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Action contre la Faim (ACF) apporte une aide humanitaire le long de la ligne de front depuis 2015. L'accès aux services essentiels pour les plus vulnérables demeure un sérieux problème, et l'espace humanitaire continue de se réduire, principalement en raison des blocages politiques des deux parties au conflit. Les efforts des acteurs humanitaires pour fournir une aide, un soutien et trouver des solutions plus durables qui permettent des conditions de vie et de dignité acceptables sont confrontés à des défis croissants dans un conflit hautement politisé.
Pour faire face à la situation, accéder à certains services ou des sources de revenus, ainsi que pour maintenir des liens avec leurs familles, environ 700 000 personnes franchissent la ligne de front chaque mois. Faisant face à un hiver rigoureux avec des températures atteignant -20°C, ces personnes patientent dans de longues files d'attente.
Les familles ont des difficultés à accéder à des soins de santé de qualité : des carences de personnel médical qualifié s’ajoutent aux pénuries de médicaments régulières dans la zone non contrôlée par le gouvernement. La population touchée est majoritairement composée de personnes âgées, de personnes handicapées ou malades chroniques. Dans les villages situés le long de la ligne de front, les enfants continuent de vivre les bombardements réguliers et des combats intenses depuis plus de deux ans et demi. L'impact sur l’état psychologique de la population est désastreux. Plus de 2 millions de personnes ont besoin d'une assistance médicale.
Les pénuries d'eau sont une réalité quotidienne et la communauté humanitaire estime que 3,7 millions de personnes pourraient avoir besoin d'aide dans ce secteur.
Les droits de l'homme sont violés de part et d'autre, et la liberté de mouvement, d'expression ou d'accès aux services administratifs essentiels est empêché par des décisions politiques ou des raisons de sécurité avancées par les autorités.
« Lorsque l’on visite les villages situés le long de la ligne de front, on rencontre des personnes âgées, des familles vulnérables, bloquées entre les combats. Elles survivent ici, au rythme de la guerre. Elles nous disent que l'une de leurs pires craintes est d’être oubliée par les autorités, mais aussi par la communauté internationale. 800 000 personnes vivent toujours le long de cette ligne de front! », explique Antoine Terrien, responsable du plaidoyer humanitaire pour ACF en Ukraine.
Le droit international humanitaire doit être respecté pour répondre aux besoins essentiels de la population
En Ukraine comme dans d'autres conflits, les intérêts politiques et militaires prennent une fois de plus le dessus sur la situation des civils. Depuis juillet 2015, les autorités de facto dans les zones non contrôlées par le gouvernement ont refusé l'accès à la quasi-totalité des organisations humanitaires, laissant une grave lacune dans l'assistance aux populations touchées. Malgré les offres permanentes de fournir une aide humanitaire adaptée à ceux qui en ont besoin, le refus et même les nouvelles restrictions imposées récemment ont conduit à une situation inquiétante.
De plus, le gouvernement ukrainien a mis en œuvre plusieurs mesures qui continuent d'avoir un impact négatif sur la population civile vivant à l’Est du pays. Certaines sanctions empêchent les échanges commerciaux dans les zones touchées par le conflit, y compris sur les produits essentiels comme les aliments ou les médicaments.
Action Contre la Faim demande aux parties prenantes du conflit et aux négociations de garantir le respect du droit international humanitaire. Nous demandons un accès sans entraves pour les organisations humanitaires qui proposent d'aider les civils et nous rappelons fermement aux autorités leur obligation de répondre aux besoins essentiels des populations dont elles ont la charge.