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Billet de blog 13 novembre 2011

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L'UMP : 10 ans de retard au moins sur l'opinion.. le PS aussi hélas, et c'est plus grave !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les partis dit "de gouvernement"(*) ont au moins 10 ans de retard sur la montée dans le pays d'une critique profonde du modèle "tout marchand", modèle qui s'est effectivement réinstallé avec force et suprématie à partir des années 70/80.

A partit des années 30 et surtout après la guerre en Europe, le capitalisme a dû composer avec des forces sociales organisées et suffisament puissantes pour le tenir quelque peu en laisse. Mais comme le démontre bien Jacques Généreux dans "La grande Regression", c'est tout d'abord en s'assurant une victoire idéologique que le néolibéralisme a pu mettre à son service la politique, laquelle a installé les outils de sa soumission à la logique du "tout marchand". S'étant défait des manettes essentielles du pouvoir, le "Politique" est maintenant sous le joug d'un néolibéralisme qu'il a voulu incontrôlable, afin que la "vertueuse" main invisible autorégule tout. Et de fait voilà la main invisible effectivement incontrôlée qui fait ses ravages.

Le PS aussi accuse ce retard, c'est plus grave !

Que l'appareil politique ait 10 ans de retard au moins dans sa capacité à critiquer cette prise de pouvoir par la main invisible, et désormais aveugle également, est bien sûr navrant. Mais ce qu'il l'est plus encore c'est de voir un PS qui ne se distingue pas sur ce point :

Le vote NON en 2005, la secouse de 2008, la montée d'un courant alternatif dans l'opinion perceptible dans le vote Eva Joly des verts plutôt que Hulo, dans les 17 % de Montebours aux primaires "citoyennes" (malgré l'impérialisme du fameux "vote utile"), l'impact de Fukushima et des "révolutions arabes" sur les esprits, le phénomène des "indignés", l'impact encore de l'échec des "plans de sauvetage" successifs de l'Euro et de l'Europe, le déni de démocratie qui se répète sous les yeux de l'opinion, en Grèce, en Italie ... rien de tout ceci ne semble affecter la trajectoire électorale du PS.. qui se croit encore en 2002 !

Il semble que pour le PS ce qui change la donne par rapport à 2002, c'est seulement la grande impopularité de Sarkozy, ... et puis bien sûr, la conviction que cette fois le famaux vote utile devrait fonctionner mieux qu'en 2002, les français n'ayant pas envie de se retrouver dans la même situation au deuxième tour des présidentielles. Du coup la stratégie du PS est de nouveau pratiquement jospiniste !

Ajoutons que Hollande semble se positionner pour être finalement le candidat des "marchés", comptant sur une "berlusconisation" de Sarkozy par les "marchés", espèrant être en meilleure position pour les rassurer, apparaissant comme celui qui peut en France faire passer la pilule austère avec le moins de vague sociales et politiques possible, bref se présentant comme un Monti - Papademos à la française.

Le PS risque de ne pas être au rendez-vous de l'histoire

Le courant alternatif qui prend corps pourrait lui enlever ses illusions.

Le PS risque bien de déchanter et de déjanter s'il se refuse à prendre en considération la montée d'une critique forte et de plus en plus argumentée du "tout marchand néolibéral".

En n'étant pas à l'heure en mai 2012, le PS risque de ne pas être au rendez-vous de l'histoire et porter la responsabilité de faire perdre un temps précieux au courant d'opinion qui veut changer radicalement de cap.

Faire perdre ce temps aux français, mais surtout à l'Europe : temps précieux pour tenter de sauver les acquis démocratiques et sociaux de 2 siècles de combat politique

(*) Cette expression " partis de gouvernement" découle bien sûr du fameux concept du "vote utile", concept qui interdit par principe toute émergence d'un courant porteur de changement, forcément minoritaire à sa naissance. Le vote utile est en somme une assurance d'immobilisme politique. Immobilisme dont le PS est la première victime d'ailleurs en ce qu'il le sclérose et l'empêche de porter et être porté par le courant d'opinion alternatif qui se manifeste.

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