Le vol American Airline 331, parti de Miami s'est posé à Kingston (Jamaïque) à 22h22 heure locale mais n'a pas réussi à s'arrèter avant la fin de la piste.
Il y avait 148 passagers et 6 membres d'équipages et tout le monde à survécu. On déplore une quarantaine de blessés légers dont seulement deux seraient encore hospitalisés. Santa Claus devait veiller et c'est bien heureux car au vu de ce qui reste de l'avion, on imagine la violence du choc (en plus il aurait pu prendre feu).
Voici une vue aérienne de l'aéroport Norman Manley de Kingston :
On voit bien l'unique piste que l'on peut prendre en venant de la gauche (piste12 car au cap 120) ou de la droite (piste 30 car au cap 300).
Les conditions météo n'étaient pas très bonnes car il pleuvait depuis des heures, avec des orages aux alentours.
Le METAR (bulletin d'observation météo aérienne) le plus proche indique :
MKJP 230300Z 32008KT 33000 +SHRA BKN014 FEW016CB SCT030 BKN100 21/20 Q1014 RETSRA ce qui se traduit par:
A 03h TU (22h locales), le vent venait du 320, vitesse 8 noeuds (15 km/h), forte pluie et averses, plafond avec des trous dans les nuages à 1400 pieds, rares cumulonimbus à 1600 pieds, nuages éparpillés à 3000 pieds, plafond de nuages avec trous à 10000 pieds, température 21°C, point de rosée 20°C, pression au sol 1014 mb.
Bref rien de bien dramatique à part qu'il pleut beaucoup (depuis des heures et qu'il continue de pleuvoir - j'ai lu les METAR d'avant et d'après) et donc que la piste est détrempée.
Le vent vient de gauche (axe 320) donc dans ces circonstances on atterri en général face au vent donc on prend la piste 30 (on arrive par la droite au cap 300). Cependant, l'aéroport de Kingston ne dispose d'aide radio à l'atterrissage (ILS) que d'un seul côté, sur la piste 12.
Or il fait nuit et il pleut beaucoup. Donc l'avion se présente au cap 120 (de gauche à droite) pour atterrir "le vent dans le dos" ce qui est défavorable (mais le vent n'est pas très violent).
Vu du ciel cela donne cela:
NB : Sur cette magnifique photo de Gary Chambers on distingue dans la mer, en avant de la piste, le réseau d'antennes du guidage latéral de ILS et, sur le pylone en rouge à droite de la piste, les antennes du guidage ILS pour la pente de descente de 3 degrés. Si le pilote ou l'autopilote suit ces radio-guidages, l'avion se pose vers à grande barre blanche où l'on voit d'ailleurs toutes les traces de pneus.
L'avion est un Boeing 737-800, modèle de conception récente, en exploitation chez American Airlines depuis 8 ans (c'est jeune pour un avion). American Airlines est une compagnie qui serait dans les meilleures mondiales coté sureté si elle n'avait pas perdue 2 de ses avions dans les attentats du 11 septembre 2001. Malgré cela elle est classée en 15ème position mondiale sur 10 ans d'exploitation (1999-2008). A titre de comparaison, Air France est en 65 ème position.
Donc, l'avion se pose et des passagers applaudissent. Mais il ne s'arrête pas avant la fin de la piste, défonce les barrières de l'aéroport, traverse la route en contre bas, le talus / digue qui la sépare de la plage et s'immobilise à quelques mètres de l'océan.
Les deux moteurs ont été arrachés, le fuselage est brisé en deux endroits, une aile est a moitié déchirée, ...
La piste est relativement longue, 8900 pieds (2700 m) donc malgré les conditions défavorables (vent dans le dos et pluie) cela n'aurait pas du se produire si ... Là il faudra attendre les résultats de l'enquête.
Heureusement, tout le monde s'en est sorti. Santa Claus était là!