POURSUITE DE LA PRÉSENCE ISRAÉLIENNE DANS LA VALLÉE DU JOURDAIN
Par Yoav Rheims
Binyamin Netanyahu tente de mobiliser le soutien international pour la poursuite de la présence israélienne dans la vallée du Jourdain. Le Premier ministre Binyamin Netanyahu envisage de s’adresser à plusieurs dirigeants à la tête de pays importants dans l’espoir d’obtenir leur soutien au maintien d’une présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain, dans le cadre d’un futur accord de paix avec les Palestiniens. Netanyahu estime possible de mobiliser le soutien international bien que les Palestiniens s’opposent totalement à ce principe : « Il est important d’obtenir l’accord des pays qui comptent, et c’est chose possible ».
Binyamin Netanyahu a évoqué ce sujet lors de ses entretiens avec les ministres européens des Affaires étrangères, la semaine dernière, ainsi qu’avec le président chilien et le ministre australien des Affaires étrangères, en début de semaine.
« Je ne dis pas quelle forme prendra la présence israélienne dans la vallée du Jourdain et quel déploiement sera adopté », a dit le Premier ministre lors de ses entretiens. « Ces questions seront réglées dans le cadre des négociations ».
Le Premier ministre, qui s’est rendu hier dans la vallée du Jourdain, a déclaré à cette occasion : « « Notre frontière de sécurité est ici, le long du Jourdain. Et notre ligne de défense est ici. Si cette ligne est perméable, cela signifie que des missiles et des roquettes pourront atteindre Tel Aviv, Haïfa et tout le pays ». A la veille d’une décision : une atmosphère d’apaisement / Dan Margalit- Israel Hayom
Quelque chose se passe en moment sur le plan diplomatique : mais quoi ? Netanyahu reste flou sur ses intentions. Moshe Yaalon et Beni Begin sont satisfaits de son instruction au Parquet d’agir pour régulariser la construction dans la plupart des implantations où les maisons de colons n’ont pas été construites sur des terres privées. En clair : approuver la construction qui a été menée il y a longtemps. On peut se douter qu’Ehud Barak et Dan Méridor n’ont pas aimé ça, mais en même temps, ils pouvaient se féliciter de l’engagement de l’Etat auprès de la Cour suprême que tout ce qui a été construit sur des terres privées serait détruit.
A la veille de décisions diplomatiques difficiles, Binyamin Netanyahu souhaite calmer l’atmosphère. Envers l’opinion publique en Israël, mais aussi envers des gouvernements amis à l’étranger qui font pression sur lui pour qu’il présente un plan diplomatique.
C’était le cas également hier. D’un côté, il promet devant les caméras que le Jourdain sera, à tout le moins, la frontière sécuritaire d’Israël, et de l’autre, il critique la « politique du prix à payer » qu’exigent les colons extrémistes d’une population palestinienne modérée.
Binyamin Netanyahu, et dans une certaine mesure une partie des ministres du Forum des sept, explorent différentes idées. L’une d’elles est celle de Mofaz, qui propose un Etat palestinien permanent dans des frontières temporaires. Mais d’autres plans et cartes ont également été acheminés ces derniers temps vers le bureau du premier ministre. Il semblerait que leurs auteurs restent discrets à ce sujet car ils ont compris que ces plans ont une chance uniquement s’ils sont présentés comme une initiative américaine. Netanyahu doit se rendre à la Maison Blanche et convaincre Obama : là encore, rien n’est joué d’avance.