Défaite du Front de Gauche, défaite personnelle de Mélenchon et pour finir défaite du PCF. Voilà ce dont il faudrait parler et faire parler, voilà ce qu'il faut faire passer de la sorte comme une évidence.
Sauf qu'il s'agit d'un trompe l'oeil du code électoral déformant de la 5ème République.
Reste que le seule dynamique positive de la séquence électorale qui vient de se passer provient de l'intérêt, de l'attraction et de l'adhésion à un programme politique cohérent lu et connu de la grande majorité de ceux qui l'ont soutenu : "l'Humain d'abord". Ce programme a permis aux partis qui l'ont présenté de doubler collectivement leur audience, dans les urnes. Et son influence, au delà du résultat sorti des urnes est encore plus forte, si l'on veut bien admettre que le fameux vote utile généré par l'agitation de la menace de l'utile parti repoussoir (FN) a permis au PS dont le point dominant du programme a été l'exploitation du rejet du Président sortant, de récupérer des voix d'électeurs pourtant attirés voire convaincus par les propositions du Front de Gauche.
Bien sûr, tous ceux que ce programme gène ont voulu faire croire que le vote pour le candidat qui le portait été simplement dû à la personnalité et au talent de ce candidat. Le talent d'un tribun ne gâte rien, mais sans dire quelque chose de consistant, il ne gène personne. Or, de toute évidence, le tribun Mélenchon a beaucoup géné ... à cause du programme qu'il défendait.
Et le Parti Communiste dans tous ça ? C'est lui qui paye la note en sièges de députés, puisque, des composantes du Front de Gauche, il est celui qui en avait et de loin le plus. Il paye une note indue qui est à présenter aux Institutions de la 5ème république, à son code électoral et à ses défenseurs bénéficiaires du bipartisme.
Il paye, mais il a gagné en crédibilité et audience auprès des citoyens. Il a gagné bien plus que ce qu'il a perdu au regard des enjeux à venir
Le Parti Communiste a choisi de passer un gué, il se mouille jusqu'à la taille pour le franchir, mais il le franchit, et nous en sommes heureux à gauche pour la gauche
C'est bien parce que nous sommes déjà assez nombreux à nous en être aperçu que nous avons franchi nous-même un cap en faisant le pari d'écrire une nouvelle page d'histoire avec tous ceux, désormais majoritaires, qui au Parti Communiste ont tourné des pages essentielles, et pour n'en citer qu'une : celle du productivisme.
Je choisi cette page, car ce n'est pas une mince affaire si l'on veut bien s'apercevoir que ni la droite, ni le PS, du moins en ce qui concerne l'écrasante majorité "Hollando-Strauss-Kahnienne" qui le domine, n'ont encore tenté de tourner cette page.
Ce qui n'empĉhe bien sûr pas de faire des discours "chiraquiens" sur la "maison qui brûle" dans les instances internationales, à Rio notamment, en proposant encore un nouveau "machin" de "gouvernance" mondiale que des socialistes bon teint français pourront même prétendre présider , comme un Straus-Kahn au FMI ou un Lamy à l'OMC, avec "l'efficacité" que l'on peut constater pour accompagner le grand lessivage organisé par l'industrie de la finance des avancées sociales et humaines sur toute la planètes avec pillage des richesses pour un profit maximum à très court terme. Bref un productivisme financier ravageur dont la "gauche socialiste" voudrait rassurer les auteurs et surtout ne pas les froiser, pour espérer atteindre des objectifs d'équilibre budgétaires !
Quelle ambition face aux enjeux !
C'est pourquoi le Parti Communiste au sein du FdG n'est désormais plus menacé d'entrer dans les cartons poussiereux des archives de l'histoire et, en phase avec son temps, se prépare à écrire une nouvelle page.
Pour la ringardise, tourné vos regards du coté de ceux qui se félicitent que la Grèce ait pour nouveau pouvoir celui qui a participé à la mettre où elle est, tournez vos regards vers ceux qui prétendre sortir de la crise avec les outils idéologiques qui l'ont provoquée, tournez vos regards vers ceux qui prétendent vouloir mettre au pas la finance et la main invisible du marché en les rassurant, tout en se passant des peuples qui ne comprennent décidemment rien, malgré leurs efforts de politiciens pédagogues, aux remédes des experts de la "science économique", eux-mêmes disposés à faire le bien des peuples sans leur demander leur avis, par humanité sans doute !
Oui la ringardise a changé de camp, mais beaucoup de néo-ringards ne le savent pas encore !