Michel Ballabriga

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Billet de blog 26 octobre 2015

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Zénon ou Héraclite : une variante strophique du Cimetière marin

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Zénon, Cruel Zénon ! Zénon d'Élée !

M'as-tu percé de cette flèche ailée

Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !

Le son m'enfante et la flèche me tue !

Ah ! Le soleil... Quelle ombre de tortue

Pour l'âme, Achille immobile à grands pas ! »

Cette strophe du Cimetière marin de Paul Valéry est bien connue. Mais on connaît moins – ou pas du tout – la variante suivante, non publiée, et qui montre que l'auteur a hésité entre deux philosophies opposées :

« Héraclite, ô Héraclite d'Éphèse !

M'as-tu bercé de ta fameuse thèse !

Donc παντα ρει, rien n'est fixe et tout flue !

L'onde m'entraîne et le feu me détruit !

Ah ! l'immuable... Quelle illusion s'enfuit

De l'esprit pris dans l'invisible mue ! »

En comparant les strophes, on voit aussi que la disposition des rimes – masculines et féminines – est inversée après le distique initial. Ce qui amène à se poser certaines questions...

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