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Tout est parti de là... Un de mes amis m'a fait connaître cet album. Qui m'a bouleversé. Je lisais pour l'essentiel des comics américains, à l'époque. J'ai découvert que la bande-dessinée pouvait être muette. Que de magnifiques albums se dispensaient de la parole pour susciter une autre signification. Un sens. Nous avions 18 ans, nous étions en classes préparatoires. L'internat fut un joyeux foutoir mais aussi le lieu de partages intenses, définitifs. Je pense à l'ami qui a mis fin à ses jours il y a 10 ans.

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Un des albums fondateurs du genre.

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C'est autre chose que de la bande dessinée, aucun cadre ne peut supporter un tel baroque - sanglant et métallique. J'y cultive l'hallucination. La bulle y est présente, mais pour moi accessoire. Écrasée par la Vision.

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Schuiten et Peeters (en tant que scénariste, sa présence est plus épisodique) m'accompagnent depuis aussi longtemps que Moebius. C'est un de nos partages, à Raphaël et à moi. Lui se perd avec délices dans les lignes piranésiennes, les bâtiments Art Nouveau, je crois. J'aime m'y égarer de même mais en épiant les signes innombrables adressés plus ou moins discrètement à la littérature d'aventures : Jules Verne, Borges, ... Mon enfance repérée, renouvelée.

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Un trait réinventé à chaque album. Celui-ci humain, enraciné, poignant, au-delà des mots.

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À "lire" aux enfants de tous âges. Un album parmi d'autres d'Aaron Becker. Un univers merveilleux où le crayon tenu par l'enfant suffit à matérialiser l'objet dessiné, à créer une passerelle entre les mondes.

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Un trip. Surgi du fond. Précisément halluciné. Une de nos références, à Raphaël et à moi, un de nos récents points de jonction.
Pim Bos avait auparavant réalisé un anime qui mérite l'errance.
Ce sont, parmi d'autres gisements, mes réserves de silence.
(Mercredi 29 avril 2020)