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La répression artistique en Iran
Toomaj Salehi, célèbre rappeur iranien de 33 ans, a été condamné à mort par un tribunal iranien pour "corruption sur Terre", un chef d'accusation grave en Iran, en raison de ses chansons contestataires contre le régime. Son engagement remonte aux manifestations de 2022, déclenchées après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne, lors de son arrestation par la police des mœurs.
Ces événements ont conduit à un mouvement de contestation violemment réprimé. Malgré sa libération sous caution et ses déclarations sur la torture subie en détention, Toomaj Salehi a été à nouveau arrêté et condamné à mort. Cette condamnation témoigne de la répression artistique en Iran, où la liberté d'expression est fortement limitée.
Dans le théâtre complexe des rapports sociaux en Iran, la répression artistique se présente comme un mécanisme de contrôle étatique visant à maintenir l'ordre établi. La production culturelle et artistique, en particulier la musique, est devenue le lieu d'un combat pour la liberté d'expression, où les artistes se heurtent aux limites imposées par un régime autoritaire. Son arrestation et sa condamnation à mort symbolisent la brutalité de la censure culturelle en Iran.
"Lorsque la révolution éclatera, journalistes médiocres, reporteurs à scandales, flatteurs de cour : Trouvez un trou de souris !"
Toomaj Salehi

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La libération de Toomaj Salehi : un enjeu de justice sociale
Le désengagement relatif des rappeurs français face à des enjeux internationaux comme la condamnation de Toomaj Salehi en Iran met en lumière une évolution notable dans le monde du rap hexagonal. Autrefois considéré comme un vecteur de contestation sociale et politique, le rap français semble avoir opéré un certain recul par rapport à ces engagements militants. Si certains artistes ont par le passé pris position sur des questions nationales et internationales, leur nombre et leur impact semblent avoir diminué au fil du temps.
Cette dépolitisation s'inscrit dans un contexte plus large de transformation de la scène musicale et culturelle, où d'autres formes d'expression artistique et d'activisme prennent parfois le relais. Les raisons de ce désengagement sont multiples : évolution des préoccupations sociales et individuelles des artistes, pressions de l'industrie musicale, ou encore désintérêt général pour les affaires internationales dans une société de plus en plus tournée vers le local et l'immédiat.
"Quelqu’un a perdu son enfant / Et quelqu’un a perdu sa jeunesse / Quelqu’un est mort / Avant que la justice ne soit rendue / Son crime était de laisser ses cheveux / Danser au vent"
Toomaj Salehi
La libération de Toomaj Salehi dépasse le cadre individuel pour devenir un enjeu de justice sociale et de respect des droits de l'homme en Iran. Sa musique, chargée de critiques sociales et politiques, est devenue le cri de ralliement d'une jeunesse désireuse de changement. Son emprisonnement est non seulement une atteinte à sa liberté d'expression, mais aussi une violation des droits fondamentaux de tous les citoyens iraniens.