Fillon, Macron, Mélenchon, Le Pen et ? Rien n'est joué
Fillon tiendra t-il la longueur ? Le voilà menacé par Macron qui tout naturellement le concurrence à droite. Mélenchon pointe le nez à gauche, Le Pen garde le silence mais elle trone dans les sondages.
Rien n'est joué et la campagne électorale sera donc déterminante, et une campagne c'est une bataille qui se mène autant sur le fond que sur la forme, une campagne ce sont des arguments échangés mais aussi des modes et des supports de communications déployés .. ce qui veut dire beaucoup d'argent et de trafics d'influence en jeu !
Il est à craindre que les modes et supports de communications soient surdéterminants et rejettent au second plan le contenu des propositions et les programmes. Ce qui ne serait pas nouveau, mais seulement pire encore que naguère.
Médias en campagne : comme d'habitude, rien de neuf à attendre de ce coté, que du pire !
On nous parlera surtout hélas du comportement des candidats, de leur profil "psychologique", de leur personnalité, pour détourner notre attention vers le futile, et puis on donnera la parole à des groupes de pression, de manières insidieuses. Tout en supposant des manipulations étrangères (les russes sont à la mode en ce moment) on fermera les yeux sur le jeu des lobbies de la finance, on convoquera leurs valets « experts » qui, suffisant et usant d’une autorité qu’il s’octroient, nous diront qu'il faut faire attention à "bien voter" sinon... sinon par exemple le taux d'intérêt de nos emprunts pourraient s'envoler et la dette redevenir insupportable,...
Tenez voilà d'ailleurs qu’on recommence à nous en parler, comme début 2012 !!! Vous souvenez-vous des histoires de cotation A et triple A, A+ ou pas etc ? Nous y revoilà, comme par hasard.
Bien sûr on se servira du terrorisme, on cherchera des boucs émissaires en attisant des peurs ..etc et puis on n'oubliera pas qu’ils sont 9 à détenir 90 % de la grande presse française, et que ces 9 là ont des intérêts à défendre !
Les lignes éditoriales vont godiller pour tirer dans les coins, et plutôt que d'attaquer tel ou tel candidat sur son programme on mettra en avant ses meilleurs ennemis, ses faux amis, on mettra en avant des oubliés, des marginaux des esseulés, des experts en vérités invérifiables (*) qui trop heureux d'avoir l'aubaine une tribune voudront faire le scoop en maniant l'argument d'autorité et la mauvaise foi assumée, bref on utilisera toutes les bonnes vieilles ficelles pour dénigrer sans discuter. Je ne me donne pas la peine de vous fournir des exemples, chacun trouvera bien facilement de quoi illustrer mon propos à ce sujet !
Il aura aussi ceux qui considérant le vote comme inutile, nous serviront du vieux "élection piège à con", mais viendront tout de même se servir de la campagne électorale pour expliquer que ce n'est que par les luttes sociales que les choses changeront .. comme si vous deviez choisir le vote ou la lutte sociale et qu'un citoyen serait incapable de faire les deux ! Mais il se trouvera toujours une presse pour leur servir de porte-voie, surtout s'il s'agit au passage de leur permttre de dézinguer un courant concurrent.
C'est dans ce contexte que nos concitoyens devront faire un choix.
Du neuf dans les programme alors ? Encore du pire !
Nos concitoyens voudront du neuf, selon les médias qui l'annoncent, non sans manifester une certaine crainte ! Le peuple français ne risque-t-il pas de céder à la tendance actuelle pointée par la plupart des médias, tendance souvent qualifiée de populiste pour la fustiger et dénoncer ces "mauvais " électeurs qui refusent de suivre les bons conseils de son élite intellectuelle et semble avoir un malin plaisir à déjouer ses prédictions. du Brexit à l'élection de Trump ?
Mais s'ils cherchent du neuf nos compatriotes, en trouveront-il ?
Quand on pense qu'un Fillon peut être repeint en neuf tout en véhiculant les plus éculées des idées, tout est possible ! Du simili, du prétendu, du soit-disant neuf, on lui en servira au peuple populiste, puisqu'il en veut ! Fillon voit dans le pire au nouveau, et Macron a finalement la même vision. Leur mots anciens " libéraliser","austérité" sont la source de nos maux présents, mais pour eux, puisque ça me marche pas, pas encore, c'est qu'on a en pas assez usé. Ils proposent de "déconomer" dirait Jacques Généreux, de déconomer toujours plus ! Toujours plus est-ce nouveau ?
Est-ce que rompre avec la croissance à tout prix, le productivisme effréné, placer le défit de la transition écologique au centre de l'action politique et sociale, et changer les institutions et y inscrire la règle verte pour renouer avec la solidarité, le partage et la réduction des inégalités ... sera-t-il reconnu comme nouveau ?
L’Avenir en Commun, c'est doute ce qu'il y aura de plus nouveau dans cette campagne ...mais le message sera-t-il audible et percera t-il le mur fait du bruit de fond des campagne de communications hostiles, les dénigrements partisans cachant des intérêts de castes, de factions ou de groupes adeptes ou tentés par les vrais conservatismes qui consistent à maintenir de vrais privilèges et les pseudo progressismes qui reviennent à supprimer toutes régulations, les deux se rejoignant pour faire que le faible subisse toujours plus l’abus de pouvoir du plus fort, dont l’obsession reste de rendre le faible toujours plus compétitif, parce que toujours plus faible parmi les faibles.
(*) La formule est de Sylvain Tesson dans " Sur les chemins noirs " Collection Blanche, Gallimard Parution : 13-10-2016
(*) http://www.seuil.com/ouvrage/la-deconnomie-jacques-genereux/9782021241198
(**)http://www.seuil.com/ouvrage/l-avenir-en-commun-jean-luc-melenchon/9782021317510