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Billet de blog 4 mars 2016

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Les politiques agricoles et alimentaires doivent intégrer la diversification dans l’adaptation aux changements climatiques

Hier, l’édition de The Lancet a publié une étude avançant que l’impact du changement climatique sur la production alimentaire pourrait causer quelques 529 000 décès supplémentaires dans le monde en 2050.

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Les impacts du changement climatique sur la faim et la malnutrition sont connus depuis longtemps et ACF se bat depuis plus de 5 ans pour qu’ils soient reconnus. Jusqu’à présent, les estimations abordaient surtout le nombre de personnes qui pourraient souffrir de la faim (+350 million en 2050, et +600 million en 2080[1]) et les enfants victimes de sous-nutrition (+30-50% en 2050[2]). Pour la première fois, un article scientifique parle de décès supplémentaires.

Alors qu’on a tendance à mettre l’accent sur les personnes mourant de la faim, c’est-à-dire du dépérissement (manque de calories et/ou de protéines) et de ses impacts sur la santé, cette étude montre que la chute de la consommation de fruits et légumes (leur disponibilité mondiale par personne réduisant de 4%) sera deux fois plus meurtrière. Ceci signifie que l’état nutritionnel des personnes et donc leur état de santé sera profondément affecté.

Pour lutter contre la faim et le réchauffement climatique, il ne suffit pas de produire plus de céréales et autres pourvoyeurs de calories mais bien repenser les modes de développement agricoles en s’assurant que les productions sont diversifiées et associées à une consommation de fruits et légumes plus élevée pour une bonne nutrition.

Ceci fait écho aux engagements d’ACF pour l’agro-écologie (http://blog.actioncontrelafaim.org/pour-une-bonne-nutrition/) et l’agriculture sensible à la nutrition (http://www.actioncontrelafaim.org/fr/content/graines-bonne-nutrition)

Toutefois, il faut nuancer les résultats de cette étude qui prend assez peu en compte les disparités de revenus au sein des pays, en effet, les plus vulnérables risquent de payer le tribut le plus élevé, notamment si le prix des denrées alimentaires augmente de par leur moindre disponibilité. L’adaptation et les politiques d’atténuation au changement climatique doivent donc prendre en compte les plus vulnérables et les agricultures familiales[3] en priorité.

Bertrand Noiret, Chargé de Plaidoyer Changement Climatique à Action Contre le Faim -France


[1] Intergovernmental panel on climate change, Fourth Assessment Report: Climate Change 2007 (AR4)

[2] Lloyd SJ, Kovats RS, Chalabi Z. 2011. Environ Health Perspect 119(12):1817–1823;

[3] Pour en savoir plus http://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/COP21-Position-de-la-CCD-AF-FR.pdf

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