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Billet de blog 2 novembre 2008

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A propos du Président Bling bling et bla bla et de ses révolutions d'opérettes Article de Gérard Desportes

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Commentaire apporté à l'article de Gérard Desportes

Sarkozy, du bling-bling au blabla

31 oct 2008Par

Gérard Desportes

C'est une erreur persistante d'analyse "des gauches" de nier la réalité des changements qu'imprime Sarko "à tous les étages" de la société française, et cette erreur empêche d'en faire une bonne analyse et conduit à traiter de "gribouilles" ce qui est "embrouilles". Que ce soit sur la forme où le fond Sarko bouscule et "révolutionne", et le tract des Jeunes POP de l'Ouest ne me fait personnellement pas rire, il m'attriste en ce qu'il me rappelle la grave déficience d'opposition politique digne de ce nom, laquelle prend ainsi sa part de responsabilité dans la mise en œuvre "finalement assez tranquille" de la révolution Sarkosienne. Quand elle se réveillera, la "révolution" sarkosienne aura fait un bon bout de chemin !!!


Bien sûr la "communication" a pour but de brouiller les pistes et en fait la "Révolution" de Sarko ne mène pas où elle prétend nous mener. Et plutôt que de dire que son action est sans efficacité, il serait plus judicieux de reconnaître qu'elle sait utiliser toute les marges de manœuvre, même réduite du pouvoir politique, quand il sait s'appuyer sur ses relais sociaux et économiques et prendre à contre pied ses adversaires. C'est bien plus efficace que le discours d'un Jospin expliquant son impuissance. Il n'avait pas tout à fait tord, mais nous avons plus besoin de responsables qui voient la bouteille à moitié pleine que de ceux qui se plaignent qu'elle soit à moitié vide.


Sarko ouvre tous les fronts, s'agite et nous désoriente pour mieux prendre et garder son cap. On ferait bien mieux au lieu de lui courir derrière de montrer qu'il garde un cap et lequel, pour lui opposer un cap et des contre mesures sur tous les fronts. Mais voilà, il faudrait sur un certains nombre de sujets que l'opposition ait un cap !!! Ce n'est pas le cas, et l'on pourrait sur chaque sujet essentiel abordé par la "révolution" sarkosienne montrer les incertitudes des oppositions.


Qui est pour un "développement durable" dont l'intérêt est de sauver la croissance, offrir de nouveaux besoins à satisfaire aux citoyens consommateurs, de sorte que le citoyen "travailleur" puisse avoir un emploi, de sorte que l'argent circule, de sorte que la finance continue à le faire travailler, de sorte que le capitalisme vivent !!! Oui même au prix, ou plutôt grâce à une redistribution planétaire et transfrontière des riches et des pauvres, car le capitalisme sans frontière est à l'œuvre, et Sarko en est simplement un agent actif.
Qui est pour la "sécurisation" de la société au prix des atteintes aux libertés individuelles, pour nous mettre à l'abri des terroristes, au risque demain d'être en insécurité face à l'Etat lui-même? Car il y a t-il pire insécurités que celles que les populations vivent du fait des tyrannies étatiques ? Que ce soit de nos jours dans tant de pays, ou il n'y a pas si longtemps dans notre "douce France". Passé certains seuils, plus l'Etat investit dans sa sécurité plus il devient une menace pour ses propres citoyens. Nous sommes en train de franchir ces seuils, qui est d'accord ? Que deviendra tous cet arsenal de "sécurisation" (fichier, caméra, restructuration du renseignements, loi rétroactive sur la dangerosité et qui fait qu'on peut être jugé non sur ce qu'on a fait mais sur ce qu'on risque de faire sur la base de statistiques !!!..etc )
Qui est pour une refonte du capitalisme qui commence par faire accepter le principe de faire payer les pertes aux contribuables et de laisser les puissance d'argent encaisser les profits ? La nationalisation des pertes et la privatisation des profits, qui est pour ? La crise, du moins sa poussée boutonneuse actuelle proviendrait du crédit trop facile donné aux américains moyens, voire à faible revenu. Après force coups de menton et discours "révolutionnaires", Sarko nous propose pour sortie de crise : empruntez (notamment pour acheter votre logement), et gare aux banques qui ne le feront pas, "panpan" sur les fesses !!!. Gare aux banques qui ne prendront pas de risques avec ... notre argent : nous, épargnants et/ou contribuables.
Qui comprend très bien que, l'homme ayant développé des outils techniques et en organisation pour produire plus et satisfaire ainsi ses besoins avec un moindre effort, se voient aujourd'hui contraint (on vous explique qu'il n'y a pas d'autres solutions) de devoir travailler plus et plus longtemps pour simplement éviter une trop rapide, mais inexorable réduction du "progrès social !!! Acceptable ? Qui accepte la logique de travailler plus pour acheter toujours plus de biens de consommations "profitables pour le capitalisme" en acceptant de devoir réduire notre "consommation" d'éducation, de santé, bref de "confort et sécurité sociale". Qui accepte qu'on s'ingénie à nous créer des besoins pour faire tourner la machine productiviste et financière, et admet d'entendre expliquer que nos besoins d'éducation et de santé et de confort et sécurité sociale il faudra s'en passer ?


Il y a dit-on du bonapartisme chez Sarko, peut-être le génie militaire en moins, mais il vaut mieux ne pas avoir à le vérifier. Toujours est-il que le "petit Caporal" a su surfer sur les idées de la révolution pour atteindre et garder le pouvoir, comme l'autre surfe à "gauche". L'histoire est tenue d'admettre que de Bonaparte à Napoléon, le dictateur Corse n'a pas fait que des guerre et des morts, et si sa police intérieure n'était pas celle d'une démocratie, curieusement ses troupes ont fait avancer les idée de la révolution française en Europe; Il il faut encore admettre que si le code Napoléon a de nos jours de graves rides (notamment sur le code de la famille), il fut une avancée incontestable. Et comment ne pas mettre à l'actif de l'administration impériale les grands travaux d'infrastruture (routes, aménagement du territoire ...) qui donnèrent les outils du développement industriel et commercial à la France du 19 ème ?
La France était déjà un peu trop petite pour l'aigle impérial, elle est aussi pour l'oiseau qui nous gouverne, simplement parce que son projet et donc son combat ne peut tenir dans des frontières nationales, agent qu'il se fait du capitalisme sans frontière.
Espérons que "comparaison ne soit pas raison" car l'aventure de l'aigle a mal fini. La "restauration" marque aussi la fin de la "révolution républicaine" . Merci Napoléon !!! On a mis plus d'un demi siècle pour s'en remettre, après l'aventure de son petit neveu dit "badinguet"
De plus rien ne dit que Sarko n'ait pas du bonapartisme que les travers, comme le petit neveu "Badinguet"

Ce qui condamne l'aventure de l'Aigle ce sont à la fois ses méthodes et son échec final; Il en va de même de toutes les dictatures, celle d'Hitler et de Staline compris. S'il fallait retenir un critère strictement économique. il faudrait tresser une couronne de laurier à Hitler pour avoir sortie l'Allemagne de son marasme économique du début des années 30; Qui est prêt à le faire ? Au nom légitime de la méthode et de la finalité ce n'est pas pensable !!!
Il est donc question de discuter et contester les méthodes et les finalités; sachant que le meilleur chemin pour "brouiller" les pistes c'est le "d'afficher un prétendu pragmatisme" qui permet de sacrifier le long terme au court terme et surtout d'introduire une confusion entre la fin et les moyens, le tout pour masquer le fil conducteur de l'action, celui qui marque le projet, le vrai. C'est le fil conducteur qui permet d'identifier le projet : Identifier le projet c'est se donner les moyens de l'énoncer et le dénoncer afin de pouvoir s'y opposer clairement et de manière construite et donc efficace.
Nier que "l'agitation" de Sarko ait du sens et même un vrai sens, (autre que servir sa personne, bien sûr) c'est tomber dans le piège de sa méthode manipulatrice. Notamment, il est assez facile de montrer que sarko dans ses discours dit une chose et semble-t-il le contraire plus tard; et de s'en amuser éventuellement. Mais c'est SA méthode : il a compris qu'ainsi ça lui laisse, selon les opportunités, le moyen d'habiller son action d'une communication bâtie sur l'un ou l'autre discours, pourvu que l'action passe et serve son projet. Et pendant qu'on discute de l'incohérence "inefficace" de son agitation, qu'on s'en amuse, la caravane de ses mesures, lois et décrets passe.

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