Action contre la Faim (avatar)

Action contre la Faim

Abonné·e de Mediapart

37 Billets

0 Édition

Billet de blog 21 octobre 2016

Action contre la Faim (avatar)

Action contre la Faim

Abonné·e de Mediapart

Premier colloque scientifique « Recherche pour la nutrition»

Mercredi 9 novembre, Action contre la Faim tiendra sa première conférence annuelle sur la recherche en nutrition en contexte humanitaire « Recherche et Nutrition : Défis opérationnels et utilisation des résultats dans la prévention et la prise en charge de la sous-nutrition ».

Action contre la Faim (avatar)

Action contre la Faim

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Réunissant des chercheurs et des acteurs humanitaires du monde entier, cette conférence présente les résultats de travaux de recherche opérationnelle innovants sur la sécurité nutritionnelle et la lutte contre la faim dans le monde.

Stéphanie Stern, responsable du projet ACF-LAB*  et Myriam Aït-Aïssa, Responsable Recherche & Analyses, à Action contre la Faim reviennent sur cette initiative.

Pourquoi Action contre la Faim - qui est un acteur humanitaire -  tient-elle une conférence scientifique ?

Myriam Aït-Aïssa : Même si cela peut sembler paradoxal pour une organisation non Gouvernementale opérant dans des urgences humanitaires, la recherche et l’innovation font partie de l’ADN d’Action contre la Faim. La recherche scientifique permet d’aider les équipes opérationnelles et techniques à réaliser des diagnostics plus fiables sur le terrain et de proposer, tant pour la prise en charge que pour la prévention, des outils et des manières de procéder au top de l’innovation et des connaissances scientifiques. L’objectif de la recherche pour ACF est l’amélioration de la qualité de notre réponse humanitaire. Les besoins de recherche étant conséquents et peu d’équipes scientifiques étant positionnées pour y répondre au niveau international, ACF a décidé de créer en 2007 son propre service dédié à la recherche et l’analyse, composé d’experts issus de différentes disciplines (chercheurs nutritionnistes, chercheurs en sciences sociales,  docteurs en psychologie, épidémiologistes, agronomes, statisticiens… ) car la lutte contre la sous-nutrition est par définition multisectorielle.

Stéphanie Stern : Les ONG sont constamment tiraillées entre le temps court et le temps long. Elles doivent à la fois répondre efficacement aux besoins urgents des populations qui souffrent de la faim mais également comprendre les mécanismes qui mènent à la faim pour agir non seulement sur les conséquences mais également sur les causes. La nutrition est une science récente et il y a aujourd’hui encore trop peu de données scientifiques sur ce domaine et encore moins sur la sous-nutrition. Il est donc important d’avoir des temps d’échange avec la communauté internationale de la nutrition pour partager les avancées de la recherche afin qu’elles puissent être exploitées par le plus grand nombre. En tant qu’acteur majeur de la lutte contre la faim, il nous a semblé important qu’Action contre la Faim organise ce rendez-vous scientifique annuel pour que les  chercheurs, les universitaires et les acteurs de terrain puissent se rencontrer et faciliter ainsi la diffusion de la connaissance.

Quels seront les thèmes abordés ?

Myriam Aït-Aïssa : Cette rencontre est, nous le souhaitons, la première d’une longue série de conférences annuelles scientifiques sur le même thème. Il manquait un espace d’échange entre acteurs opérationnels et académiques issus de différents secteurs sur les dernières avancées scientifiques liées à la prise en charge et à la prévention de la sous-nutrition en situation humanitaire. Cette conférence sera donc l’occasion de présenter les derniers résultats de recherche sur la problématique du diagnostic de la malnutrition aiguë, sur l’étude de nouvelles modalités de prise en charge ou de prévention de la sous-nutrition. Est-il efficace de travailler sur les conditions d’hygiène au sein des foyers pour prévenir la sous-nutrition ? Est-ce pertinent d’apporter un soutien financier à des foyers très vulnérables à des moments précis de vulnérabilité dans l’année pour prévenir la sous-nutrition de leurs enfants ? Si oui, quel est le montant financier le plus adapté ? Voici des questions, parmi d’autres,  auxquelles nous tenterons d’apporter des réponses.

Stéphanie Stern : La recherche menée par Action contre la Faim est une recherche tournée vers l’action. Nous avons donc souhaité, en parallèle des présentations scientifiques, aborder également deux thèmes en lien avec la réalité de la recherche humanitaire. Le premier thème abordé sera celui des challenges opérationnels auxquels la recherche est confrontée au quotidien sur le terrain, que ce soient des challenges méthodologiques, éthiques, sécuritaires, culturels ou pratiques. Le deuxième thème abordé sera celui des enjeux de la traduction des résultats de la recherche en action ou comment faire pour s’assurer que les résultats de la recherche scientifique soient exploitables et exploités par les décideurs et les acteurs humanitaires. Il est en effet indispensable d’avoir une approche holistique de la recherche afin que celle-ci ne soit pas une fin en soi mais qu’elle ouvre le champ des possibles. La recherche doit permettre d’appuyer, par des données scientifiques, les messages que nous portons pour définir de de nouvelles politiques sur la lutte contre la faim. Elle doit également être considérée comme un outil questionnant régulièrement nos pratiques techniques sur le terrain et permettre de les réadapter en fonction des besoins et des dernières innovations scientifiques.

Plus d’information sur http://www.colloque-recherche-et-nutrition.org/

#R4NUT 

9 novembre ǀ  8h30 – 18h 

Auditorium le Mistral
Agence Française de Développement
3, place Louis Armand
75012 Paris

*ACF LAB est un projet visant à renforcer la diffusion  et l’appropriation de l’expertise et de l’innovation au sein d’Action contre la Faim

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.