Les deux cartes présentées en fichier joint représentent une même réalité : l'accélération des trajets entre Paris et les grandes villes régionales. Cependant, les observations auxquelles elles invitent diffèrent profondément.
. La carte de gauche traduit les diminutions de temps de trajet avec Paris par un déplacement vers Paris de la position géographique de ces villes. L’ensemble donne l'impression d'un resserrement de ces villes, et même de la France, autour de sa capitale.
. La carte de droite1 traduit les diminutions de temps de trajet par un déplacementdes limites de Paris vers les grandes villes régionales, qui donne à la capitale l'allure d'une "patate bleue".
L'avantage principal de la carte de droite est qu'elle respecte la réalité des trajets que la diminution des temps de trajet avec Paris laissent inchangés entre les villes non directement concernées par les liaisons avec Paris. En termes relatifs, ces temps de trajet maintenus équivalent à une détérioration des liaisons transversales régionales et inter-régionales, détérioration génératrice d'un positionnement de moins en moins attractif de ces villes régionales et de leur environnement, et d'une fragilisation de leur tissu économique et social.
C'est dans le prolongement de ce constat que se situe la réflexion sur la fusion des régions "Bretagne" et "Pays de la Loire".. Les deux régions partagent la même orientation dominante en direction de Paris, qui tient à leur découpage le long des routes et voies ferrées vers la capitale. En confirmant cette dominante, la fusion pérennise le sens des flux dominants matériels, humains, financiers, d'emplois et de ressources qui, en un siècle et demi, ont profondément déséquilibré la France au profit de la région parisienne, vidé nos campagnes et bridé nos villes, pour déboucher sur le Grand Paris qui élargit son boulevard pour un nouveau siècle. Rien, dans le profil de la "nouvelle" région, ne la poussera à développer plus qu'aujourd'hui ses transversales majeures (Brest-Nantes, Nantes - Rennes et leurs prolongements vers l'Europe du nord-ouest et du sud) qui seules, avec le temps, pourraient atténuer, sinon corriger, la fantastique distorsion de concurrence introduite par la centralisation des transports.
A l'inverse, une Bretagne réunifiée permet au premier coup d’œil de déceler les failles de l'espace breton (voir esquisse ci-dessous) et les flux à développer en priorité. Et contrairement aux discours hostiles ou superficiels, c'est bien la réunification qui est la clef d’une plus grande ouverture de la Bretagne au monde ...et à ses voisins !
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(1) - Il s'agit moins d'une carte que d'une esquisse personnelle dont on voudra bien excuser les imperfections.