Concernant le dépaysement dans l'affaire Bettencourt/Woerth/Sarkosy, l'avocat général P. Bilger sur son blog. a écrit : "Je ne doute pas de notre plus haute juridiction. Sinon, je n'aurais pas volontiers parié sur un "dépaysement" global. On aurait pu supputer que l'épuration mise en oeuvre probablement pour le premier "volet", le second serait épargné."
Il est habile Bilger, et mal à l'aise, mais pas naïf : en fait il a bien compris qu'il n'en sera rien , seul le premier volet, celui instruit par la Juge Isabelle Prévost-Desprez sera en fin de compte dépaysé. Le procureur Courroye ne sera pas dessaisi. Bilger l'a bien compris. Alors il dit déjà tout ce qu'il pense de ce désastre pour la justice, sous la forme d'une hypothèse. Il le dit par avance, peut-être pour ne pas avoir à le dire la chose faite, je veux dire la forfaiture accomplie. Prudence oblige : que le premier qui ne craint pas désormais pour sa carrière ou même pour lui-même dans ce pays lui jette la première pierre. La résistance se doit d'être désormais prudente.
L'affaire Bettencourt/Woerth/Sarkosyr nous le montre : La justice est de fait dans les mains du pouvoir exécutif,
Pour ma part, né peu après la fin de la deuxième guerre, passionné d'histoire, je me suis toujours demandé quelle était donc cette France de 1940 ? Qui étaient donc ces français si majoritairement "pétainistes"? Est-ce qu'on pouvait en trouver trace dans la France d'aujourd'hui ? Qui étaient ces français de 40 bien loin de la poignée de ceux qui suivirent un Général bien isolé à Londres ? Je découvre en ces temps troubles sur beaucoup de dossiers, qu'ils sont encore là, toujours là, et qu'il leur faudra encore des "dissidents", qu'ils soient avocat général ou mineurs de moins de 18 ans (tel Guy Mocquet) pour sauver l'honneur et la dignité d'un pays qui sombre misérablement dans l'abandon de ses principes républicains et des plus élémentaires valeurs démocratiques.
Une résistance devra bien finir par s'organiser, mais comme une armée de l'ombre : prudence oblige. Sachons trouver les moyens pour nous reconnaître entre républicains ayant encore une marge de manœuvre et suffisamment de courage pour affronter un pouvoir qui, telle une bête blessée, ne reculera désormais devant aucun moyen pour se maintenir. Les français sont-ils prêt à payer le prix de leur erreur de jugement en 2007 ? Ou bien tel des "munichois" vont-ils laisser encore du temps à un pouvoir malsain d'organiser son maintient "coûte que coûte" ?
Quelque soit le pouvoir il ne peut en tout point d'un territoire et à tout instant en user avec toute puissance : un pouvoir pour se maintenir a besoin de crédit. il ne tient que par le crédit que le plus grand nombre lui donne. Un peu comme une banque ne tient que parce que ses clients ne lui réclament pas tous en même temps le solde de leur compte parce qu'ils n'auraient plus confiance en elle. Aucune banque, fut-ce la plus riche au monde, n'y résisterait.
Le pouvoir, pour légal qu'il apparaisse encore, ne mérite plus la confiance des citoyens. Ils n'ont plus aucun crédit à lui faire. Le pouvoir cherche la confrontation violente, espérant tel un pompier pyromane, être sollicité (plébiscité) pour éteindre l'incendie. Il faut tout tenter pour déjouer cette stratégie irresponsable, mais aussi se préparer à devoir l'affronter, sans la subir, ce qui veut dire l'anticiper.
Nos parlementaires actuels ressemblent un peu trop à ces républicains et à ces socialistes qui en 1940 donnèrent le pouvoir à Pétain, certains sans trop chercher à se rendre compte qu'ils donnaient "quitus" à un coup d'Etat assassin de la République. Ils n'ont rien anticipé, ou se sont, pour certains, bien gardés de le faire pour ne pas trop encombrer leur conscience.
Les humiliations que nos représentants encaissent aussi bien à l'Assemblée Nationale qu'au Sénat, qu'ils encaissent autant à droite qu'à gauche, ne présagent rien de bon sur leur capacité à résister au pouvoir Présidentiel qui les tient bien dans sa main.
La loi de réforme des retraites imposée au pas de charge et en force par le pouvoir exécutif nous le montre. Le pouvoir législatif est de fait dans les mains de l'exécutif.
La séparation des pouvoirs chère à Montesquieu est désormais au mieux une illusion en France. Que reste t-il d'une République démocratique ?
Quand la représentation démocratique est à ce point "godillote" que faire ? Participer. A gauche comme à droite on nous a parlé de démocratie participative ... hé bien c'est le moment de participer citoyens, et nous avons le droit de choisir les lieux, les moments et les modes de participation La rue bien sûr le 28 Octobre : il faut participer. Et je rêve d'un moment solennel : par exemple un arrêt de la marche des manifestants avec une minute de total silence.. pour la République.