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Billet de blog 3 février 2011

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MAM ou être ministre est un job

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Etymologiquement "ministre" signifie "serviteur" : non pas "celui qui se sert ou qui est servi par", on est bien d'accord. Que penser de ces personnages qui, selon leurs dires, considèrent cette fonction comme un "job", "un poste" pouvu et ultérieurement à pourvoir ?


CDD de la carrière politique : si vous ne vous sentez pas très à l'aise avec ces termes sans doute avez-vous une conception du rôle de l'homme ou de la femme politique conforme à l'idée élevée, noble de représentant(e) démocratiquement élu, du peuple souverain...

En écoutant Mme Alliot-Marie, tenter de s'expliquer sur ses périgrinations tunisiennes, énoncer, sans rire, qu'à côté de sa fonction ministérielle, ses actions, ses accointances la regardent : est tout bonnement effrayant.

Sa fonction n'est pas n'importe quelle fonction : elle est représentative au niveau international d'un pays France, elle est le premier de nos ambassadeurs. Pendant son mandat, sa mission, elle ne saurait agir sans prendre en considération ce qu'elle représente, ce qui, sur une échelle de valeurs, est plus important que ce qu'elle est, n'est-ce pas ?

C'est la contrainte inévitable de celui qui aspire à de telles fonctions. Ce n'est pas "un job" c'est une position qui se fonde sur des millions de gens, une nation, c'est une servitude dans laquelle le prestige n'est attaché qu'à la fonction et ne doit en aucun cas être usurpé par la personne.

Oublier ou outrepasser constitue une faute très grave. La démission est la seule porte de sortie afin de préserver l'honneur de la fonction et de payer à titre personnel sa faute.

Mais on ne démissionne pas dans la république sans honneur.

Le précedent E.Woerth était du même acabit. Conflits d'intérêts ? Non, ce monsieur faisait ses affaires, sa vie quoi !

Tout ceci est très inquiétant : notre démocratie est devenue une feuille morte pressée dans les pages d'un livre, ce n'est plus un organisme vivant.

Une des questions politiques des prochaines années : notre société peut-elle se passer de démocratie, en y substituant la course à la survie dans un monde laissé sans frein sur la voie du libéralisme ?

L'honneur du sens du bien commun et de la représentation, le respect du contrat social auraient-ils déjà vécus ?

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