
Agrandissement : Illustration 1

Cette nouvelle, passée presque inaperçue, interroge : pourrons-nous inverser la tendance, et atteindre les objectifs que le monde s’est fixé d’éradication de la faim pour 2030 ? Oui, mais il faut agir vite.
2017, non comptabilisée dans ces chiffres, est pourtant l’année où quatre crises alimentaires majeures au Nigeria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen ont été à l’origine de la pire crise humanitaire mondiale depuis 1945, touchant près de 30 millions de personnes et ramenant le spectre de possibles famines.
La faim se transforme en famine durant les conflits, quand les structures de santé et les marchés sont détruits, et l’accès aux services de base ou à l’aide humanitaire est entravé. Si les populations survivent aux bombes, elles risquent de mourir de faim.
Les causes de la faim sont d’origine humaine et nous les connaissons : pauvreté et inégalités sociales, conflits et déplacements, violation des droits humains, inégalités de genre, changement climatique, politiques agricoles inadéquates, accaparement des terres, défaillance des États.
Ainsi la faim a un impact direct sur les personnes atteintes, mais aussi sur le développement de leur pays et sur l’ensemble de nos sociétés. C’est pourquoi nous sommes toutes et tous concernés, et devons encore plus nous mobiliser.
Des solutions existent. Car si l’humain est capable de générer la faim, il peut aussi l’enrayer. Le déblocage de financements de long terme couplé à l'aide humanitaire d'urgence ; la lutte contre le changement climatique ; la résolution des conflits et le respect du droit ; la prise en compte des plus vulnérables dans les politiques publiques, agricoles, sanitaires, sont autant de solutions pour en finir.
Nous comptons sur la France pour agir en conséquence. Lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le président Emmanuel Macron a mis la malnutrition au cœur de ses priorités, aux côtés de l’éducation et de la santé. Ces mots du président doivent se traduire en actes. Le 4 novembre, à Milan, aura lieu le sommet Nutrition pour la Croissance, une occasion pour la France de prendre des engagements forts pour la lutte contre la sous-nutrition. Une représentation française d’envergure lors de ce sommet serait un premier pas vers une meilleure prise en compte de cette problématique.
Il est temps de regarder la faim en face car nous pouvons l’éradiquer. Ayons du courage et une vraie volonté politique !
Véronique Andrieux, Directrice Générale d’Action contre la Faim