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Billet de blog 26 janvier 2015

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Grèce: attention, soleil rouge!

Dans les années 1970,  Wolinski avait fait un dessin pour une affiche de campagne pour le quotidien Rouge.  On y voyait un garçon et une fille,  debout sur un promontoire,  regardant le soleil qui se couche sur la mer.  Le garçon dit  "C'est  rouge",  et la fille répond  "demain il fera beau"...

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Dans les années 1970,  Wolinski avait fait un dessin pour une affiche de campagne pour le quotidien Rouge.  On y voyait un garçon et une fille,  debout sur un promontoire,  regardant le soleil qui se couche sur la mer.  Le garçon dit  "C'est  rouge",  et la fille répond  "demain il fera beau"...

        En Grèce nous avons eu hier soir un soleil rouge,  et aujourd'hui,  il fait beau,  parce qu'on aura,  pour la première fois dans l'histoire de la Grèce un gouvernement  "rouge" (et pas rose bonbon),  un gouvernement dirigé par SYRIZA (Synaspismos tis Rizospastikis Aristeras),  la Coalition de la Gauche Radicale,  une formation qui a son origine dans le Parti Communiste Grec de l'Intérieur (euro-communiste),  fondé en 1968,  mais qui rassemble aujourd'hui un large éventail politique allant des trotskystes aux écologistes de gauche,  ainsi que de nombreux militants issus des mouvements sociaux,  anti-racistes,  féministes et autres. Le premier geste d'Alexis Tsipras après son élection a été de déposer une rose  - rouge - sur le monument aux résistants communistes fusillés par les nazis à Kissariani, près d'Athènes.

           Un grand espoir est né !  Mais le gouvernement de la gauche radicale aura mille difficultés à vaincre,  à commencer par l'absence de majorité absolue (il lui manquent deux députés),  par le sabotage de l'oligarchie grecque,   par les mesures de rétorsion du capital financier,  et par la mauvaise volonté de la Commission Européenne.  Pourront-ils réussir ?    Cela dépend non seulement des dirigeants de Syriza mais avant tout du peuple grec,  de sa capacité à se mobiliser pour que les promesses soient tenues,  sans compromissions ni reculades.   Cela dépend aussi de nous,  de ce que nous pourrons faire en France pour  que notre gouvernement respecte la volonté du peuple grec.  

         Le moment est arrivé en Europe de tourner la page de la calamiteuse "austerité" (iniquité serait un terme plus approprié) néo-libérale.  Le peuple grec nous a donné l'exemple !

         Michael Löwy

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