
Le massacre de la famille Fogel perpétré par un, ou plusieurs, terroristes palestiniens dans la nuit de vendredi à samedi a montré l'horreur dont sont capables les ennemis d'Israël. Cinq membres d'une même famille, les parents et trois enfants, ont été sauvagement assassinés dans leur maison de l'implantation d'Itamar. Alors que Benyamin Netanyahou était sur le point de proposer un accord de paix intérimaire, la situation entre Israéliens et Palestiniens s'enlise.
Bien que l'alarme ait sonné lorsque les terroristes ont infiltré l'implantation d'Itamar, l'équipe de sécurité n'a pas informé les forces de défenses israéliennes, croyant à une fausse alerte. Les meurtriers auraient passé plus d'une heure dans le village, sans avoir été repérés, leur permettant de massacrer une famille en toute impunité. Trois enfants ont réussi à échapper à l'horreur qui a emporté la vie de leurs parents et de trois de leurs frères et soeurs, parmi lesquels leur benjamine âgée de trois mois. Les voisins et les services sociaux se sont immédiatement mobilisés pour assister les enfants. Un temps considérable s'est pourtant écoulé entre le crime et l'arrivée sur place des secours et des soldats de Tsahal. Une véritable chasse à l'homme a ensuite été lancée dans l'espoir de retrouver la trace des terroristes. Les Brigades des martyrs Al-Aqsa ont revendiqué l'attaque, mais cette piste est jugée peu crédible par les autorités. Cette organisation étant pratiquement éteinte ses membres affirment souvent être les auteurs de barbaries simplement pour attirer l'attention sur eux.
Les forces de police et les soldats de Tsahal ont d'ores et déjà procédé à l'arrestation de plusieurs suspects. Parmi les vingt personnes interpellées, certaines seraient affiliées à l'organisation terroriste du Hamas. De nombreux responsables ont estimé pour leur part que la plupart des actes terroristes de ce genre, perpétrés dans les implantations juives relevaient d'actions isolées et non pas ordonnées par des réseaux terroristes.
Horrifiée, l'ensemble de la classe politique israélienne a très vite réagit, condamnant fermement le massacre. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a fait part de ses plus sincères condoléances à la famille des victimes, ajoutant qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour que justice soit faite. Il a ensuite appelé les résidents de Judée-Samarie à ne mettre en oeuvre aucune forme de revanche et à ne pas se faire justice eux-mêmes.
"Il n’y a aucune justification, aucun prétexte et aucun pardon pour l’assassinat de bébés. J’ai noté que plusieurs pays qui se sont empressés de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour condamner Israël et l’Etat des juifs pour avoir planifié la construction d’une maison à un endroit quelconque, tardent à condamner vivement l’assassinat de bébés juifs", a ainsi déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
Le chef du gouvernement israélien s'est également entretenu avec le numéro un de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Mais pour le Premier ministre israélien, l'appel arrivait trop tard. Et d'ajouter : "J'attends maintenant que vous arrêtiez l'incitation à la haine contre Israël, présente dans les écoles, les manuels scolaires et les mosquées, et enfin que vous éduquiez vos enfants à travers la paix, comme nous le faisons. Je suis déçu par la confusion et la nonchalance émises dans les déclarations de l'Autorité palestinienne".
De son côté le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, a fermement condamné le massacre d'Itamar. "Nous condamnons le terrorisme, comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, et nous rejetons la violence, quelles que soient les raisons, les auteurs ou les victimes", a insisté M. Fayyad.
Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a donné des instructions aux diplomates israéliens en poste dans les ambassades clefs pour les informer de la situation exacte. Le ministre a expliqué à ses envoyés que l'attaque était le résultat direct de la politique de la délégitimation menée par l'Autorité palestinienne et, selon lui, soutenue par la communauté internationale, en témoigne le dernier vote aux Nations-Unies. En conséquence aux informations rapportées par les ambassadeurs israéliens, plusieurs pays ont immédiatement exprimé leurs regrets sincères et profonds. Ainsi Washington, Londres, Paris, Berlin et le Secrétaire Général des Nations-Unies ont condamné l'acte terroriste.
Dans un communiqué le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a écrit: "La France condamne avec la plus grande fermeté l’assassinat de cinq membres d’une famille israélienne hier dans la colonie d’Itamar, en Cisjordanie. Parmi les victimes de cet acte barbare se trouvent trois enfants, dont un bébé. En ces circonstances tragiques, j’adresse mes condoléances aux proches des victimes ainsi qu’aux autorités israéliennes. La France condamne tout acte de violence dans les territoires occupés et appelle à la plus grande retenue afin d’empêcher la dégradation de la situation. La recherche de la paix par la négociation doit prévaloir".
De son côté, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a déclaré: "Tuer trois enfants innocents et leurs parents alors qu'ils dormaient est un crime pour lequel il ne peut y avoir aucune justification".
Cet acte odieux a été perpétré alors que Benyamin Netanyahou était sur le point de proposer aux Palestiniens un accord de paix intérimaire. Il est intéressant de noter que les violences terroristes reprennent toujours avec plus d'intensité lorsque des étapes s'engagent vers la paix. Sur le plan interne, les sympathisants de la droite israélienne poussaient ces derniers temps le Premier ministre à reprendre les constructions en Judée-Samarie. Pour les habitants des implantations juives, la fin des constructions avait été perçue comme une véritable trahison de la part du leader de Likoud. Aujourd'hui ils estiment que les constructions doivent reprendre, en tant que remparts contre le terrorisme et pour la sécurité. Suite à ces attaques la communauté internationale pourrait bien changer d'opinion sur ces constructions. Le Premier ministre a d'ailleurs informé Washington qu'il comptait reprendre les travaux, espérant faire valoir l'aspect sécuritaire des implantations.
Quoiqu'il en soit, les violences entre Israéliens et Palestiniens n'ont cessé de s'intensifier ces dernières semaines, faisant redouter le pire. Le massacre d'Itamar risque d'ailleurs d'attiser la haine des deux côtés. Déjà des actes de revanche ont été lancés par les habitants des implantations, profondément sous le choc de l'attaque. De même les Palestiniens pourraient multiplier les actes de terrorisme isolés, et entraîner le Moyen-Orient dans une nouvelle spirale de violences.