Encore une annonce en fanfare du ministre de la santé "oyé, oyé ! Les résidents des EHPAD sont autorisés à avoir une vie sociale et reverront leurs familles". On pourrait croire qu'ils étaient tous punis pour je ne sais quel méfait.Certainement de vivre tout en perdant leur autonomie, avec des altérations cognitives et physiques, en un mot la vieillesse.Donc, dans leur grande mansuétude nos dirigeants auraient décidé qu'ils pouvaient essayer (je dis bien essayer) de retrouver leur équilibre pour finir leur vie le plus dignement et sereinement possible.
Hélas ce retour à l'humanité, plébiscité par les médias sans aucune analyse n'est là aussi que duperie comme maintes fois en ces moments d'épidémie.
Nos chers responsables mais pas coupables font porter sur les épaules des équipes de direction des EHPAD les risques qu'ils se refusent d'assumer.
En prenant connaissance des directives adressées aux EHPAD on est sidéré et scandalisé par la forfaiture.
Les équipes peuvent certes permettre l'accès aux chambres par la famille si tout est mis en œuvre pour un risque zéro,ce qui soyons clair est impossible.
Le ministre fait ainsi porter les risques et la culpabilité éventuelle sur les directions d'EHPAD en cas de contamination.
Savent ils tous ces grands donneurs de leçon que pour communiquer et échanger des sentiments avec des personnes âgés avec des troubles cognitifs,la proximité est fondamentale ? Dans quel monde vivent-ils, comment transmettent- ils leurs émotions avec leurs proches et ascendants ? Peut être n'ont-ils pas de sentiments ?
Je pense malgré tout que leur cerveau est pourvu de quelques synapses de l'affectif mais que le déni et la lâcheté guident leurs décisions.
Je n'ai que plus de compassion et de compréhension pour les équipes des EHPAD qui sont confrontées à la détresse des résidents et de leurs familles mais qui sont soumises à un flot de décisions incohérentes et honteuses de leur autorité de tutelle.
Je remercie toutes ces équipes qui font leur possible pour rendre moins intolérable ce confinement (emprisonnement) qui s'éternise pour nos anciens.