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Billet de blog 30 mars 2013

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Hollande : 30 ans sans changer d'idée ! Il nous fait perdre notre temps !

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STÉPHANE ALLIÈS  démontre,  dans son article de ce jour  Hollande renoue avec la « Troisième alliance » que Hollande n'a pas changé depuis les années 80 !  La lecture d'un ouvrage signé de Max Gallo, auquel Hollande a largement collaboré, l'en a convaincu : Hollande est bien toujours le même !

Dans ce livre de Gallo/Hollande, on s'aperçoit que les thèses défendues sont typiques des années 80 : ce sont elles ont servi à accompagner la "gestion sociale démocrate" des années 90 et de ce début  de siècle.

Rien de très étonnant donc. Toutefois, soyons magnanime, s'il était encore possible de soutenir ces thèses dans les années 80, tant qu'on en avait pas clairement perçu tous les aspects dévastateurs, comment en être resté là 30 ans plus tard !

Le vrai problème c'est en effet que 30 ans après, Hollande pense toujours pareil.

Hollande se veut toujours pragamatique et réaliste . Oui mais, éloigné depuis sa sortie de l'ENA des contingences sociales et  économiques (a supposé qu'il les ait un jour croisées !), accaparé qu'il a été pendant ces 30 dernières années à faire carrière dans la politique, le pragmatisme et le réalisme de Hollande ne peuvent être qu'en décalage complet avec le pays réel. 

Dans les 10 dernières années, au moins aurait-il pu prendre le temps de comprendre les élections de 2002, les européennes de 2005,  lire  Jacques Généreux (la grande Regression)  pour analyser ces 30 denières années. mais non, tout absorbé par la manoeuvre au sein de l'appareil PS, (comme beaucoup au PS c'est vrai), il s'est présenté en 2012 avec pour seul vrai argument "je suis un type normal donc bien mieux que Sarkosy".Avec cet argument massu il a d'ailleurs bien failli perdre ! Les quelques "discours" de gauche, et bien mesurés,  n'étant là que pour ratisser des voix qui ne lui revenait pas, en usant et abusant du vote utile.

Hollande ayant ainsi misé sur l''impopularité de Sarkosy pour s'en servir de principale force d'attraction. maintenant qu'il rejoint Sarkosy dans les profondeurs des sondages, que lui reste-il ? Ou plutôt que nous reste-t-il ? Ses idées d'il y a 30 ans ? Belle affaire !

Hollande a abordé les présidentielles avec dans la tête au moins 10 ans de retard, il en est sorti indemne hélas sur ce plan, c'est à dire avec le même retard, et il en est encore là, 10 mois plus tard !

Hollande est en train de nous faire perdre notre temps, un temps précieux,

Il nous a fait perdre l'occasion d'engager dés 2012 une politique répondant aux enjeux de ce siècle. Il aura devant l'histoire la terrible responsabilité d'avoir était un leurre politique au service d'une idéologie néolibérale pourtant désavouée par la réalité.

La France manquera encore les occasions d'entrer dans le siècle et  dans l'histoire si elle ne renonce pas à la 5 ème République dont les institutions ont engendré une classe politique "monstrueuse", qui se reproduit depuis 4 décennies et où se multiplient et prolifèrent des clones de Hollande / DSK / Lagarde / Cahuzac / Moscovici / Woerth   ... etc : la liste serait longue de tous ceux qui ont désormais toutes les peines du monde à faire croire qu'ils sont idéologiquement séparés par autre chose que par leur ambitions personnelles, leurs "amitiés", ou, autrement dit, leur réseau médiatico-affairistes. Et tous on un point commun;  être  incapables de barrer la route aux clones de Le Pen

Ni le PS, ni l'UMP ne peuvent bouger les institutions : ils sont assis dessus

La destruction des deux partis ayant tout intérêt à maintenir ce privilège de "partis de gouvernement", que leur confère l'infernal bipartisme de la  5 ème République, devient le préalable au changement de République. 

Justement, cette destruction est amorcée :

Pour le PS, Hollande fait déjà le travail, même si ce n'est pas son objectif,  de fait il y contribue, par son virage droitier. Certes il va tenter de ne pas perdre le privilège de rester le représentant d'un des deux partis de gouvernement ... le centre droit, disons Bayrou, se laissera-t-il acheter pour un avenir politique personnel, brisera-t-il la tentative de conquête du centre droit par Hollande ? 

Pour l'UMP, s'est également engagé. Sur le marché du centre droit Hollande espère devancer la fraction fillionniste de l'UMP  et rejeter la faction Copéiste à droite dans les bras de la famille Le PEN, cette fraction Copéiste  est d'ailleurs candidate pour absorber la famille Le Pen, en lui fauchant son argumentaire, au risque de se faire bouffer. De toutes les manières, quelque soit l'issue de cette course à la droite, que ce soit Copé qui bouffe Le Pen ou l'inverse, les idées politiques seront les mêmes, toute aussi tristement brunes

Alors ?

Alors quand on est républicain, à gauche, c'est à dire quand on pense que les problèmes de la France et de l'Europe de ce début de siècle  n'ont rien à voir avec la capacité à produire des richesses, mais qu'il s'agit  plutôt de savoir :

  • 1 /  quelles richesses et comment les produire pour respecter l'avenir de la planète, (ou plutôt l'avenir de l'humanité sur la planète terre, car la planète aura de toute façon, avec ou sans nous un avenir).
  • 2 /  partager des fruits de ces richesses,

Ces deux objectifs ont un ennemi : la libre circulation des capitaux et leur libre affectation en dehors de toute réglementation et de toute volonté et surveillance démocratique des peuples.

Vouloir poursuivre ces deux objectifs, conduisait en 2012 à voter  pour un candidat qui annonce clairement vouloir réunir deux conditions préalables :

  • changer les institutions, ce qui veut dire une constituante pour une 6 ème République afin de faire revivre la démocratie et ainsi pouvoir mobiliser, mettre en jeu et en action les forces vives du pays.
  • s'attaquer aux divagations de la finance pour la remettre et la tenir en laisse et à sa place, celle d'un moyen au service d'une politique économique et sociale, afin qu'elle ne soit ni la finalité, ni l'impérieuse maitresse de la vie économique et sociale.

Le candidat du Front de Gauche était sur ces positions en 2012.  Il a été battu. Mais il a fortement existé et il a affecté la campagne. Il a ainsi ouvert une voie.  Avoir montré qu'une voie est praticable, crédible, c'est  une première étape essentielle, que beaucoup ne croyaient pourtant pas possible. C'est fait. Mais ce n'est que le début.

Maintenant il nous faut, nous Républicains de Gauche, renforcer cette force politique crédible .

Il faut la renforcer pour gagner aux prochaines échéances électorales. Dés 2014 il est possible de faire gagner cette force, d'abord à gauche pour solder le PS, accélerer les recompositions necessaires : personne n'a intérêt à perdre du temps ! Il faut être devant  le PSà gauche au européenne notamment.

Après ?

Après, il y aura nécessairement la confrontation avec la droite "extrémisée". Ce n'est pas gagné, mais c'est hélas sans doute inévitable. Il faut s'y préparer en tout état de cause. La France, l'Europe, ne fera,  hélas pas l'économie d'un conflit majeur avec les idées brunes. La roue de l'histoire c'est remise à tourner, il est encorte et toujours possible de la guider pour lui éviter de retomber dans les ornières des années 30.  Mais ça ne se fera pas tout seul,  pas en restant spectateur, et surtout pas en ne tirant aucune conclusion "électorale", dés 2014, de la dérive à droite du PS.

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