Les recherches de l'épave de l'Airbus A330 du vol AF 447 disparu au milieu de l'Atlantique le 1er juin 2009 viennent de s'arrêter à la date prévue. Le résultat est malheureusement négatif. Rien n'a été détecté et ce vol risque fort d'entrer dans la trop longue liste des disparitions mystérieuses du monde de l'aviation.
Dans le titre, j'évoque un début de vaine polémique. En fait, c'est en référence à certains articles de presse tel que celui du Figaro.
On y relève au moins une bétise : "Ils ont passé 24 heures et pas une de plus sur notre zone, explique une source au ministère de la Défense" Ceux qui ont suivi ce fil, en particulier le dernier billet où les positions de navire du recherche étaient reportées, savent bien que le Seabed Worker est resté 6 jours à explorer la zone correspondant aux coordonnées fournies par le Ministère de la Défense. De plus, si je fais le ratio des vitesses respectives d'exploration des diverses zones de recherche, on peut même conclure que le Seabed Worker y est resté deux fois plus de temps qu'il n'était strictement nécessaire. De plus, en examinant les positions successives, certaines périodes d'immobilité laissent à penser que le ROV est descendu plusieurs fois examiner visuellement le fond.
Donc le Seabed Worker s'est dérouté une semaine pour examiner examiner en vain la zone indiquée par le Ministère de la Défense.
Du coup, il n'a pas eu le temps l'explorer les zones 2 et 3, moins prioritaires, du plan de recherche initial tel que l'avait établi le BEA. Cela se retrouve implicitement dans la phrase du même article "Il n'y a jamais eu d'AF 447 au sud, nous avons perdu une semaine, explique un proche du BEA".
Juste une question : Quel genre d'article aurait on lu si le navire n'avait pas du tout exploré la zone indiqué par le Ministère de la Défense ?
Il est indéniable que le Ministère de la Défense n'a pu résister au plaisir puéril de faire une annonce publique rapide et optimiste le 6 Mai (coucou, on l'a trouvé) comme le font souvent les politiques en quête d'effet d'annonce. Renseignements pris, leurs experts et ceux de Thales étaient en effet beaucoup plus prudents et auraient souhaité prolonger leur analyse des signaux captés par l'Emeraude.
Bref tout le contexte bien habituel d'un début de polémique stérile et futile qui oublie l'immense difficulté de la tâche.
Pour voir les choses sous un angle différent cet article de Businessweek, en anglais.
Enfin, je vais anticiper la question: Pourquoi les recherches ne sont elles pas prolongées d'une semaine? C'est très simple et ce n'est même pas une question d'argent. Les robots sous marins utilisés sont quasiment uniques au monde et sont en fin du contrat de location. C'est pour la même raison que l'autre navire Anne Candies n'a pas participé à l'extension des recherches. En effet son sonar remorqué devait partir pour une mission de l'US Navy.
Y aura t-il une quatrième phase de recherche? Rien n'est moins sur. Outre l'aspect financier (quelques millions d'Euros) il faudrait qu'une nouvelle analyse des données disponibles offre une "percée". Enfin, il faudra avoir de nouveau la disponibilité des rares moyens d'exploration sous marine pertinents pour ce genre de recherche. Donc, à mon avis, rien avant l'automne au mieux.