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Billet de blog 25 février 2023

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Que peut-on penser de la réforme des retraites?

Tandis que les députés s’étripent à l’Assemblée nationale, que les uns nous disent qu’il n’y a pas besoin de changer le système, qui est excellent et en équilibre pour des dizaines d’années, alors que d’autres nous annoncent que cet équilibre est rompu, que le nombre d’actifs diminue, tandis que celui des retraités augmente dangereusement, et que leur financement est en cause. Qu icroire?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tandis que les députés s’étripent à l’Assemblée nationale, que les uns nous disent qu’il n’y a pas besoin de changer le système, qui est excellent et en équilibre pour des dizaines d’années, alors que d’autres nous annoncent que cet équilibre est rompu, que le nombre d’actifs diminue, tandis que celui des retraités augmente dangereusement, et que donc, il sera de plus en plus difficile de financer les dites retraites, nous sommes bien obligés de nous demander qui a raison. Ce qui unit les deux groupes, c’est qu’ils voient le système des retraites comme un tout, qui se finance lui-même sans qu’il soit obligatoire d’aller prendre de l’argent dans d’autres domaines (santé, enseignement, etc.)

Il y a en outre d’autres personnes qui pensent que l’on peut aller prendre les sommes qui font défaut dans d’autres domaines : il manque deux petits milliards ? On va les prendre ailleurs. Tant pis s’ils manquent à d’autres, dans les écoles ou dans les hôpitaux par exemple, qui en auraient bien besoin eux aussi.

Comme nous ne sommes pas spécialistes de ces questions, nous allons vous proposer trois cheminements possibles pour mieux comprendre le problème.

Le premier se trouve dans un cours destiné aux classes de première.

Le second nous est proposé par Mediapart, pour qui le journaliste Mathias Thépot a interviewé l’économiste Philippe Askenazy, qui travaille au CNRS, à propos des problèmes de retraites.

Le troisième se trouve dans un livre que nous avons écrit, « l’Opération Mathusalem », qui présente comment un état, qui n’est pas forcément le nôtre, monte un système original pour se débarrasser des séniors devenus inutiles.

1        Le système par répartition

Lorsque l’on est enseignant comme moi, on trouve normal, lorsque l’on n’y connait rien à un problème, de chercher des explications, si possible aussi neutres que possible. C’est pourquoi nous vous proposons un cours du niveau de la classe de première sur les retraites. Ce cours se nomme : « Les systèmes de retraites et leurs problèmes de financement. » Vous le trouverez à l’adresse :

Les systèmes de retraite et leur financement

1.1        Le cours nous présente quatre modes :

  • Le premier fait appel aux entreprises, qui financent les retraites de leurs employés ou de leurs employées. Le risque repose sur la pérennité de l’entreprise. Si elle disparaît, le travail salarié s’arrête, ainsi que le paiement des retraites. En outre la charge que représentent ces retraites est très importante pour l’entreprise, ce qui augmente ses risques de problèmes.
  • Le système bismarkien, système par répartition: «Inspiré par les caisses de secours mutuel, ce régime social contributif par répartition fonctionne sur le système de la redistribution des cotisations prélevées sur les salaires. S’applique alors un principe de solidarité intergénérationnelle, les actifs d’aujourd’hui financent les pensions des retraités d’aujourd’hui. »  La pension retraite est ainsi considérée comme un salaire différé socialisé et partie intégrante du contrat salarial. » Attention, il faut avoir cotisé un certain temps pour bénéficier de la retraite.
  • Le troisième mode repose sur un principe universel (système beveridgien). C’est un système de solidarité qui permet d’assurer un minimum vieillesse financé par l’impôt. Ce système est censé couvrir l’ensemble de la population, mais étant donné son coût, il est réservé aux personnes n’ayant soit aucune pension, soit une pension insuffisante. Son montant ne couvre alors que les besoins élémentaires.
  • Le quatrième mode est le système par capitalisation. Les actifs financent maintenant par un placement leurs propres pensions futures. Soit le système est collectif, et permet certaines économies d’échelle et une certaine mutualisation du risque, soit il est individuel (contrat d’assurance-vie).

C’est évidemment le deuxième modèle qui se rapproche le plus du nôtre. « Ce système est viable si le montant des cotisations, qui dépend du taux de cotisations et du nombre de cotisants, est suffisant pour couvrir les droits à pension constitués par les salariés à la retraite.
Un allongement de l'espérance de vie, une augmentation générationnelle du nombre de retraités peuvent mettre en péril le mode de financement de ce système. 
»

Les ennemis du système sont : le vieillissement démographique, le chômage, la dégradation de l’emploi avec l’âge.

Selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), le nombre des retraités pour 100 actifs passera de 52 en 1997 à 84 en 2040. Cette dégradation est récente et due au fait que les baby-boomer (les enfants nés juste après la deuxième guerre mondiale) arrivent à l’âge de la retraite, que le taux de natalité est en baisse, ainsi qu’à l’allongement de l’espérance de vie.

1.2        Quel scénario est maintenant envisageable pour résoudre les problèmes ?

Jusqu’à présent, on a surtout réformé le fonctionnement général du système, essayant de réduire les inégalités des droits entre les différents régimes (salariés du privé/ ceux du public)

« Les trois variables mobilisables pour réduire le montant du déficit cumulé du régime de retraite ont été la durée de cotisation, le taux de cotisation et le montant des pensions versées. »
La variable la plus mobilisée jusqu'à présent a été celle de la durée de cotisation ou d'assurance visant à rétablir un ratio de dépendance plus favorable au financement du régime retraite. Le report de l'âge de départ à la retraite, justifié dans une certaine mesure par l'allongement de l'espérance de vie, a été l'objet principal des dernières réformes en la matière en France (2008, 2010). Ainsi, la réforme dont on discute actuellement, qui doit tenir compte des difficultés dont nous avons parlé, veut passer de 62 ans à 64 ans, et la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein sera de 172 trimestres (43 ans).

1.3        Notre conclusion :

Si l’on en croit le cours ci-dessus, on ne peut pas ne pas intervenir. Cependant, il faudrait discuter de la façon de répartir les efforts, et de tenir compte des différents problèmes qu’entraîneraient, pour les différentes personnes, cet allongement du temps de travail. Malheureusement, c’est cette envie de discuter des problèmes et de choisir les moins mauvaises solutions qui manque le plus, entre ceux qui se croient les tenants de la vérité et de l’autorité d’un côté, et ceux qui veulent à tout prix empêcher les autres de trouver une solution en employant des méthodes puériles pour bloquer le travail de la réflexion et les discussions.

2        L’interview de Philippe Askenazy par Mathias Thépot, de Mediapart

L’économiste Philippe Askenazy est directeur de recherche au CNRS, professeur associé à l’Ecole normale supérieure, chercheur à l’École d’économie de Paris, et membre de « l’association  des économistes atterrés ».

Vous pourrez suivre cette interview à l’adresse suivante :

Mediapart : Les systèmes de retraite et les inégalités

L’émission a pour sujet les conséquences économiques du recul de l’âge de départ à la retraite notamment en termes d’inégalités. A la fin, elle aborde les intentions du gouvernement « qui sont bien tristes ».

2.1        Les deux sortes de retraités

Pour simplifier, disons qu’il existe des travailleurs venus surtout des catégories populaires qui sont obligés d’aller jusqu’à ces âges limites pour pouvoir toucher une retraite sinon décente, du moins d’un niveau suffisant pour vivre à l’âge de la retraite sans décote. Certains sont obligés de rallonger leur période de travail parce qu’ils ont eu une carrière hachée, avec de nombreuses périodes de chômage.

Et inversement, on peut observer, surtout depuis la crise COVID, que des personnes qui ont des biens, un héritage par exemple, peuvent se permettre d’arrêter de travailler et de vivre bien malgré le fait qu’ils ne travaillent plus. C’est aussi le cas de personnes qui ont plutôt vécu avec de hauts revenus.

On observe cet usage surtout en Grande-Bretagne, souvent à partir de 55 ans, parce que son système de retraites privées peut se déclencher dès l’âge de 55 ans. C’est aussi le cas des Etats-Unis, où l’on peut partir, avec une décote, dès 62 ans. On y a vu ainsi une accélération des départs dans une population qui dispose de hauts revenus. En Allemagne, ou on a la possibilité après 35 ans de carrière de partir dès 63 ans, ce sont plutôt des cadres qui partent avec une décote.

2.2        Une retraite par capitalisation

Dans certaines entreprises, on fournit aux employés qui peuvent financièrement se le permettre, des dispositifs d’assurance supplémentaire d’entreprise. Lorsque, l’âge venant, un employé est considéré comme moins innovant, on va pouvoir s’en séparer à un âge de 62-63 ans, et il sera satisfait car il pourra bénéficier du système d’assurance privée, lequel s’ajoute à son système de retraite par répartition.

Cela commence à être le cas en France. Philippe Askenazy évoque un de ses  doctorants, Baptiste Roux, qui étudie le temps de travail dans ces entreprises. Celui-ci a augmenté chez les 35-55 ans, pour diminuer par la suite. On attend des Cadres qu’ils ne mesurent pas leur temps de travail : ils sont appelés à ne pas tenir compte de la limite légale des 35 heures par semaine. Même en France, ce qu’on appelle les PERCO (Sur le plan fiscal, le PERCO offre l'avantage d'être exonéré d'impôt sur les sommes versées au titre de prime d'intéressement ou de participation) ont augmenté, et on se retrouvera sur un type de retraite suffisamment tôt sur ce type de catégorie. Le système anglo-saxon se met petit à petit en place en France. On va vers un système par capitalisation pour les mieux payés, qui s’ajoute à la retraite par répartition. Ce nouveau système profite d’une défiscalisation significative. Les sommes qui lui sont ainsi versées manqueront au système par répartition

2.3        Les enfants des plus riches en profitent aussi

La loi Pacte (Loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises) permet à des parents de créer pour leurs enfants, des plans d’épargne retraite et de défiscaliser les sommes versées pour les enfants mineurs. Ces plans sont flexibles puisqu’on peut les rompre lorsque l’on acquiert une résidence principale, ou en jouir pour sa retraite.

La France va déjà vers une société d’héritiers, où l’ascenseur social est bloqué. Il y a même des politiques publiques qui poussent à construire cette reproduction patrimoniale.

On aboutit ainsi à une retraite un peu plus individualisée, et on se constitue son patrimoine par rapport au décalage de l’âge de départ. Est-ce que cela peut nuire à notre système de répartition s’il y a une partie de la population qui s’en désintéresse ?

2.4        L’affaiblissement de l’État social.

Le fait que l’ensemble des gouvernements successifs aient accepté qu’il y ait un déclin sur le long terme du taux de remplacement montre bien qu’on ne cherche pas à maintenir un système de répartition qui soit généreux et le plus égalitaire possible. L’ensemble des dispositifs qui ont été adoptés récemment ont en fait tendance à réduire le financement public (moins d’impôts = moins d’argent) dans les caisses de l’état, pour financer l’éducation ou les hôpitaux par exemple. Le fait que l’on maintienne à moins de 20% les cotisations sociales provoque un manque à gagner pour les caisses sociales. C’est à travers ce système qui déplace vers les outils privés qui sont désocialisés, défiscalisés que l’on établit l’affaiblissement de l’État social dans toutes ses dimensions.

Ces dispositifs qui font partie du package salarial viennent en partie en substitution aux rémunérations.  Vous avez ainsi un système qui supporte de faibles rémunérations et qui entraîne une substitution, donc une moindre augmentation des salaires sur le long terme, ce qui affaiblit la sécurité sociale. Cela introduit une forme de privatisation rampante globale dans la société française.

2.5        La place des retraités dans la société

On a une vision de la retraite comme un non-travail, une inutilité sociale. Or, les retraités sont des rouages essentiels du fonctionnement des associations. De plus, ils sont souvent des grands-parents qui viennent en aide aux actifs.

Ils aident les jeunes parents à avoir des enfants et donc cela favorise la natalité française.

2.6        Les inégalités sociales

On commence à avoir des départs à la retraite plus tôt de ceux qui ont l’espérance de vie la plus grande, et un départ en retraite plus tardive pour ceux qui ont l’espérance de vie la plus courte.

Il y a l’enjeu climatique qui est fortement présent. Il y a un débat sur le travail, sur la qualité de l’emploi, sur les conditions de travail. Il y a toute une écologie tournée vers la nature et l’homme comme travailleur qui pourrait dessiner un autre horizon qui serait dans tous les cas plus ambitieux du point de vue sociétal mais aussi économique.

2.7        Où trouver les bras qui manquent ?

L’Allemagne a réussi à équilibrer la faiblesse de sa démographie en accueillant et en intégrant de nombreux étrangers.

La France est un pays très peu attractif où les flux sont faibles. On l’a vu dans le cas des réfugiés ukrainiens. Elle ressemble au Japon, qui est un pays complètement fermé. Les pénuries de main-d’œuvre ne cesseront d’augmenter.

On aura besoin de bras. Si l’on se contente de notre main-d’œuvre nationale, il faudra demander des efforts supplémentaires à ceux qui travaillent.

Il y a une grande quantité de travailleurs à temps partiels qui voudraient augmenter leur temps de travail. Ce sont souvent des femmes. C’est ce qui explique la faiblesse de leur retraite. Vous avez 2 millions de travailleurs qui ne travaillent pas toute l’année (contrats courts ou saisonniers). Une meilleure qualité du travail permettrait à ceux qui le souhaitent de travailler plus.

Beaucoup ne travaillent pas assez parce qu’ils n’arrivent pas à s’imposer face aux employeurs. Cela nécessiterait la possibilité d’une saisie des tribunaux par ces travailleurs.

Dans ce projet de loi, les entreprises doivent être libres. Dans ce cadre, les travailleurs devraient être libres. Or, la loi vous impose un âge de départ à la retraite, ce qui est en contradiction avec cette injonction de rechercher la liberté.

3        Conclusion

Nous avons vu dans la première partie les deux conceptions de base :

  • la retraite par répartition, qui fait que les gens qui travaillent paient la retraite des séniors ;
  • la retraite par capitalisation, pour laquelle la personne qui travaille finance, aidée par la firme qui l’emploie, sa propre retraite.

Dans la seconde partie, nous avons découvert qu’il y avait plusieurs sortes de travailleurs, futurs retraités :

  • Ceux qui, ayant quitté l’enseignement jeunes, ont exercé un travail mal payé, souvent pénible, et qui les place dans la catégorie de ceux qui mourront relativement jeunes, sans pouvoir profiter bien longtemps d’une retraite minime.
  • Ceux qui, ayant eu le temps de faire des études, on commencé à travailler assez tard, ont exercé un travail intéressant et bien payé, qui ont certes intensivement travaillé, de 35 à 55 ans, mais qui, du fait que leur employeur les a aidés à acquérir une retraite complémentaire par capitalisation, largement défiscalisée, auront les moyens de s’arrêter plus tôt avec une bonne retraite. En outre, cette défiscalisation se fait aux dépends du système général par répartition

On comprendra, après avoir lu ces explications, que la réforme prévue par le président Macron n’est pas la bonne. Il refuse de faire payer plus ceux qui ont les plus hauts revenus, les milliardaires par exemple, préparant peut-être sa reconversion après son second mandat, donnant des gages à la classe sociale susceptible de l’employer (cf la reconversion de certains politiques de haut vol). Il présente sa réforme comme s’appliquant uniquement au modèle par répartition. Il se contente de la solution simpliste : pour financer ta retraite, tu devras travailler deux ans de plus, jusqu’à 64 ans. Ainsi, ce sont ceux qui ont eu le travail le plus pénible, le moins payé, qui sont abîmés par le travail, et qui ont le moins de chances de profiter longtemps de leur retraite qui auront deux ans de retraite en moins. On omet de parler de la deuxième catégorie, qui pourra, elle, comme nous l’avons déjà dit, plus facilement s’arrêter à 62 ans.

Dans la devise de la France, Liberté, Égalité, Fraternité, il y a deux mots importants qui devraient servir de base à cette réforme :

  • Égalité : il faudrait tenter de rapprocher le sort des travailleuses et travailleurs les plus modestes de celui des plus aisés.
  • Fraternité : il faudrait aussi faire en sorte qu’il y ait un partage entre les deux extrêmes, de façon à ce que les plus modestes puissent profiter de leur retraite sans problème notable.

Comment y arriver ? Non pas en imposant un système simpliste de deux années supplémentaires aux plus modestes, les plus riches échappant à cet allongement du temps de travail comme nous l’avons expliqué plus haut, mais en organisant une série de discussions avec des représentantes et représentants de tous les groupes intéressés pour essayer de trouver une solution sauvegardant le principe des retraites, tout en permettant à tous d’en profiter.

Ce serait une façon intelligente, égalitaire et fraternelle de procéder, et n’aurait rien à voir avec la méthode autoritaire, inhumaine et inintelligente proposée par les autorités ou la violence et l’absence de discussion de certaines parties de l’opposition, pour lesquelles donner une leçon à la majorité est plus important que les véritables intérêts de ceux qu’ils prétendent défendre.

4        La pire des solutions : l’Opération Mathusalem (Book on Demand)

Adresse pour trouver le livre :

L'opération Mathusalem

Tandis que la France se trouve confrontée au problème des retraites, et que certains responsables politiques se demandent comment financer ces retraites, voici l'histoire d'Antoine Cossu, qui vient d'avoir 75 ans, et qui découvre l'existence d'un certain Pôle Sénior qui vient d'être créé pour faire économiser à l'État le plus d'argent possible. Il s'agit pour les fonctionnaires du Pôle de pousser les retraités au suicide en les persuadant de leur inutilité. En cas d'échec, on les oblige à se faire examiner par des médecins qui diagnostiqueront une maladie incurable. Et alors, pendant une opération, un accident est vite arrivé.
Découvrez avec Antoine comment des politiques peuvent résoudre certains problèmes insolubles en l'accompagnant dans cette aventure.

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