Le sujet est périlleux. Le racisme est l'autre céature du "bon" docteur Frankenstein lâchée dans la société au service de la plus basse des politiques : la vase des égoûts historiques de cette droite dite "décomplexée" par un Président qui se charge d'avoir les mains sales pour dédouanner cette majorité-silencieuse-qui-n'en-pense-pas-moins. Il faut bien en avoir pour son argent électoral, n'est-ce-pas ?
Les arguments, encore réïtérés, lors du dernier show télévisé du Président de la République, selon lesquels on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, il faut sanctionner les contrevenants à la loi : parallèle entre le défaut de s'acquitter du droit de stationner avec celui des gens du voyage installés "illégalement" (vomissure de cynisme et de mépris) !
Tout çà c'est "bel et bien" comme dirait Tintin, tout çà c'est très "présentable" : comme un JT de 20 heures de TF1 ou de la 2, où il faudra bien s'émouvoir dans la présentation successive du déficit de la sécurité sociale et des faits divers, forcément de la banlieue avec le travelling "qui va bien" sur les physionomies "qui vont bien", avec un point final sur l'Iran et "dominus vobiscum, ite missa est" !
On peut passer aux émissions dites de "divertissements" ou à la série US , lancer le lave-vaisselle, la conscience bien au chaud.
Hors les quatre murs, au sens propre comme au figuré, les images sont bien différentes.
C'est la jeune fille antillaise qui ne trouve pas d'appartement parce que "tout est déjà loué et qu'il n'y a rien de disponible pour l'instant. Ce sont ces grappes de gens pâles et cernés, de jeunes, "d'origine étrangère" dans leur grande majorité, qui attendent le bus dans le froid pour un intérim, une salle de classe d'un modeste etablissement "pas classé dans Le Point", une caisse enregistreuse, des palettes à empiler, une tranchée à creuser, des assiettes de cantine à vider...
Bien sûr on objectera qu'il ne faut pas caricaturer. Et pourtant, n'entend-t'on pas parler de quartiers restés "white", de nos chères provinces restées fréquentables où on voit beaucoup moins "d'étrangers" qu'en région parisienne, ne voit-on pas circuler sur le net images et messages à connotation clairement raciste, sans que cela ne choque personne : çà fait marrer, dirons certains.
Le Front National, sur ce point, a comblé la faille intellectuelle dans laquelle s'est enfoncée le coin immonde et puant de la xénophobie ! Faille intellectuelle car bien peu ont osé dans l'engouement sarkozien de 2007, avoir une position claire. Il était de bon ton de parler d'insécurité à tout va, comme clivante du débat droite-gauche, des valeurs de la France décomplexée de son passé colonial, grâce à l'aimable M.Gallo et à l'ombrageux A.Finkelkraut, débarassée de sa période vichyste -le paratonnerre F.Mitterand avait bien rempli son office, la page était tournée et qu'on n'en parle plus-
C'est sûr qu'un Front National arrivant au deuxième tour de l'élection présidentielle de notre pays, çà ne laisse pas indifférent les consciences vacillantes qu'il faut bien récupérer, avec une mise en musique audible et séduisante composée sans états d'âmes par cette droite frappée d'une terrifiante irresponsabilité.
Le mal est fait, installé. La boîte de Pandore a été ouverte.
Une politique à l'écoute des gens dont le quotidien est le terrain social : du policier au sociologue en passant par les enseignants, les éducateurs, les responsables des entreprises, soutenue par des moyens financiers qui sont en fait les réels investissements, à l'instar de moyens matériels de production, de la propriété intellectuelle: doit à long terme infléchir la tendance, je crois en la gauche pour ce faire. La droite même "sociale" n'a pas le ressort idéologique suffisant et se grise, elle aussi, aux vapeurs des agapes de la droite conservatrice.
Au delà d'un axe majeur , c'est que nous n'avons pas vraiment le choix : continuer ainsi c'est laisser de plus en plus de place au chacun pour soi, au prêt-à-penser religieux, à la manipulation médiatique des gens, la démocratie en phase terminale.Qui peut accepter çà ?