L'échec de Hollande n'est pas que le sien,
Hollande : c'est l’histoire d’un Président qui, avec son parti, avait toutes les manettes du pouvoir il y a cinq ans :
L'Etat (l'exécutif et le législatif avec les deux assemblées)
Les régions (21/22), l
La grande majorité des départements et des grandes villes,
Qu’en a-t-il fait ? Qu’en ont-ils fait ?
Hollande et son partir ont usé de tous ces pouvoirs en dépit des attentes et des promesses faites à la grande majorité de leur base électorale.
Dans ses conditions l'élection en 2017 à la Présidence de la République d'un membre du PS, surtout s’il a été ministre durant ce quinquennat, est impensable, et d’ailleurs personne n'y pense sérieusement, et sans doute pas plus Valls que Montebourg
Alors que viennent-ils faire dans cette élection et quel est l'enjeu réel des primaires du PS ?
L’enjeu est de limiter la casse aux législatives et tenter ainsi de sauver le parti. Ni Valls ni Montebourg n'imaginent être Président en 2017, mais si l'un d'eux arrive à sauver le PS, il en prendra les commandes et commencera à rêver en se rasant le matin de 2022. Pour sauver le PS l’objectif est de faire en sorte qu’il reste hégémonique à gauche.
Mélenchon et Macron, que le PS aurait aimé pouvoir maîtriser dans le cadre des primaires, sont tous les deux dangereux, s’ils surpassent le candidat PS au premier tour des présidentielles ils signeront son arrêt de mort. Mélenchon est toutefois plus dangereux encore que Macron puisque Macron pourra être facilement exclu de la famille de gauche et ne plus être considéré comme concurrent au sein de la gauche. En revanche Mélenchon c’est une tout autre histoire.
Mélenhon, l’espoir à gauche et par conséquent, le plus dangereux .. pour le PS
Voilà pourquoi le PS a tant essayé de pousser Mélenchon dans la machine infernale des primaires pour tenter de le phagocyter, et chacun aura remarqué combien les appels sont plus pressents le concernant, tandis que Macron semble oublié. Les derniers appels en date : Cohn-Bendit et Piketty : le premier oubli Jadot et Macron (qu’il soutient) et Piketty ignore Macron !
La recomposition du paysage politique français en cours passe inexorablement par la décomposition du PS, comme l’enterrement de la SFIO en 1969 était devenu indispensable pour la renaissance d’une force de gauche en mesure de conquérir le pouvoir ...
Dans ces circonstances Mélenchon sera la cible de tous ceux qui s'accrochent à la survie du PS, car plus que Macron et Fillon il menace l'existence même du PS : La droite ne peut qu'affaiblir le temps d'un ou deux quinquennats le PS, et même sévèrement affaibli comme en 1993, le PS tant qu’il était jugé la seule alternance possible à gauche pouvait se refaire une santé.
Ce qui change, par rapport à 1993, c’est qu’il y a désormais selon toute vraisemblance une grande majorité à gauche pour ne pas souhaiter que le PS se refasse une santé…. Le désenchantement de ce ceux qui ont cru réenchanter la politique avec Hollande en 2012 est légitimenet trop fort, il va bien au delà de la déception des français après les cinq ans du deuxième mandat de Mitterrand !
Hollande prétendait faire mieux que Mitterrand.
En prétendant inverser la logique de 1981 Hollande n’a rien donné à son électorat de gauche au début de son mandat promettant une redistribution des fruits de sa « bonne politique » à la fin du quinquennat, et puis rien … Ah, si le 2 décembre, le lendemain de son renoncement, il a laissé un dernier « cadeau » aux salariés de ce pays, le 2 décembre 2016 restera le jour de mise service de la loi El Khomri ! Beaucoup moins glorieux que le soleil d’Austerlitz, le 2 décembre 2016 sera plutôt à ranger dans l’histoire dans le rayon des mauvaise nouvelles comme le 2 décembre 1851 : Tout un symbole : Le coup d’état social que nous promet Fillon, pour reprendre les mots de Mélenchon, est devenu imaginable, possible pour la droite grâce à la loi El Khomri.
Valls/Fillon à la place de Hollande/Sarkosy ! qu’est-ce que à ça change ?
Aprés Sarkosy, c’est donc Hollande qui passe à la trappe, La méthode n’est pas la même, mais le résultat est identique : on nous promettait un duel Sarkosy/Hollande, les citoyens se sont arrangé pour qu’il n’ait pas lieu, personne n’en voulait ni à droite ni à gauche.
Aura t-on un duel entre leur premier ministre respectif ?
Une confrontation VALLS/FILLON reviendrait tout de même à un substitut de celle qui vient d’être rejetée, les deux derniers quinquennats n’ayant convaincu que bien peu de citoyens.
Bien sûr on essaie de concert, au PS comme à LR, de ramener ces deux échecs successifs à la personnalité des Présidents, les deux premiers Ministres voudront se déclarer étrangers à ces deux échecs qui ne seraient que ceux de leur président ! Ce ne serait qu'une question de personne !
Si on devait les suivre sur ce chemin cela poserait un sérieux problème institutionnel ! Comment un premier ministre choisi par un président et qui conduit plusieurs années, jusqu’à 5 ans pour Fillon, le gouvernement chargé de mettre en œuvre la politique du président, peut-il espérer s’en démarquer ? Quelle est cette constitution qui autoriserait une telle aberration ?
Loi El Khomri ; cadeau de Hollande, cadeau De Valls et Macron, ou cadeau du PS ?
Prenons la loi El Khomri, puisque c’est le dernier cadeau du quinquennat. Qui remercier ? Hollande ? Valls et Macron ? ou le PS ? Qui a dégainé par deux fois le 49.3 ? Qui avait une belle occasion de marquer son opposition à la politique de Hollande. ? Valls, le premier, mais aussi les députés PS. Hélas, même les prétendus frondeurs n’ont pas osé faire à Valls le plaisir de censurer son gouvernement : rappelons que 2 voix seulement ont manqué ! Valls aurait pu se démarquer, le PS aurait pu se désolidariser de Hollande d'autant que cette loi El Khomri était une bien belle occasion, une occasion en or à saisir, puisqu'il s'agissait d'une loi dont une majorité de français ne voulait pas : 70 %.contre !
Non, décidément non, ni le gouvernement, ni Valls ni Macron, ni les députés PS n’ont voulu se désolidariser de Hollande !
Alors ils comprendront bien que l’échec de Hollande est tout autant le leur, Comme l’échec de Sarkosy, reste aussi celui de Fillon