E. Plenel, dans votre article (parti pris) intitulé "Maintenant François Hollande " vous rappelez ces mots de F. Hollande en 2006 :
« Aujourd’hui, rien ne nous assure que le pouvoir fera un bon usage du mandat qu’il a reçu.»
Bien sûr, nous pouvons les reprendre pour 2012, et plus encore pour 2017 si une 6ème République n'est pas d'ici là instaurée.
Je me souviens, en 1981, après avoir activement au sein du PS, oeuvré pour l'élection de Mitterrand, avoir émis à peu près les mêmes souhaits d'un changement des institutions que déjà je considérais dangereuses pour la démocratie car sujettes à l'interprétation et donc à l'usage qu'en ferait un petit Bonaparte. Le quinquennat avec la concordance des calendriers électoraux, voulu par Jospin, n'a rien arrangé, bien au contraire !
Je me souviens qu'en 81 nous rappelions à Mitterrand son analyse de la 5ème République: "Le coup d'Etat permanent".
Je me souviens de ma méfiance vis à vis de Mitterrand sur sa capacité à changer la constitution, je me doutais qu'il s'en accomoderait, et les 14 années de sa présidence ne m'ont hélas pas démenti !
Alors, je comprends votre article, mais je ne serai pas naïf deux fois, en ce qui me concerne.
La plus sûre manière de faire que la 5ème soit mise à la réforme, c'est encore de voter avec ceux et pour ceux qui dans leur programme ont inscrit clairement le recours à une constituante.
Car un candidat qui vous explique qu'il dit "Je", tout en pensant"nous", simplement parce que le moment de la campagne n'est pas bien choisi pour dire "nous" et que demain, la campagne terminée, il osera dire "nous" et laissera de coté le "Je", me semble déjà faire une première et terrible concession... qui en annonce d'autres.
Car pour un Président, la campagne ne se termine jamais vraiment, et le fin stratége politique prend toujours le dessus sur la conviction de l'homme. Mitterrand avait le plus souvent de bonnes convictions, mais il était aussi très fin stratège et on sait ce qu'il advint de sa volonté de modifier la constitution, notamment en 1991 ! En fin stratège il a privilègié les intérêts de son parti d'origine, le PS, ou plutôt et plus précisément les intérêts de son courant majoritaire et de ses cadres.
En tout cas, le président Hollande ne m'inspire pas une totale confiance, celle justement qu'il réclame. Il me fait penser en effet à Mitterrand, bien plus qu'à Mendes France, qui lui annonçait la couleur !
Aussi, restant sur mes gardes tout en ayant les mêmes objectifs que les vôtres concernant le retour à la démocratie et à un véritable Etat de droit, je me prépare à voter pour la gauche radicale aux législatives... le plus sûr moyen de rappeler à Hollande ses "bonnes paroles" de 2006 !
Le meilleur moyen aussi de voter et promouvoir ses idées, quand justement on prône un changement de constitution et pas seulement un changement pour 5 ans de manière d’interpréter une constitution, en attendant le retour d'un petit Bonaparte, qu'on voit bien déjà se profiler pour 2017 !