A Hotelia Lyon Etablissement dépendant du Groupe Korian, le mouvement de grève se poursuit devant le refus de la direction d’engager de réelles négociations. Que se passe-t-il à Lyon ? Hier encore un accord à été trouvé à l’établissement Hotelia de Roubaix, suite à un mouvement similaire ayant conduit comme à Lyon à des réquisition de personnel; Mais la direction du Groupe a négocié à Roubaix quand sa position se raisdissait à Lyon ;
Un rappel des faits s’impose :
Suite à la rupture de la négociation sur les salaires au niveau du groupe Korian (170 établissements) le 22 mai, les syndicats lancent un mot d’ordre de grève ;
Le 27 mai début de la grève. Suivie très largement à Lyon ; Dès le 28, les salariés qui n’obtiennent aucun retour à la table de négociation sur les salaires après ce jour de grève et qui souhaitent poursuivre proposent à la direction la mise en place d’un service minimum pour tenir compte de manière responsable de l’intérêt des résidents, (113 personnes âgées dépendantes) ; Refus de la direction qui fait appel à de la main d’œuvre provenant d’autres établissements voisins du groupe (ils y en a 11 en Rhône-Alpes) et à des intérimaires , ce que la loi réprouve pour ces derniers
Après ce deuxième jour de grève, la détermination des salariés restant entière, la direction locale de l’établissement Lyonnais demande au Préfet de réquisitionner le personnel ; Au même moment une délégation du personnel est reçue au niveau du groupe (une trentaine d’établissements étant en grève); reçue non pas par la direction générale mais par la DRH : résultat aucune proposition, aucune avancée, rien à négocier !!!
Le 29 la Préfet répondant favorablement à la demande de la direction engage la procédure de réquisition du personnel ; Rappelons que KORIAN est un groupe privé. Réquisitionner le personnel, c’est revenir sur le droit de grève et pour ce faire il faut des circonstances et des conditions particulièrement sérieuses et impérieuses ; L’une d’elle : n’avoir aucune autre solution, notamment ni évacuation des personnes ni recours à des personnels non grévistes d’autres établissements voisins. Le préfet se fonde donc sur les dire de la direction locale pour affirmer qu’il n’a d’autre choix que la réquisition ; Ce que va contester le personnel et son syndicat la CFDT en réclamant la suspension de la réquisition en suivant le procédure du référé en tribunal administratif. Pourquoi cette contestation ?Parce que de fait la direction peut avoir recours à des non grévistes des établissements environnants, elle l’a d’ailleurs fait et n’a pas, selon le syndicat, épuisé toutes ses possibilités dans ce domaine
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La première réquisition du préfet concerne les 30, 31 mai et le dimanche 1 juin ; En l’attente de l’audience du tribunal administratif saisi par le personnel et leur syndicat, la réquisition du préfet est réputée applicable ; En effet certains salariés, auxquels seront remises lesnotifications officielles de réquisition du préfet se présenteront, respectueux de la loi, à leur travail en tant que gréviste réquisitionnés. Un huissier a été commis par la direction pour remettre les notifications : mais il reste dans l’établissement !!! Les grévistes par définition n’y sont pas et n’y entrent pas, donc l’huissier ne peut pas dans ses circonstance délivrer les notifications. On apprendra le lendemain lundi que c’est sur ordre de la direction qu’il est resté à l’intérieur de l’établissement « on le paye, c’est à nous de lui donner des ordres »
Dimanche 10 heures l’audience a lieu. Dans un article précédent nous avons indiqué que le Préfet pour expliquer la réquisition de la totalité des infirmiers et quasi totalité des autres personnels soignants savait qu’en temps ordinaire le service était déjà « très tendu et proche du minimal » surtout étant donné le haut niveau de dépendance d’une partie importante des résidents de cet établissement (donné fournis par la DDASS indice GIR 7,60).
Certes le tribunal n’a pas désavoué le Préfet en ce qui concerne la réquisition, mais au moins les salariés ont-ils pu constater que le Préfet avait la même opinion qu’eux : le service minimum c’est tous les jours chez Hotelia Lyon ;
Cependant ce dimanche même, il y avait exceptionnellement plus de 30 personnes travaillant, alors qu’elles ne sont qu’environ 20 un dimanche « normal » sachant que les personnels réquisitionnés par le préfet n’avait (pour la plupart )pas eu leur notification de réquisition , ils ont donc poursuivi leur grève. C'es ainsi que pour une fois ce ne fut pas le service minimum chez Hotelia LYON :
Paradoxal ! Chez Hotelia Lyon c’est pendant les mouvements de grève que le service n’est plus minimum, mais maximum. La direction a même offert le champagne dimanche !!!
Lundi 2 juin, l’inspection du travail alertée par le syndicat vient regarder de plus près qui travaillent chez Hotelia Lyon : des intérimaires en plus des réquisitionnés et non grévistes de l’établissements ou du groupe ; Pour les intérimaires ce n’est pas légal ;
Lundi il y eut aussi la « visite » du DRH du groupe ; Visite c’est le mot, car en effet lors de la rencontre avec les responsables syndicaux représentant les personnels il leur sera répondu :
Non pas de négociation sur les salaires, non pas de négociation sur les conditions de la reprise du travail, non rien sur les conditions de travail et rien non plus quand le personnel lui fait remarquer qu’une embauche serait bien venu pour que le service minimum ne soit pas la régle normal et de tous les jours chez Hotelia ;
Lundi 2 juin la direction dit non a tout sujet de discussion sauf si on parle des blouses et des coupe ongles
Devant ce refus de parler des sujets qui sont en suspend, les salariés demandent alors de quoi ils pouvaient discuter : Des blouses et des coupe ongles leur a répondu le DRH et c’est tout
Puis il en dit plus, si ce n’est mieux : il a menacé faisant état des menaces qu’auraient proférées le Préfet, lequel aurait été mécontent de ce que la réquisition n’a pas fonctionnée, A qui la faute ? La direction qui au fond n’en avait pas besoinet n’a pas fait ce qu’elle devait pour la faire appliquer ? L’huissier ?Mais ce dernier n’a –t-il pas suivi les ordres de ceux qui le payent ? Les salariés grévistes qui auraient du courir après la notification, entrer dans l’établissement et la réclamer ? Le syndicat qui aurait du mandater la déléguée du personnel pour faire le travail à la place de la direction (et de l’huissier) et faire circuler les notifications ?
A 2 heures du matin, le Préfet envoie les forces de l’ordre remettrent des notifications de réquisition
Pour être plus sûr de faire en sorte que sa réquisition soit appliquée le préfet à, dès lundi soir et y compris dans la nuit de lundi à mardi, fait parvenir au domicile des personnels les réquisitions, par les forces de l’ordre, parfois mitraillette au poings ; Mardi 3juin, vers 2 heures du matin des familles d’employés de chez Hotelia ont été réveillées (enfant compris) pour que leur soit donné la notification de réquisition pour le matin 8heures, mais, et c’est un comble, pour certain ce fut pour le lundi 2, la veille !!!
Mieux, une employée va être invitée par courrier reçu le 3 juin , posté le 2 juin (cachet de la poste faisant foi)par l’Huissier à venir retirer ses notifications de réquisition pour les 30,et 31 mai et 1 Juin (Il était difficile dans ses conditions de répondre aux notifications du Préfet)
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La direction n’a pas d’argent pour payer ses salariés mais elle en a pour payer des intérimaires et les amendes qui vont avec.
Mardi 3 juin une rencontre, avec lamédiation de la direction du travail, se tient entre le personnel et le DRH représentant le groupe ; Refus clair et net de la direction encore et toujours et chacun sera même surpris de l’arrogance avec laquelle le représentant du Groupe dira « décompléxé », comme c’est la mode, à propos de l’embauche illégale d’intérimaires : « ça fait rien , on préfère payer l’amende » La direction n’a pas d’argent pour payer ses salariés mais elle en a pour payer des intérimaires, afinde briser une grève, et même pour payer les amendes. Et elle s’en vante !!!
Ce mercredi matin, les personnels de Lyon auront avec intérêt appris qu’à Roubaix , où le directeur local a été séquestré, la négociation a repris et aboutie.Est-ce une invitation à suivre cette forme de mouvement ?
Chacun se demande pourquoi ce qui est possible à Roubaix ne l’ai pas à LYON : Roubaix a obtenu 5% d’augmentation des salaires les plus bas,(et même 7 % pour certains) et des créations de postes notamment de soignants ?Roubaix ne pouvait pourtant pas être moins bien loti que Lyon, puisque, faut–il le redire avec le préfet : A Lyon l’effectif est très tendu et proche du minimal possible avec untaux de dépendance moyen élevé.
Confusion et énervement de la direction local et celle du groupe sont sans doute à l’origine de ces évènements, tout de même très inquiétants.
Serait-ce la direction locale de Lyon et son « management » qui seraient la cause de cette différence de traitement entre Roubaix et Lyon ? Cherche –t-on a faire un exemple à Lyon pour servir de pare-feu aux mécontentements qui se généralisent dans le groupe, lequel est la veille d’une assemblée générale, le 18 juin. Par ailleurs certaines initiatives récentes du groupe semblent laisser perplexes les milieux financiers ; Une simple recherche sur les moteurs de recherche (Google notamment) et l’on trouve par exemple
Korian : Avenir Finance pas convaincu
Boursier.com - 26 mai 2008
(Boursier.com) -- Après l'annonce par Korian d'un contrat de cession des murs de 19 de ses établissements au profit du groupe Cofinimmo, Avenir Finance ...
(actualités Google recherche avec pour mot clef « KORIAN »)
Mais au fait, qu’entend-on par « direction » chez KORIAN ?
Au plan local l’EURL « Medotel LYON » - établissement juridiquement autonomea une directionbicéphale : un directeur en titre qui n’a pas la main sur les rentrées (admission des personnes âgées), les rentrées sont décidées par l’ex directrice !!! Et quand le personnel s’étonne des surcharges liées aux rentrées de personnes toujours plus dépendantes (rentrées plus lucratives) le directeur en titre dit ne rien pouvoir y faire !!!
Cette EURL « Medotel Lyon » qui gère l’établissement HOTELIA Lyon appartient à une autre structure « Medotel » qui possède une trentaine d’établissements du type de celui de LYON ; Et c’est ce premier regroupement juridique « Médotel » qui lui-même appartient au groupe KORIAN ; Bref, une structure en « poupées russes » qui dilue les responsabilités; Du groupe « intermédiaire « Medotel » pas de nouvelle, notamment dans le conflit. En revanche il existe une direction régionale de Korian, dont la directrice a fait une apparition le 28 mai. Elle a enfilé la blouse pour travailler, et elle est ressortie le soir, épuisée, en précisant au personnel gréviste : « vous faites un travail épuisant »
La direction locale a continuellement déclarée qu’elle comprenait le mouvement des grévistes « c’est vrai on peut pas vivre avec 1050 e on comprend bien » mais elle paye le champagne au non grévistes et intérimaires embauchés illégalement !!!
Ce flou, est-il voulu, organisé, pour finalement rendre impossible une discussion sérieuse ou est-ce du pur amateurisme ?
Toujours es-t-il que le personnel attend plus de responsabilité de la part de la direction, et lui demande de faire son travail et de reprendre sérieusement le dialogue de ne plus proférer de menaces, ni tenter des intimidations, bref de faire son travail, en se souvenant qu’en principe tout le monde est là pour rendre un service à la personne de quamité , la direction aussi en principe !!!