Un ligne encore trouble et troublante
Je suis de ceux qui pensent qu'une ligne de partage, voire de fracture est en train de se dessiner qui traverse aussi bien le corps électoral à droite qu'à gauche.
Ligne encore trouble et troublante, parce qu'elle se fonde sur des constats, qui peuvent être partagés par un électorat de gauche comme de droite, et parce qu'elle préfigure des redistributions, au sein des ces deux électorats, inquiètantes pour les deux partis dit de gouvernement : PS et UMP
Cette ligne s'appuie en fait sur des constats concernant :
- La mondialisation et ses effets, le pouvoir "financier", la redistribution des pôles industriels et économiques dans le monde, la circulation des personnes, celles des marchandises et celle des capitaux,
- Ces constats concernent également la définition des espaces régionaux de la planète, autrement dit la définition des frontières à l'intérieur desquelles les peuples peuvent encore exercer une souveraineté. C'est bien sûr le contour même des nations et du même coup le concept même de nation qui sont questionnés. La construction europénne en est une illustration.
Dépasser les constats qui dessinent cette ligne devient une impérieuse nécessité
Au delà des constats, il reste à affirmer des solutions politiques de Gauche clairement distinctes des solutions de Droite, dont la plupart sont portées actuellement par le FN.
Les solutions de Gauche sont à affirmer en prenant appuie sur les valeurs qui ont toujours fonder et doivent encore fonder la Gauche :
- l'égalité de droit d'abord, la liberté individuelle dans ce cadre égalitaire, la solidarité, expression de l'humanisme qui permet de combattre et réduire les excessives inégalités de fait pour entretenir et souder un corps social qui se doit d'etre suffisamment composite pour se nourrir de sa diversité.
Repenser la question des frontières : Un axe de refléxion et d'action potentiellement opérationnel pour dépasser les constats
Je propose d'engager une refléxion sur les questions des frontières, ou autrement dit, sur la question de la circulation des personnes, des idées, des biens et des capitaux. A chaque fois se poser la question : quelle frontières sont pertinentes à l'échelle de la planète et à quelles conditions chacune de ces frontières peut-elle être franchie ?
Cet axe de refléxion permettrait d'aborder sous un angle global et renouvelé la plupart des problèmes essentiels auxquel nous sommes confrontés
- les migrations, les effets du capitalisme financier et les paradis fiscaux, la gestion des ressources de la planète, la production et transport des marchandises, les délocalisation, la question du protctionnisme "intelligent" et le "dumping social" ...etc.
En posant ainsi la question, il me semble possible de dépasser les constats, qui font se dessiner cette première ligne de fracture au sein même des électorats de gauche et de droite, ligne troublante en ce qu'elle permet à certains de faire croire (parce que ça les arrangent bien sûr) que Montenourg-Mélenchon et Le Pen c'est le même combat.
Il convient de dessiner une deuxième ligne cette fois capable de nettement et clairement cliver gauche et droite.
Nos concitoyens, qui sont de plus en plus nombreux à comprendre qu'il faut changer de logique, faire un saut logique, parce qu'ils font le constat que "ça ne peut pas durer comme ça", manquent encore des moyens de voir clairement ce qui distinguerait une politique de droite et de gauche.
Ceux qui ont le coeur à Gauche, n'ont aucune envie de se retrouver en compagnie de la droite extrème, du coup beaucoup restent encore sur leur garde et hésitent à franchir le pas qui consiste à renoncer à la gestion sociale démocrate d'une logique néo-capitaliste qui échoue.
Depasser les constats devient impératif pour que le courant que les 17 % de Montebourg met en évidence puisse devenir une lame de fond de gauche capable de redistribuer les cartes politques : redistribution dont nous avons besoins.