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Billet de blog 23 octobre 2015

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Bonn : Quand vient le temps des fausses excuses !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Des mois et des mois de plaidoyer, des rendez-vous, des pauses-café improvisées avec les négociateurs, des mails, des articles et autres tweets. Des mois durant lesquels nous n’avons cessé de rappeler pourquoi les négociations climat ne peuvent plus ignorer l’enjeu de sécurité alimentaire. A 39 jours de la COP 21, les pays commencent enfin à se positionner.

Si certains pays sont de vrais soutiens, comme les Philippines, la République Dominicaine, ou le Salvador, d’autres par contre ne nous proposent qu’un déballage de fausses solutions pour justifier qu’aucune mention de sécurité alimentaire ne soit faite dans le futur Accord de Paris. Quels sont vraiment leurs arguments ?

Certains pays nous disent que la question de la sécurité alimentaire est une question sectorielle qui doit être gérée dans les autres instances internationales comme la FAO. La belle affaire ! La semaine dernière, lors du Comité pour la sécurité alimentaire à la FAO[1], on nous disait justement l’inverse : climat et sécurité alimentaire, c’est à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques - CNUCCC - de traiter la question…. Et hop ! On se renvoie la patate chaude et on s’en lave les mains !

Autre argument entendu : parler de sécurité alimentaire dans l’Accord permettrait à certains pays de ne pas s’engager sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre dans leur secteur agricole. Fausse excuse. Tous les modèles agricoles n’ont pas la même responsabilité en matière de dérèglement climatique. De même, tous les modèles agricoles n’ont pas les mêmes impacts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des plus vulnérables, l’autonomie des petits paysans et les droits humains. On ne peut pas laisser les pays se draper dans le besoin de lutter contre la faim pour continuer à promouvoir des modèles agricoles polluant, qui en plus ne permettent pas d’assurer la sécurité alimentaire des plus vulnérables.

Faut-il rappeler que l’insécurité alimentaire est un problème systémique dont la résolution nécessite une approche plurisectorielle ? Faut-il aussi rappeler qu’il y a quelques semaines, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable, les Etats se sont engagés à éradiquer la faim d’ici à 2030 ?

Faim et climat sont un seul et même combat, une seule et même urgence. Et nous avons besoin de courage politique pour prendre les mesures nécessaires pour répondre à ce double défi, pour dépasser cette approche en silo qui nous mène droit dans le mur ! Un courage politique qui semble manquer à de nombreux pays, ici à Bonn…

[1] qui réunit les 193 états des Nations Unies

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