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Billet de blog 7 octobre 2011

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En quittant ce matin la ferme de Vévy Wéron

En quittant ce matin la ferme de Vévy Wéron, au sud de Namur, j'étais en retard. La faute à cette maudite tente. Elle se déplie toute seule. Mais il faut être à huit pour la replier. Quand je croiserais ce M. Décathlon, je lui parlerais du pays de Naumur.

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En quittant ce matin la ferme de Vévy Wéron, au sud de Namur, j'étais en retard. La faute à cette maudite tente. Elle se déplie toute seule. Mais il faut être à huit pour la replier. Quand je croiserais ce M. Décathlon, je lui parlerais du pays de Naumur.

Et j'ai eu le temps de la visiter, et revisiter.... Car, confondant vitesse et précipitation, je suis parti sur la gauche, plutôt que sur la droite. Réflexe politique, certes, mais qui m'a fait perdre tout espoir de rejoindre la marche des Indignés, celle de l'est.

Bon, j'avais raté 45 étapes depuis début aout, alors une de plus ou une moins..

C'est une très jolie région. Vallonnée, verdoyante avec les premières couleurs d'automne dans les bois, la balade a été un enchantement pour les yeux.

Je reviens sur mes pas pour (enfin) arriver sur la vallée de la Meuse. Je descends le cours de la rivière vers Namur, avec l'espoir de trouver un bus. Et j'en ai trouvé un, de la ligne 4, et destination gare de chemin de fer.

Sur les rives de la rivière, c'est très joli. Les péniches à quai attendent une destination encore inconnue, tandis que le cours s'élargit, donnant de belles perspectives sur de belles demeures sur l'autre rive. Comble du chic rococo, un arrêt de bus art déco est en travaux suite à son classement comme Monument Historique.

Je quitte trop vite cette belle ville, par un train qui se dirige vers Bruxelles. J'en prends un autre pour aller vers Louvain, et me retrouve dans une voiture de voyageur qui doit être plus vieille que moi. Le confort est rustique, mais elle a le charme des trains d'antan. Le train est omnibus, il ne manque qu'une locomotive à vapeur et je me croirais dans l'Orient express.

Arrivé à Louvain-la-Nouvelle, dernière étape de la Marche avant Bruxelles, le décor passe du passé au futurisme.

Cette dernière étape est un clin d'œil à la matinée du 17 septembre, ou les 3 marches convergeaient à la gare RER de Cité Universitaire de Paris.

Mais Louvain est plus qu'une citée U, c'est une ville universitaire, construite comme les Villes Nouvelles autour de Paris. Elle est entièrement piétonne. Les murs restent pour la plupart en brique, donnant sur de larges allés pavés qui montent et descendent au grès du relief.

Je suis actuellement à la bibliothèque universitaire, ou je peux consulter internet. Ma clef 3G ne fonctionne pas en Belgique. La construction européenne, du moins celle des peuples qui communiquent par internet et par téléphone est à faire. Bon, ce n'est pas trop grave, je ne vais pas consigner cette doléance dans le cahier des marcheurs.

L'avant-garde de ceux-ci est déjà sur la Place, cartons, panneaux et une symbolique tente ouverte font l'objet de l'attention de bons nombre d'étudiants. L'abandon de cette jeunesse dans ce pays sans gouvernement est motivant pour exprimer toute notre Indignation, et ce malgré la fatigue. « Ici sont formés les futurs serveurs de Mc Do » devrait être la devise de cette jeune ville ou je me sens comme un extra-terrestre avec mon âge canonique.

La Marche devrait arriver ici vers 18h00. L'étape a été longue, plus de 40 km.

Ce soir l'assemblée générale se ferra sur cette Place, après leur arrivée. Les Indignés autochtones nous ont trouvé une grande maison pour dormir. Les marcheurs en ont besoin. Ils dorment comme des masse la sous les étoiles. Les ampoules à leurs pieds ajoutent au firmament étoilé de nouvelles constellations.

Demain grande journée, l'arrivée à Bruxelles et avec pour certain plus de 1500 km dans les chaussures. C'est confirmé par l'organisation locale, nous serons dans le Parc Elisabeth à Bruxelles malgré le refus du Bourgmestre au dernier moment. De peu, ce dernier nous mettait à disposition un terrain vague en dehors de l'agglomération.

Ils y sont attendus environ 300 marcheurs venus des quatre points de l'Europe, dont nous. L'état de leur chaussures et au niveau la détresse de cette jeunesse. Une société qui abandonne sa jeunesse est inhumaine. C'est la notre.

Le 15 Octobre alors que bon nombre de manifestations feront le tour de la planète, les marcheurs déposeront à la Commission Européenne les doléances recueillis sur les routes. Rappelons nous qu'au printemps 1789, cela à commencer comme cela, et c'était la même utopie que celle d'aujourd'hui...

Pourvu que ce jour les responsables politiques aient la même sagesse qu'en juin 1789, et ne fasse pas charger la troupe.

http://www.scoop.it/t/the-marches-to-brussels/p/523421192/agora-mundial-en-bruselas-marchabruselas-walktobrussels

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