive dans l'année scolaire. Pour manifester mon mécontentement, mon indignation, … face à l'indigent, injuste, indéfendable projet de réforme de la Retraite, qui prévoit de reculer l'âge de départ de 62 à 64 ans. Personne n'est dupe, même les membres du « parti » présidentiel : ladite réforme n'a aucune raison économique ou sociale légitime à être menée. Elle n'a de motif que l'autoritarisme adolescent d'un Président de la République qui ambitionne de laisser une trace de son passage, fût-elle de braises calcinantes. On joue au Hun comme on peut.

*

Carmela et moi sommes allés au concert dimanche. Nous avons franchi les portes du Casino Barrière, entraperçu les machines à sous, les lustres à l'américaine (débordant de lumière comme le hamburger déborde de graisse), passé la fouille de vigiles antipathiques, et suivi une troupe de jeunes hommes, de jeunes femmes, à l'allure de protagonistes des meilleurs teen dramas, comme les Chroniques de Brigerton – soit ce que le (très) mauvais goût produit de plus industriellement efficace, et révisionniste au passage, dans le processus d'identification des jeunes –, qui nous ont indiqué nos places dans la salle de concert étrangement perchée au-dessus des salles de jeu (à ce que j'ai deviné de la topographie de l'hôtel-casino). Dans ce bruit global (granulant de stimuli visuels, tactiles, olfactifs, ... et pas seulement, loin s'en faut, acoustiques), Suzanne Vega est apparue et a fait silence.

*

Chère France, j’habite chez toi depuis longtemps. Je viens du pays d’à-côté, ton cousin pauvre et folklorique, un peu fasciste, mais le parmesan, le pesto, les lasagnes, le soleil, la Vespa… ça tu aimes bien chez moi. Je viens même de la ville-volcan dont tu as pillé le nom, que tu as transformée en gâteau, en sauce pour les pâtes. Je viens de Naples. Et je te prie de croire, France, qu’on n’a jamais mangé de « sauce napolitaine » à Naples et qu’on n’y a non plus jamais mangé de « Napolitain » de Lu, ni entier, ni en petits bouts ensachés.

France, tu m’as éduquée. En 1989 tu m’as fait fabriquer des dizaines de cocardes tricolores et de bonnets phrygiens. À neuf ans je connaissais déjà ton hymne. En colonisée volontaire, proie consentante de ton expansion (francophonie), à l’école française, j’ai appris ta langue. Et j’ai cru à liberté égalité fraternité. J’y ai cru et, quinze ans plus tard, quand j’ai vu que chez toi on ne pouvait pas tricher à l’université, que les copies d’examen avaient un angle en haut à droite qu’on devait rabattre pour cacher notre nom au correcteur, qu’on était anonymes et égaux, je me suis dit « alors c’est vrai ! » et j’ai quitté Naples et mes parents. Je t’ai servie pendant vingt ans, j’ai éduqué, à mon tour, tes enfants. Je t’ai même donné les miens, qui sont français, qui parlent mieux ta langue que la mienne. Si tu savais, France, comme c’est étrange. Mes parents ne savaient pas qu’ils m’offraient à toi déjà, j’avais quatre ans, lorsqu’ils ont choisi pour moi ton école, ta langue, ton hymne. C’était un risque à prendre. « Les langues c’est important », ils disaient. J’y ai cru, à ça aussi.

Alors France, je ne dis pas que tu me dois quelque chose. Tu ne m’as obligée à rien. Je te remercie pour le travail, l’amour, les amis. Mais mon pays un peu fasciste, tu vois, là, il me manque et quand tu élis un petit teigneux sans scrupules qui te commande en suivant les « conseils » de crétins américains encravatés, grassement rémunérés à nos frais, quand tu laisses ton École se transformer en Entreprise, tes jeunes en requins individualistes (enfin, ceux qui ne se suicident pas), comme ça, sans rien dire, quand tu cèdes encore et encore au chantage du « sinon l’extrême droite... » et nous voilà repartis pour cinq ans de crétins américains encravatés… France, je ne te crois plus. On m’a montré Marat dans sa baignoire, en 1989. Trente ans plus tard, startup nation, France ? C’est ça ton projeeeeeet ? Sérieusement, ça ne te fait pas un peu mal au cœur ?

Heureusement, là tu commences à voir, au énième 49.3, celui d’hier, 16 mars 2023, qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. C’était clair déjà le 16 mars 2020 que quelque chose ne tournait pas rond. Ce jour-là, ton boss avait décidé de nous enfermer avec une belle allocution. Il allocutait beaucoup à l’époque, quand tout le monde n’avait pas encore compris que l’ennemi c’était lui. Il avait dit, il était tout sérieux :  les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue, ne sera plus possible. Il s'agit de limiter au maximum ces contacts au-delà du foyer. Partout sur le territoire français, en métropole comme Outre-mer, seuls doivent demeurer les trajets nécessaires, nécessaires pour aller faire ses courses avec de la discipline et en mettant les distances d'au moins un mètre, en ne serrant pas la main, en ne s'embrassant pas, les trajets nécessaires pour se soigner, évidemment, les trajets nécessaires pour aller travailler si le travail à distance n'est pas possible et les trajets nécessaires pour faire un peu d'activité physique mais sans retrouver, là encore, des amis ou des proches. […] Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire, certes : nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre Nation. Mais l'ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale. 

Cela, et tout le reste, aurait requis ta mobilisation générale. Rien.

Puis, hier, 16 mars 2023, à 18h, les places pleines m’ont redonné espoir. Sommes-nous en guerre ?

Heureusement, France, que tu t’insurges dernièrement, parce que sinon, mon pays un peu fasciste et pas mal mafieux, je n’aurais plus aucune raison de le fuir, jour après jour, en restant chez toi et ça ferait bien plus mal, si tu te laissais faire, de savoir mes parents vieux, loin, sans moi, pendant que je prends soin de tes enfants.

Se avremo ancora un po’ da vivere…

La primavera intanto, tarda ad arrivare.

*

Le chapeau haut-de-forme planté sur le crâne, et de noir vêtue, elle semblait une chanteuse de cabaret tombée d'un ciel d'antan entre les lustres du casino postmoderne. Et j'ai reconnu sa voix, toujours aussi jeune, la tonalité de ses ballades, de ses confidences murmurées, et les larmes ont coulé quand j'ai réentendu Luka, quand le concert s'est achevé sur les notes sautillantes, lutines, de Tom's diner. Dehors, Carmela et moi nous sommes retrouvés dans le même état – secoués. Et nous partageâmes le même sentiment – le temps a passé, le temps de ces chansons confidentielles, le temps d'un certain état de grâce, d'une particulière matité, le temps de la légèreté mélancolique est révolu. Le flow du rap mondial, la saccade torrentielle de mots décrochés à la mitrailleuse, le bavardage frénétique des blockbusters tarantinesques, a fait taire ce qui ne parlait déjà pas beaucoup, comme pour assourdir un silence insupportable. On aimerait un peu de vrai silence, parfois, et moins de tristesse, moins de fatigue, universelles, moins de violence désespérée, un peu de silence, au moins le silence de la convalescence avant le retour de la santé. D'une santé joyeusement bruyante. J'avoue que j'en ai assez de l'état maladif du monde, de ce monde que je retrouve microcosmié dans les salles de classes – envahies de jeunes dépressifs, sanglotants, émaciés, mirant, aiguisant, leur misère dans le smartphone greffé à leur paume. J'en ai d'autant plus assez que je ne suis pas médecin, du corps, de l'âme, et que je ne vois pas d'où, de quoi, de qui encore moins, viendra le remède à la maladie.

*

Quelques concerts des trois dernières années. Eric Truffaz, Thylacine, Trentemøller, mais aussi Stockhausen, Debussy (un Pelléas et Mélisande creusant les limbes, faisant vibrer les archétypes), … Comment vivre sans musique ? Lors du concert extraordinaire de Trentemøller, ces visions mentales de déserts glacés, de forêts cristallisées, de mondes pré-humains. J'espère que Tori Amos, en concert dans un petit mois, fera durer l'enchantement, qu'elle le ravivera et me permettra elle aussi de fuir, au moins pendant quelques heures. Mon âme fait explosion et sagement elle me crie : « N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! »

*

L'homme et le « philosophe » en moi se font la guerre. L'homme n'aime pas l'époque, en est d'autant plus affligé qu'il pense à l'avenir de ses enfants ; le philosophe, lui, la trouve passionnante, décisive, à la hauteur des commencements de l'humanité. Dans l'un et l'autre cas, ils ne se voilent pas la face devant le chaos qui menace, qui se lève à l'horizon, dans l'un et l'autre cas ils se veulent optimistes – le chaos annoncé, prévisible, sera peut-être la chance d'un monde nouveau débarrassé de la sottise capitaliste et des effets anthropologiques (outre les effets écologiques évidents) considérablement négatifs qu'elle produit à l'aveugle.

*

J'ai voulu laisser une chance à Geoffroy de Lagasnerie de me convaincre que ses livres (de petits volumes coûteux, soit dit en passant) ne forment pas une des impostures les plus flagrantes et idéologiquement morbides du moment, en achetant son dernier ouvrage en date, 3 Une aspiration au dehors. Eh bien, décidément, tout ce qu'écrit ce jeune homme d'une quarantaine d'années (quand même) me demeurera incompréhensible à sa manière... Il s'agit là d'une célébration de l'amitié qui l'unit à Didier Éribon et Édouard Louis, et pourquoi pas ?, formalisée sur le ton personnel, plus encore qu'autobiographique, adopté par maint philosophe aujourd'hui – cf. dernièrement L'Espérance de Corine Pelluchon, où elle confie le traumatisme qui fut le sien à perdre son frère, et ses difficultés existentielles plus largement, à partir desquelles déployer un avenir plus heureux pour l'existant humain toujours travaillé par une irréductible vulnérabilité. Las, le philosophe, soucieux comme d'habitude de cliver, de tracer (maladroitement) les limites schmittiennes, ami/ennemi, de les crisper si possible, oppose justement l'amitié au familialisme. L'amitié ouvre la « relationnalité », la multiplie, quand la famille, les enfants (dont il rappelle le « coût écologique »!), la pétrifie, la sclérose, et Lagasnerie de dénombrer le taux de rencontres sur une année faites par les amis célibataires par rapport aux pauvres parents, le ratio favorable aux amis se montant à 5 contre 1 (de mémoire). Que dire ? Je regardais la photo de Tonio et d'Eleonora affichée dans le salon en lisant ces idioties statistiques comme en produit une époque malade de quantification1, et je pensais à mes vieux amis, perdus de vue, ou trop peu fréquentés. Moi qui suis un grand égotiste, j'ai appris à aimer bien plus que moi, bien au-delà de moi, en faisant l'expérience du miracle de la « fécondité » comme dirait Levinas. Comme me l'avait susurré Pierre, mon parrain et mon oncle trop tôt disparu, à la naissance de mon premier enfant, Raphaël, « eh bien tu vas voir. Une fois que tu as un enfant, t'es foutu ! ». Il ne parlait pas, bien entendu, d'emploi du temps, de logistique, de sorties au cinéma, de concerts...

*

Carmela m'a un jour confié qu'elle compatissait au sort des animaux, qu'elle souffrait avec eux, depuis qu'elle était mère. J'ai constaté de mon côté l'amplification, l'acuité plus fine, de ma sensibilité, depuis que je suis père. Je suis persuadé d'être meilleur écrivain, et même meilleur philosophe, depuis que mes enfants me décentrent, m'interrogent, me vulnérabilisent, depuis qu'ils prolongent une ligne temporelle singulière et universelle, en même temps, au-delà de mon existence. Par eux je suis bien obligé d'imaginer, d'anticiper, le monde que je ne connaîtrai pas, dont ils feront partie mais qui les dépassera, et donc de préparer le terrain.

*

« (…) la sexualité est probablement l'une des activités les moins signifiantes et les moins engageantes parmi toutes celles que nous accomplissons au cours de nos vies » (p. 124). Une des nombreuses manières du philosophe de répudier, avec son habituel mépris, ses habituels raccourcis, l'histoire de l'art, des sciences humaines, des pratiques rituelles, des pratiques sociales courantes, etc. et simplement l'évidence. Ne perdons plus de temps avec cet adolescent autosatisfait (même si la fin du livre, sur l'autonomie chez Bourdieu, notamment, est plus pertinente), et ne jouons pas de notre côté l'amitié contre la famille, ni la famille contre l'amitié. J'ai la chance d'avoir beaucoup d'amis, et d'amis qui me sont chers, d'aimer passionnément Carmela, mais l'amour que je porte à mes enfants me fait deviner quelque chose de plus grand que moi, qui m'enlève – et m'embrasera peut-être après la mort. Je souhaite à Lagasnerie de voir un jour un peu plus loin que la table du bar où il déclame ses feuillets « incendiaires » à ses deux copains convaincus. « Lever les yeux du livre » conseillait Yves Bonnefoy.

*

Inaugurant ce Journal, après l'annonce faite par le Président de la République du début du Confinement, il y a trois ans jour pour jour, je cherchais un titre. Aux Confins s'imposa naturellement. Je ne sais si ce titre perdurera, il n'est pas bien vendeur m'a-t-on déjà soufflé (mais veux-je vendre ?), mais il a pour moi justifié sa légitimité. Les confins évoquent certes le confinement, mais en outre ils me rappelaient à l'époque les écrits de Roger Munier sur la mélancolie. « C'est vers de tels confins que le regard de la mélancolie se porte. Semblablement dépaysé, semblablement attiré »2. Attiré vers ce « qui un jour viendra » quand l' « aventure prendra fin avec le passage de la frontière » (p. 115). La mort hante ces pages, même les plus vivantes, et la vie s'éprouve, se renforce, trouve une joie véritable, à ne pas oublier qu'elle est condamnée, et je n'ai pas toujours eu la force de nommer les amis disparus ces trois dernières années, de nommer Thi, l'épouse de Cyril, qui mit fin à ses jours, et dont j'entends encore la voix, les rires, je n'eus pas la force non plus de parler de Fouad, mon élève transgenre, dont la mort bouleversa la France et attira des tombereaux d'injures sur le personnel du lycée où elle aimait à se rendre, où elle avait trouvé sa place, je n'eus pas la force de parler suffisamment de ma propre mort, à laquelle je pense sans cesse, dont je guette la progression dans un corps qui ralentit, vieillit, ni de celle que je vous ai inoculée, mes chers enfants, en vous donnant la vie avec votre mère. Donner la vie, c'est donner la mort. Je me sens coupable parfois, je suis terrifié, de la réversibilité de ce don merveilleux.

*

Quand lirez-vous ces pages ? Qui serez-vous au moment où vous les lirez ? Les spectres voltigent dans ce Journal, les frontières y sont allusives, la mélancolie pourrait vous gagner à vous y perdre, à vous y confiner, mais une ancre demeure, lourde, d'une irréfutable matérialité – je vous aime. Où que je sois.

Illustration 1
Les Fantômes © Raphaël

1Il faut lire à ce propos le livre d'Olivier Rey (qui fut professeur de mathématiques à Polytechnique), Quand le monde s'est fait nombre, éd. Desclée de Brouwer.

2R. Munier, L'Extase nue, Gallimard, p. 105.

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