
Cher Guilad,
En Israël, une foule en nombre par centaines scande ton nom et appelle à ta libération devant les fenêtres du Premier ministre. En France, dont tu es aussi citoyen, c'est le silence et l'indifférence pour tes 1700 jours de captivité dans les conditions les plus atroces sans même que la Croix Rouge soit autorisée par tes geôliers palestiniens du Hamas à te rendre visite. J'ai honte pour mon pays, la France.
On n'affichera pas ton portrait géant à la mairie de Paris comme on l'a fait pour Ingrid Betancourt. Tous les citoyens français ne sont pas égaux devant le malheur d'être emprisonné par des terroristes ; tu es Juif et Israélien. Le grand sage Stéphane Hessel, qui n'a que les droits de l'homme de la DUDH à la bouche, dont il se dit l'un des corédacteurs, n'évoquera pourtant pas ton nom ni dans son ouvrage Indignez-vous ! vendu à plus d'un million d'exemplaires qui conspue Israël sans pourtant soulever les foules d'indignation contre elle, ni dans ses discours haineux appelant au boycott d'Israël, puisque l'indignation contient sa part de haine comme le dit si justement Spinoza dont il se réclame paradoxalement — mais il n'en est plus à une contradiction près ; notre corédacteur de la DUDH n'hésite pas en revanche à aller serrer la main de tes geôliers sans même demander à te voir. Tu es Juif et Israélien. Ici, en France, tu n'entendras pas la foule scander ton nom pour demander ta libération ; tu entendras le ministre des affaires étrangères de la France décerner la légion d'honneur au Docteur Mustapha Barghouti, à l'origine du mouvement de boycott qui frappe Israël, alors que le boycott est contraire à la loi. Tu es Juif et Israélien. Tu n'entendras pas les progressistes, la presse de gauche, les responsables politiques de gauche crier ton nom pour demander ta libération ; tous se taisent et t'ignorent. Tu es seul, tu es Juif et Israélien.
Tous acclament en place publique tes ennemis et forment des vœux pour la paix et pour tes bourreaux.