MACRON A RAISON, MAIS…
Macron a raison. C’est évident. Comment nier les faits ? Notre système de pensions ne peut être sauvé que par l’allongement de l’âge de la retraite. C’est le seul moyen d’éviter un énorme déficit de 12 milliards d’euros. Macron et Borne l’ont expliqué, ainsi que Gabriel Attali et Olivier Dussopt. Ils ont tous patiemment argumenté, démontrant, avec un grand effort pédagogique, que la réforme est indispensable. Les députés Renaissance ont eux aussi contribué à éclairer le public, dans des nombreux débats télévisés. Les chiffres sont là. Un enfant de sept ans pourrait comprendre. C’est clair et évident, pour tout esprit doté d’un minimum de rationalité.
Mais…il y a un « mais ». Malgré tous les efforts du Président de la République et de ses ministres, malgré les trésors de pédagogie déployés, malgré le caractère indéniable et Indiscutable de l’urgente nécessité de cette réforme, la majorité de la population continue, avec une obstination incompréhensible, à la refuser. Quelques 72% des Français rejettent la proposition d’allonger l’âge de la retraite, et suivent, aveuglement, les arguments absurdes des syndicats et de la gauche. Pire encore : plus le gouvernement développe, avec une incroyable patience, les raisons de cette indispensable reforme, plus augmente le pourcentage de la population hostile à ces mesures.
C’est difficile à comprendre…Est-ce l’ignorance, est-ce la mauvaise foi, est-ce une sorte de paresse massive, est-ce un aveuglement délibéré ? En tout cas, il faut se rendre à l’évidence : l’ecrasante majorité de la population n’a pas compris l’absolue nécessité de passer à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite. 72% des Français ne sont pas disposés à faire cet effort minimal, travailler deux ans de plus, pour sauver notre système de retraites.
Que faire ? En fait, la seule solution c’est de procéder comme l’avait proposé Bertolt Brecht aux dirigeants de la République Démocratique Allemande, lorsque, au cours des années 1950, des grandes manifestations de protestation ouvrière ont ébranlé le pouvoir. Voici ce que suggérait le grand dramaturge allemand : « Considérant que le peuple ne jouit plus de la confiance du Comité Central, le Comité Central doit dissoudre le peuple et élire un nouveau ». Voilà ce que devrait faire Emmanuel Macron ! Il n’y a pas d’autre moyen !