Peut-on être intelligent et tenir à l’énergie nucléaire ?
Les Français sont fiers d’avoir une véritable fabrique à élite dont sont issus un grand nombre de leurs dirigeants, aussi bien des ministres ou des secrétaires d’états que la Première ministre et même le président de la République. Pourtant, même si ces personnes sont issues des grandes écoles, les citoyennes ou les citoyens quelque peu informés et attentifs sont bien obligés de se demander si cette fabrique à élite remplit bien le rôle qui lui a été confié lorsqu’ils considèrent la pertinence des décisions qui sont prises par cette « élite ».
Un exemple patent nous est offert depuis que le nouveau gouvernement a pris ses fonctions, et que le président de la République a commencé son deuxième quinquennat. Nous voulons parler de l’attachement de nos dirigeants à l’utilisation de l’atome civil pour produire l’essentiel de notre courant électrique, au détriment des solutions que nous offrent les éoliennes, le solaire, la géothermie ou l’hydraulique.
Vite, de nouveaux réacteurs !
Le Point a abordé ce problème le 09/11/2021 à 20h42 : « Le président Emmanuel Macron a annoncé mardi 9 novembre que la France allait construire de nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol. Il a souligné les avantages de cette énergie, notamment du point de vue climatique. « Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables », a-t-il affirmé dans une allocution télévisée. Il n’a toutefois pas donné plus de précisions à ce stade sur le calendrier ni sur le type de réacteur envisagé ou le lieu des implantations.
Cela « pour garantir l’indépendance énergétique de la France, pour garantir l’approvisionnement électrique de notre pays et atteindre nos objectifs, en particulier la neutralité carbone en 2050 », a-t-il fait valoir. La France, qui tire la majorité de son électricité du nucléaire, ne construit actuellement qu’un seul réacteur nucléaire de nouvelle génération, l’EPR de Flamanville (EDF), dont le chantier entrepris en 2007 n’est toujours pas achevé. »
(Voir le site du Point à l’adresse suivante :Macron annonce la construction de nouveaux réacteurs nucléaires )
Selon yahoo.com :« La Première ministre française, Elisabeth Borne, a en tout cas pressé la direction d'EDF de trouver des solutions rapidement, pour éviter de devoir redémarrer une centrale à charbon cet hiver. »
La France ne sait plus construire de bons réacteurs nucléaires
Le problème, c’est qu’EDF a beaucoup de mal ces temps-ci avec son parc de réacteurs nucléaires.
Médiapart nous annonce le 27 août 1922, que 32 réacteurs sur 56 sont arrêtés, en précisant : « selon le profil Facebook de Jean-Marie Bron, physicien et antinucléaire de longue date, ex-écologiste aujourd'hui à la France Insoumise, qui l'explique ainsi :
Ce 27 août, 32 réacteurs arrêtés pour différentes raisons : maintenance, réparations, problèmes de corrosion, canicule... sur 56 que compte la France. Les raisons invoquées « ne sont pas toujours explicites », explique-t-il. Ironiquement, il ajoute : « EDF est bien partie pour respecter déjà en 2022 les termes de la loi TECV de 2015 : "porter à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité en 2025". »
Aujourd'hui (ce 27 août 2022), le nucléaire a représenté 54 % de la production d'électricité (et le solaire 20 %) d'après RTE. »
• Construire de nouveaux réacteurs EPR, comme le souhaite le président de la République, est un vrai casse-tête. En effet, L’EPR de Flamanville, dont la construction a commencé en 2007, et qui aurait dû être mis en service en 2012, n’a toujours pas démarré aujourd’hui. Il est donc présomptueux de prévoir que l’on va pouvoir en construire 6 sur le même modèle, même plus petits, en peu de temps.
• Sur le site Public-Sénat, à la date du 6 septembre 2022, on cite le discours du PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy devant le MEDEF, qui précise pourquoi EDF n’est plus en état de construire des réacteurs modernes : « L’EPR de Flamanville, dont la construction a commencé en 2007, et qui aurait dû être mis en service en 2012, n’a toujours pas démarré aujourd’hui. »
Qui peut-on croire de ces deux responsables ? Bien malin qui pourra le dire.
La difficulté à refroidir les réacteurs nucléaires
Le réchauffement climatique, dont on a pu voir les effets particulièrement cet été, ont bien montré les difficultés qu’ont les responsables d’EDF à refroidir les réacteurs du fait de la chaleur caniculaire. Ceux-ci, qui se refroidissent en pompant de l’eau dans les rivières voisines, trouvent dans le meilleur des cas, de l’eau beaucoup plus chaude qu’il n’est permis, et impropre au refroidissement. Dans les cas les plus difficiles, on trouve trop peu d’eau, voire aucune eau dans les lits desséchés de ces rivières.
Des problèmes techniques viennent s’ajouter à ces difficultés : des tuyaux corrodés, qui menacent de laisser échapper des fuites de matière nucléaire. En outre, on utilise certains moteurs électriques devant refroidir les réacteurs qui prennent feu quand on les allume.
Le site « Sortir du nucléaire » se réfère à une émission de France Culture, dans laquelle deux de ses journalistes ont présenté leur ouvrage : « Nucléaire, danger immédiat ». Vous trouverez l’article dans (Nucléaire danger immédiat le parc français )
Pour faire croire aux personnes externes, témoins de ces difficultés, que tout va bien, on triche sur les valeurs fixées pour assurer la sécurité des réacteurs. On accepte de les refroidir avec de l’eau plus chaude de quelques degrés que le maximum autorisé, ce qui réduit d’autant l’efficacité du refroidissement. Ceci nous est expliqué sur le site www.placegrenet.fr
« Très dépendantes de l’eau, les centrales nucléaires doivent être refroidies continuellement pour pouvoir fonctionner en toute sécurité. Elles sont toutefois habituellement tenues de respecter des limites réglementaires maximum de température de leurs rejets d’eaux dans les rivières. Ce afin de ne pas mettre en danger la flore et la faune des rivières. Qu’à cela ne tienne ! L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et le ministère de la Transition énergétique ont accordé une dérogation à quatre centrales nucléaires d’EDF. Ces dernières vont ainsi pouvoir relâcher des eaux dépassant les 30° dans les rivières, quitte à gravement perturber la faune et la flore. Les quatre centrales nucléaires concernées ? Celles de Saint-Alban en Isère, Blayais en Gironde et Golfech dans le Tarn-et-Garonne depuis le 13 juillet, et celle du Bugey dans l’Ain, depuis le 15 juillet. Un arrêté du 24 juillet a prolongé cette autorisation jusqu’au 7 août 2022. »
( Quatre centrales autorisées à réchauffer les rivières )
« Pourquoi on n’a pas assez d’équipes formées ? Parce que l’on nous a dit que le parc nucléaire va décliner, 'préparez-
vous à fermer des centrales'. On a déjà fermé les deux premières. Ce sont d’ailleurs les textes en vigueur au moment où
l’on se parle. On nous a dit : 'Préparez-vous à fermer les douze suivantes'. Nous, avec la filière, nous n’avons pas
embauché de gens pour construire douze centrales, nous avons embauché pour en fermer douze », avait alors déclaré
Jean-Bernard Lévy.
Ceci a entraîné la réponse d’Emmanuel Macron : « Ce que j’ai entendu dans le débat public ces dernières semaines est
inacceptable parce que c’est faux et irresponsable. C’est absolument inacceptable que les gens qui ont eu la
responsabilité des travaux de maintenance du parc installé puissent expliquer aujourd’hui que nous n’avons pas pris
nos responsabilités. Les travaux de grand carénage ont été décidés et les investissements de formation ont été pris. »
« Nucléaire, danger immédiat » : le parc français au bord de la rupture
Dans leur enquête Nucléaire, danger immédiat, les journalistes Thierry Gadault et Hugues Demeude mettent en lumière ce que nous dénonçons au quotidien à propos du parc nucléaire français. Malfaçons cachées sur des pièces importantes pour la sûreté, risques imminents liés au vieillissement des installations : les centrales françaises sont au bord de la rupture. Bien que conscient de tous ces problèmes, dont il dissimule l’ampleur, EDF tient à prolonger leur fonctionnement coûte que coûte. En France,
l’hypothèse d’une catastrophe semblable à celle de Fukushima semble de plus en plus probable. »
( )
Ou alors, comme le précise l’article du Canard enchaîné du 31 août 2022, p.3, d’Hervé Liffran :
« Plombée par les découvertes à répétition de tuyaux corrodés dans les centrales nucléaires, la sécurité de l’alimentation électrique repose en partie sur une dérogation accordée à EDF par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Celle-ci a décidé, cet été, de se montrer plus coulante sur un point vital : les réseaux de sécurité (RIS) destinés à noyer le cœur nucléaire sous l’eau froide en cas de surchauffe. C’est dans ces canalisations de secours qu’ont été détectés des phénomènes de corrosion susceptible de conduire à leur rupture brutale.
Afin de se prémunir contre les conséquences d’un tel accident, les réacteurs sont équipés de 3 ou 4 RIS . Jusqu’à présent, l’ASN et EDF respectaient une règle drastique : pas plus d’un circuit RIS en panne, sinon le réacteur est arrêté.
Mais cet été, la norme a été assouplie : 2 RIS en carafe sur les 3 ou 4 en service sont désormais autorisés ! ...
Cette dérogation parait d’autant plus étrange que les experts de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, bras scientifique de l’ASN) se sont inquiétés, en juillet dernier, d’un possible « risque de rupture dû à la présence de fissures » sur les tuyaux de RIS rouillés. De son côté, l’ASN a carrément mis en doute les calculs d’EDF, qui estime que les fissures se propagent à la vitesse de 0,5 mm par an.
...Dans un courrier du 26 juillet, l’Autorité de sûreté nucléaire souligne que l’électricien a négligé un point crucial : les craquelures ne s’aggravent pas d’une façon uniforme dans le temps ; leur propagation est susceptible de s’accélérer – ou de ralentir – sans crier gare...
Le travail est si complexe et la main-d’œuvre spécialisée, si rare, que, le 25 août, l’électricien a dû annoncer un nouveau retard dans la mise en service de quatre de ses réacteurs, (à Catenom et à Penly), pourtant indispensables pour passer l’hiver au chaud.
Histoire de parer au plus pressé, les ingénieurs ont dû se résoudre à refaire les tuyauteries défaillantes quasiment à l’identique. Sans avoir pris le temps de comprendre pourquoi la rouille galopait et rongeait les parois des RIS. La faute au métal, aux soudures ? à la disposition des canalisations ? aux trois à la fois ? Les experts s’arrachent toujours les cheveux... »
Canicule: quatre centrales autorisées à réchauffer les rivières
L’EPR de Flamanville et ses problèmes
Un autre article de ce même Hervé Liffran, en date du 14 septembre 2022 ( page 3), nous explique pourquoi l’EPR de Flamanville, qui doit servir de modèle aux nouvelles constructions de mini-EPR, et qui devait être mis en service au printemps prochain, avec plus de 11 ans de retards accumulés, devra encore attendre. « Le 21 juillet, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nationale) épinglant une « anomalie de conception » —tiens, encore une ! —découverte sur la partie inférieure de la cuve des EPR français et chinois. Originalité de ce texte ? Il s’appuie sur le « retour d’expérience » du fonctionnement des deux premiers EPR, construits par EDF et Framatome à Taishan, sur lequel l’électricien s’est longtemps montré d’une discrétion de violette. »
Des « fluctuations de flux neutronique » entraînant une usure prématurée du matériel et déclenchant des perturbations incontrôlables (arrêt automatique du réacteur, déclenchement d’alarmes) ont été
constatées. « Ces fluctuations avaient été repérées en 2015-2016, lors des essais de qualification du fond de la cuve de l’EPR de Flamanville, mais leurs « conséquences (...) n’avaient pas été anticipées par EDF. »
Flamanville devra donc être arrêté et son cœur démonté en partie afin d’installer de nouveaux équipements destinés à réguler les flux d’eau irradiée. Les travaux – effectués en milieu ultra-radioactif- vont sans doute prendre des mois. »
« Contactées par « Le Canard », les patrons d’EDF se disent pourtant convaincus que toutes ces nouvelles exigences resteront « sans incidence » sur la date d’inauguration de Flamanville. Une prédiction assénée avant même d’avoir procédé aux vérifications demandées par les experts. »
Si l’on résume :
Que ce soit le Président Macron ou sa Première ministre Borne, nos dirigeants misent sur une solution s’appuyant, entre autres, sur le nucléaire. Or, toute personne un peu intelligente et un tant soit peu informée se rend rapidement compte que la solution nucléaire crée nettement plus de problèmes sérieux , voire existentiels, qu’elle n’apporte de solutions.
Les déchets nucléaires : Il y a d’abord des risques dus à la production de déchets nucléaires que l’on ne sait pas tous recycler et que l’on doit conserver à l’écart des populations. La plupart des déchets sont conservés dans des piscines situées dans les centrales, proches des réacteurs, où ils sont censés refroidir en attendant de pouvoir être transportés à un endroit d’enfouissement, à Bure, qui devrait ouvrir vers 2030, mais qui a de nombreux ennemis.
Les problèmes de construction : Ensuite, les centrales nucléaires présentent un certain nombre de problèmes de construction. Comme nous l’avons vu, il y a des problèmes de tuyauteries corrodées. En outre, certaines cuves sont fissurées. Vous pouvez aller jeter un coup d’œil sur le site « Sortir du Nucléaire » ( https://www.sortirdunucleaire.org/Nucleaire-des-accidents-partout ) Vous verrez toutes sortes de pannes, de problèmes de construction mais aussi des négligences de ceux qui travaillent dans ces centrales, où certains problèmes peuvent entraîner la mort de membres du personnel, mais aussi de membres de la population vivant à proximité de ces centrales. (
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Les problèmes de refroidissement : Avec le réchauffement climatique, les centrales nucléaires ont des difficultés pour refroidir les réacteurs. Elles pompent pour cela l’eau d’une rivière proche, qui doit refroidir les réacteurs. Malheureusement, la température de cette eau pompée ne doit pas dépasser un certain niveau de chaleur. Si elle est trop chaude, elle ne pourra pas refroidir le réacteur. En outre, si l’eau rejetée est trop chaude, la faune et la flore vivant dans la rivière souffriront, pouvant même être complètement détruites). Les eaux rejetées sont en général de 9,5 à 10 °C plus chaudes que les températures habituellement relevées en été. En France, la température des rejets est limitée à 30 °C en règle générale par l'article 31 de l'arrêté du 2 février 1998. Dans le cas des centrales nucléaires, les seuils sont fixés au cas par cas dans l'arrêté fixant les limites de rejets dans l'environnement des effluents liquides et gazeux de chaque installation. En France, la température des rejets est limitée à 30 °C en règle générale par l'article 31 de l'arrêté du 2 février 1998. Dans le cas des centrales nucléaires, les seuils sont fixés au cas par cas dans l'arrêté fixant les limites de rejets dans l'environnement des effluents liquides et gazeux de chaque installation.
Les problèmes de pannes : Aujourd’hui 25 septembre 2022, 36 réacteurs sur 52 sont arrêtés, soit pour contrôle ou maintenance, soit parce qu’ils ont des problèmes de corrosion. La production correspondante qui manque est compensée par des achats d’électricité à l’étranger, par exemple à l’Allemagne, qui produit cette électricité à partir du charbon. Ainsi, l’électricité correspondante augmente le bilan carbone des consommateurs français d’électricité.
N’oublions pas la centrale EPR de Flamanville, que l’on n’arrive pas à terminer de façon à pouvoir l’utiliser, et qui témoigne du manque de compétence des électriciens français du nucléaire actuels (voir les explications du PDH d’EDF).
Enfin, le nucléaire est dangereux à plusieurs titres.
- Les déchets sont dangereux et l’on n’arrive pas à les recycler tous. Qu’ilssoient transportés en train ou sur les autoroutes, qu’ils soient entreposés dans des piscines ou qu’ils soient enterrés dans des zones pouvant être soumises à des inondations, à des tremblements de terre, ou, comme en Ukraine à des bombardements dans le cadre d’une guerre, ils représentent un danger pour la population.
- Les centrales nucléaires présentent elles aussi un danger par les diverses pannes, les tuyaux corrodés, les diverses pannes dues à une construction défectueuse ou à un manque de sérieux des gens chargés de leur entretien, qui peuvent amener un accident du type Tchernobyl, ou, par des fuites incontrôlées, une contamination de la population.
- Le nucléaire ne fait pas bon ménage avec le réchauffement climatique. La canicule fait monter la température de l’eau dans les rivières qui servent au refroidissement des réacteurs des centrales. Si la température de l’eau est trop forte lors du pompage, elle ne permettra pas un refroidissement suffisant du réacteur. Et si elle est trop chaude à la sortie, elle risque d’entraîner la destruction de la faune et de la flore de la rivière.
- Lorsque la centrale se trouve au bord de la mer, comme celle de Paluel en Normandie, elle peut en plus être noyée par un raz de marée. Le niveau des océans monte avec la fonte des glaces aux pôles, ou celle des glaciers des montagnes. De plus, des vents comme ceux mesurés en Corse le 18/08/2022, qui ont atteint 224 km/h à Marignana. On se rapproche de ce qui s’est passé à Fukushima.( Vent de 224 km/h en Corse)
- Le phénomène de l’inondation à la Fukushima peut aussi se produire dans les centrales placées au-dessous d’une rivière ou d’une réserve d’eau retenue par un barrage ou une digue. La rupture d’une digue lors d’un tremblement de terre pourrait bien entraîner une inondation accidentelle. C’est le cas de la centrale de Tricastin : « Tricastin, avec son réacteur n° 1, est la pire centrale du pays. Ce réacteur cumule tous les problèmes : défauts sous revêtement, absence de marge à la rupture et dépassement des prévisions de fragilisation à quarante ans !qu’en cas de séisme fort on pourrait aller vers une situation, avec quatre réacteurs simultanés en fusion, qui ressemble potentiellement à un accident de type Fukushima ». Cf: ( Nucléaire: danger immédiat du parc nucléaire français )
- Prendre la France en otage avec le nucléaire : Comme on a pu le voir dans le cas de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, la population peut-être facilement prise en otage par une armée hostile. Il suffit de tirer des missiles sur une telle centrale pour déclencher une explosion nucléaire, sans avoir à lancer de bombes nucléaires. La même menace peut également venir de terroristes qui feraient sauter une centrale, ce qui aurait un impact considérable. On pourrait même s’étonner qu’une telle menace n’ait jusqu’ici été mise à exécution nulle part dans le monde, la protection des réacteurs contre ce genre de menace n'étant en aucun cas assurée.
Conclusion
Pourquoi ceux qui nous gouvernent, qui ont été élèves de grandes écoles et qui devraient donc disposer d’une intelligence nettement au-dessus de la moyenne veulent-ils non seulement conserver le parc des centrales nucléaires, victimes de toutes sortes de problèmes graves, même au prix d’une réduction des précautions que l’on doit prendre, voire même en construire de nouvelles, du type- même de l’EPR de Flamanville, que l’on n’a pas encore pu, même avec une rallonge de 17 ans, faire fonctionner correctement et qui présente déjà, avant même son inauguration, entre autres soucis des problèmes de fissures ?
Deux explications sont possibles. Ou bien ils sont mal informés, ou bien il y a une raison qui les empêche de renoncer au nucléaire. C’est cette dernière possibilité que nous avons expliquée dans notre article « Le piège du nucléaire », que vous trouverez ici :Borne et le piège du nucléaireA la page 6, on explique pourquoi les banques sont prêtes à investir dans le nucléaire pour gagner de l’argent, une fois qu’il a été décidé en haut lieu qu’en cas de problème à la Fukushima, c’est l’État qui paierait l’addition. Ainsi, ce sont les citoyennes et les citoyens de base, ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique et qui sont souvent mal payés, qui paieront l’addition par leurs impôts en cas de problème grave, tandis que les plus riches, qui soutiennent nos dirigeants financièrement en échange d’avantages financiers, et qui produisent le plus de gaz à effet de serre, pourront profiter pleinement des bénéfices engendrés par la construction fort chère des centrales nucléaires à venir sans aucun risque financier, ceux-ci étant assumés par les contribuables.
Évidemment, ce n’est pas cela que l’on attend d’élus attentifs au bien-être des citoyennes et citoyens. Il serait temps que les Français, qui sont si fiers d’être les descendants de ceux qui ont fait la révolution, réagissent en montrant qu’ils ne sont pas dupes, et exigent que les dirigeants fassent ce pour quoi ils ont été élus, dans l’intérêt de toute la population française. Sinon, jugés indignes de la confiance que l’on avait placée en eux, ces élus devraient être rejetés par les électeurs qu’ils auront trahis et déçus aux prochaines élections.