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Billet de blog 24 mars 2017

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Hamon doit arrêter de subir et oser une initiative

Dessous mes fenêtres, le local du PS du département, un beau local ! Le PS est riche. Une affiche, une seule, celle de Hamon. Mais Hamon est-il le vrai candidat du PS ? N’est-il pas un leurre, ne joue -t-il pas toujours et encore le rôle qu’il s’était assigné en 2012, « assurer le flanc gauche du PS pour éviter que des électeurs choisissent Mélenchon » (Cf son interview au Figaro en 2012)

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Hamon n’a pas choisi son destin,  le PS s’en est chargé.

Le PS, enfin ce qui fait le PS ses élus ses cadres, a choisi son candidat, c’est Macron, plus personne ne peut sérieusement en douter. Dès lors Hamon par sa présence ne fait plus que gêner en effet la progression du candidat de la France Insoumise.

Revenons au PS de mon département, l’Isère : Un candidat investit par le PS, celui de la première circonscription de l’Isère décrète il y a 15 jours soutenir Macron, sans même en avertir sa suppléante qui l’apprend dans la presse locale ! Interrogé, le responsable du PS départemental eut cette phrase courageuse « Il n’a pas franchi la ligne rouge ».

Oui, il n’a pas franchi la ligne rouge parce qu’il n’y a pas de ligne rouge entre Macron et le PS, c’est l’espace schengen version politique : libre circulation entre le mouvement qui marche de Macron et le PS : Cambadélis en tout cas n’a pas cru bon maintenir la frontière.

Alors au gré des rapports de force locaux, les candidats PS aux législatives on compris qu’ils avaient la possibilité d’avoir la double nationalité en quelque sorte, la double appartenance, PS et EM, et ils choisissent celle des deux qui leur semble la plus présentable aux électeurs de leur circonscription. Personne ne s’en étonnera, celle de EM leur semble bien plus présentable actuellement, après cinq ans de Hollande, alors au diable Hamon et sa candidature à la présidence, ils n’en ont plus rien à faire, ils ne vont tout de même pas mettre en péril leur siège de députés pour soutenir un candidat perdu. Et le programme politique ? C'est secondaire, et d'ailleurs pas de problème avec Macron. Le programme ? On fera ce qu’il y a de mieux sur le moment, ça s’appelle le pragmatisme, donc c’est le meilleur programme, celui qu’on a pas besoin de détailler. Bref avec Macron on fera du Hollande, avec un emballage neuf, plus moderne, pour détourner l'attention du citoyen, mais pas de surprise, ce sera le même contenu, juste un approfondissement de la même chose ! Belle perspective !

D’ailleurs Macron n’a fait que voler à Hollande la posture politique que ce dernier voulait se réserver, il en est l’héritier, même si Hollande ne s’attendait pas à être dépossédé aussi vite. Macron était même, dans équipe de Hollande, celui qui ouvrait le chemin vers cet espace politique à droite visé par Hollande, il l’avait choisi pour ça Hollande, qui se méfiait surtout de valls, comme il se doit, car en 5eme République le Premier Ministre est toujours le rival du président quand vient l’échéance pour une réélection. Mais tandis que Hollande et Valls se surveillaient, Macron les a l’un et l’autre doublé dans le dernier virage à droite, il les a surpris et laissé sur place par sa sortie du gouvernement … ni Valls ni Hollande ne purent lui revenir dans la roue.

Macron étant finalement à la place du candidat PS à laquelle ne put finalement pas postuler Hollande, il est dans l’ordre des choses politiciennes que la grande majorité des élus du PS et candidats aux législatives prochaines se place sous la bannière de Macron : sur le plan politique (programme) comme sur le plan politicien (stratégie) c’est « naturel ».

Et Hamon dans tous ça ?

Hamon aurait pu anticiper, au lieu de subir la recomposition en cours, c’est à dire plutôt que de se faire virer par le PS comme c’est le cas de fait en ce moment, c’est lui qui aurait dû prendre l’initiative de faire le ménage. Au nom de la France Insoumise Mélenchon ne lui suggérait rien d’autre après sa victoire à la primaire PS : prendre l’initiative d’une rupture claire avec tous ceux qui allaient naturellement le trahir, ceci fait il aurait ensuite pu envisager une vraie alliance avec la France Insoumise.

Hamon n’a pas quitté le gouvernement de Valls en septembre 2014, il s’est déjà fait viré pour avoir avec Montebourg franchi une ligne tenu par Valls, déjà il subissait. En 2017, il subit encore et pour les mêmes raisons. Il n’a pas à temps saisi l’occasion de prendre le manche, il n’a plus la main, il n’est plus maintenant, pour le compte de Macron, que celui qui assure le flanc gauche pour éviter que trop de voix se portent sur le candidat de la France Insoumise…

Dans son naufrage Hamon a entraîné un Jadot peu clairvoyant, n’ayant semble-t-il rien vu venir, rien compris de la recomposition politique pourtant inéluctable et bien prévisible puisqu'on pouvait en percevoir les prémices.

Jadot certes n’est pas le seul à n’avoir rien vu venir et à continuer à raisonner selon des schémas désormais caducs, la plupart des experts qui trônent dans les médias, politologues patentés et « sondagologues » savants sont dans le même état d’esprit, ce qui les conduit à ne rien saisir du mouvement profond de l’opinion et à le nier. Les « sondeurs » font des hypothèses dépassées pour redresser leurs échantillons et fabriquer ainsi des résultats nets plus conformes à l’idée qu’ils se font de l’état de l’opinion ou carrément au service des attentes de leur clan politique.

Et que dire de tous ces pétitionnaires, de bonnes foi pour la plupart, qui depuis deux mois insistent (lourdement pourrait-on ajouter) pour que Mélenchon « s’entende » avec Hamon, quand la seule entente possible était d’ailleurs le désistement pour Hamon ! Comment parvenir à une entente avec quelqu’un qui n’avait pas réellement choisi son destin, qui en était encore à espérer concilier l’impossible : Vals et El khomri avec la France Insoumise de Mélenchon !

Maintenant que le rideau de fumée est tombée, que ce que Hamon n’a pas voulu choisir, il doit le subir, va-t-il encore resté passif, se laisser totalement laminé sans prendre enfin une inititative courageuse, déterminée et claire ? Va-t-il assumer de n’avoir été au bout du compte que celui qui aura assuré le flanc gauche de Macron ?

Hamon pourrait enfin prendre une initiative ! Je vous laisse imaginer laquelle lui reste, s’il est vraiment de gauche ! 

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