Une analyse pertinente
Edwy Plenel dresse un tableau noir du quinquennat de François Hollande, et accentue le trait quand il parle de l’action de Manuel Valls, qui selon lui a conduit une guerre contre son camp, contre la gauche, sans que Plenel n’oublie que c’est Hollande qui a choisi pour Premier Ministre celui qui fut monsieur 5 % aux primaires PS de 2012. Pour diviser et faire éclater son parti il n’y a pas mieux !
Plenel plaide pour une République qui a un nom dit-il, une République démocratique et sociale, et d’expliquer qu’elle porte encore ces qualificatifs, repris par la 4 ième puis par 5 ième République à celle de 1793, .
Plenel rappelle avec justesse tous les grands combats qui sont de gauche, qui ont fait et qui font la gauche, de l’acquisition des droits des travailleurs, des femmes, des jeunes, à ceux de la presse bien sûr, et ce depuis la grande révolution, les trois glorieuses etc
Tout ça est dit, et bien dit.
L'homme providentiel selon Edwy Plenel
Plenel pointe le mal de notre République, de cette 5 ème : son présidentialisme excessif qui appelle l’homme (j’ajoute ou la femme) providentiel...et là un nom lui vient pour illustrer son propos.
Lequel ?
Celui d’un homme qui vient de nul part, enfin si, de la finance et des cabinets ministériels ? Celui d’un électron libre qui n’a aucune base instituée, constituée ? Un homme qui se donne un mouvement qu’il crée de toute pièce, avec de l’argent dont il a pas à vous dire d’où il vient, Un homme qui modestement s’invente un slogan à partir de ses initiales, E.M., Un homme qui n’a jamais eu à rendre compte d’un mandat devant des électeurs, qui n’est quasiment qu’un nom et qui n’a toujours pas de programme sauf quelques points particuliers issus des sujets mis à la mode, comme Uber, Un homme qui n’est guère qu’un nom et un visage dont les journaux et hebdomadaires font leurs Unes, et qui a tout de même été le premier à avoir eu droit à deux heures d’entretien en live sur Médiapart, bref un homme qui serait devenu providentiellement celui qui pourrait éviter Le Pen ou Fillon en se tenant en équilibre, grâce à des enquête sur les mouvements d’opinion pour tenter de choisir entre les idées de droite de la droite, même extrême, et les idées de droite de l’ex-gauche … même anti sociale.
Edwy Plenel vous parle-t-il de cet homme là? Cet homme serait avouez-le une bonne illustration de ce que la 5 ème peut générer comme candidature providentielle et aventureuse dans le climat politique actuel.
Non, pour illustrer son propos Edwy Plenel prononce le nom d’un homme qui, en 2012, présenté par une cartel de partis qui l’avait désigné candidat, a réuni plus de 4 millions de voix et qui a repris le flambeau pour 2017, sans attendre d’enliser ce socle de 4 millions de soutiens dans les primaires d’un parti dont il dénonça dès 2008 les errements, et plus encore ceux mêlés de ruses et d’hypocrisie de son candidat en 2012,
Oui, ces errements que Plenel constate aujourd’hui et dénonce avec justesse à l’antenne de France Culture ce 3 janvier 2017 au matin, 4 millions de citoyens les craignaient déjà en 2012 et beaucoup ne furent surpris que par leur ampleur : 4 millions qui n’ont pas suivi Edwy Plenel en 2012 quand au premier tour il osa faire confiance à Hollande.
N’ont-ils pas eu raison ?
Tout le monde peut se tromper, c’est même un droit, et il peut être reconnu même aux journalistes les plus avertis, s’est entendu. Cependant il faudrait reconnaître à ces 4 millions là une certaine lucidité et surtout une certaine cohérence entre l’analyse et la conclusion et donc le vote.
Plenel a donc jugé et affublé du qualificatif péjoratif de providentiel celui qui a été reconnu crédible par un mouvement de 130000 personnes, mouvement qui s’est engagé dans la mise à jour et l’approfondissement du programme dont il fut le porteur en 2012 l’Humain d’abord, afin de rédiger un nouveau programme auquel plus de 3000 personnes contribuèrent à la rédaction et que 70000 adoptèrent en ligne suite à une convention nationale à Lille réunissant 1000 personnes dont les 2/3 furent désigner par tirage au sort ! Un vrai programme pour un avenir en commun.
Comme démarche personnel on fait pire !
Commun, un adjectif qu’Edwy Plenel se plut pourtant à mettre à l’honneur ce matin même d’ailleurs sur France Culture ! Mais non, pas en parlant de l’avenir en commun !
Pass plus groupie de médiapart et d'Edwy Plenel que de quiconque.
Cher Edwye Plenel, j’ai participé de l’intérieur à ce mouvement qui conduit au programme l’Avenir en Commun, et j’admets assez mal qu’on puisse considérer que je suis une espèce de groupie toute dévouée béatement à l’action d’un homme providentiel : c’est tout de même insultant je ne reçois d’ordre de personne, et ce n’est pas nouveau : sachez que je tournerai vite le dos à celui qui prétendrai en donner au citoyen que je suis, mon histoire personnelle pourrait largement en témoigner.
Ce n’est pas parce que depuis février 2008 je paye 9€ par mois au journal dont Edwy Plenel vous êtes le fondateur, que je fais parti de vos groupies, d’ailleurs je suis bien sûr que vous n’aimeriez pas que vos lecteurs soient traités de groupies. J’ai souscrit dés le début par conviction, parce qu’en effet je pense que pour assurer une certaine qualité de l’information il faut que les lecteurs se payent leur journaux, et je me suis abonné pour soutenir une démarche bien plus qu’une ligné éditoriale.
Il se trouve que j’apprécie souvent vos analyses mais je dois avouer ne pas comprendre pourquoi régulièrement quand il s’agir d’en tirer les conclusions, Monsieur Plenel vous faites parfois fausse route, et assez systématiquement sur certaines questions C’est un peu comme si en mathématiques, tout en menant un bon raisonnement on aboutissait à un résultat faux ! Une erreur systématique de calcul quelque part ?
Admettez que je pourrais être indigné si l’on considérait que faire parti des 110 000 personnes qui soutiennent une presse que seuls ses lecteurs peuvent acheter, c’est n’être que la groupie d’un journal et pire, la groupie de son fondateur emblématique médiatique (providentiel?) au moins dans le monde la presse.
Admettez que je puisse être tout autant offusqué d’être traité comme une groupie parce qu’avec désormaos prés de 200000 personnes en ce début 2017 personnes je soutiens une candidature qui a un programme solide et cohérent que j’ai pu discuter et amender comme n’importe lequel des 200000 soutiens
j’en ai marre qu’on réduise ma démarche à celle d’un soutien béat à un homme. Plus que de l'ignorance ou de la méchanceté, j'y vois surtout de la malice, bien sûr. Mais est-ce de bonne guerre ? Et surtout est-ce digne d'une démarche d'information ?
Quand vous saurez que j’ai pris une carte au parti socialiste en 1978, après les élections législatives qui ont vu la gauche majoritaire en voix rester minoritaire en sièges à l’Assemblée Nationale, que je me suis encarté, comme on dit, au PS pour participer à faite advenir une alternance nécessaire qui se faisait attendre, et quand vous saurez que j’ai quitté ce PS un jour précis, dont on ne peut oublier la date, puisque c’est le 10 mai 1981, estimant ce jour là avoir fait ce que je devais pour l’alternance mais ne pouvoir rester, vous conviendrez peut-être que je n’ai guère l’échine du serviteur servile et la béatitude de la groupie. Je peux ajouter que le soir du 10 mai 1981, il était assez difficile de quitter le PS par la porte avec tous les petits arrivistes, futurs politiciens professionnels du PS, qui eux entraient. Il m’eut été facile de faire carrière avec le PS si je n’avais pendant trois ans, dans ce parti, trouvé trop peu démocratique sa vie interne !
Providentialisme et présidentialisme : et si on en debattait ? Modestement je vous y invite
La cinquième est outrageusement présidentielle, vous avez raison Monsieur Plenel et dans ce système on vote pour un homme ou une femme, enfin pour une personne, il y a nécessairement personnalisation. Cette personne peut être issue d’appareils alambiqués, ce peut être un homme qui marche seul avec son nom et sa personne comme programme, et ses initiales pour slogan, puisqu’en effet le système non seulement permet cette personnalisation mais l’oblige fortement dans le contexte médiatique notamment.
Ce système vous le dénoncez, il ne vous convient pas plus qu’à moi.
Mais il faut aller au bout de votre analyse, et appeler de vos vœux une autre République, réellement démocratique, enfin sociale et mieux encore écologique, puisque nous ne sommes plus en 1789, ni même en 1830, mais à l’heure du menaçant réchauffement climatique et donc des grands enjeux de survie de l’humanité sur la planète terre.
Edwy Plenel, c’est sans doute bien prétentieux de ma part, mais je voudrais bien échanger avec vous sur ces questions je veux dire sur la notion de personne providentielle en lien avec notre système présidentielle à outrance … et sur comment en sortir.
Si vous pensez un jour faire un débat sur ce sujet, je ne refuserai pas l’invitation d’y participer en toute modestie,
En attendant moi je vous invite à me répondre dans votre propre journal, vous y avez tout les droits, y compris celui de répondre ou de classer « sans suite » et dans le bas du panier ce billet.