Dans la mesure où tout ce qui a tenté jusqu'à maintenant n’a manifestement pas marché, il faut s’y prendre autrement. Nous avons tous constaté que les manifestations, les déclarations des intellectuels et la publication d’ouvrages expliquant en détail les catastrophes qui seraient engendrées par l’application du programme du F.N. étaient sans effet.
Pour mieux expliquer aux électeurs du F.N. l’égalité des droits entre les étrangers et les français ainsi que pour réclamer des règles uniformes dans toute l’Europe (droit à l’avortement, SMIC, etc…), je ne vois qu’une seule solution : que notre gouvernement et nos parlementaires donnent l’exemple en prenant des mesures concrètes et efficaces de simplification (terme à la mode) là où l’égalité, pourtant inscrite dans la devise de notre république, n’existe toujours pas.
Je rappellerait d’abord à titre d’exemples que l’égalité dans la participation des employeurs aux frais de transport des salariés instaurée en région parisienne en 1982 par Monsieur FITERMAN n’a été étendue à toute la France que pendant le quinquennat de Monsieur SARKOZY, que les 35 heures ont été réservées aux entreprises de plus de 20 salariés pendant deux ans avant d’être généralisées en 2002 (hors employées de maison toujours à 40 heures !) et que l’autorité parentale partagée pour les couples non mariés n’a été attribué spontanément aux deux parents qu’au 21èmesiècle (loi n° 2002-305 du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale) pendant le gouvernement JOSPIN.
Maintenant que la pénibilité est reconnue, qu’attendons-nous pour exiger de nos élus décidément bien frileux un même âge de la retraite pour tous et toutes, un même mode de calcul pour le public et le privé, une même prise en compte des meilleurs années pour ceux ayant cotisé dans plusieurs régimes que pour ceux ayant cotisé dans un seul ?
Qu’attendons-nous pour exiger de nos élus l’attribution transparente des logements sociaux avec des critères clairs et précis ?
Qu’attendons-nous pour exiger de nos élus l’abolition des zones franches où des entreprises bénéficient d’avantages refusés à d’autres parce que domiciliées de l’autre coté d’une rue ?
Qu’attendons-nous pour exiger de nos élus le droit de se faire assister ou représenter par toute personne de leur choix, avocat ou non, devant n’importe quelle juridiction, comme cela se pratique depuis longtemps devant les tribunaux de commerce ? Madame TAUBIRA, en confirmant récemment (http://www.jurisprudentes.net/Representation-obligatoire-par.html) que l’avocat resterait obligatoire devant le T.G.I. n’en prend pas le chemin…
Qu’attendons-nous pour exiger de nos élus la transformation des 6 jours fériés d’origine chrétienne (lundi de pâques, ascension, lundi de pentecôte, 15 aout, 1er novembre et 25 décembre) en une 6ème semaine de congés payés, ce qui éviterait 6 jours de fermeture à nos entreprises tout en attribuant un repos équivalent par roulement avec respect des convictions de tous (athées, bouddhistes, chrétiens, juifs, musulmans et autres) ?
Qu’attendons-nous pour exiger de nos élus un taux de majoration uniforme pour tous en cas de travail la nuit ou le dimanche ?
Qu’attendons-nous pour exiger de nos élus l’abolition des différences entre le statut d’Alsace-Lorraine et le reste du pays ?
Quant à Monsieur REBSAMEN, en souhaitant repousser les effets de seuil des entreprises atteignant 50 salariés, il n’a absolument rien compris. Un salarié d’une toute petite entreprise est aussi respectable que celui travaillant dans une grande et je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas lui aussi avoir des représentants donnant leur avis sur la marche de l’entreprise qui l’emploi et profiter d’une participation pour partir en vacances.
Pour financer tout cela sans alourdir notre dette, je propose tout simplement de taxer systématiquement d’une part, les entreprises malhonnêtes qui ne déposent par leur comptabilité dans les délais légaux et d’autre part les citoyens s’abstenant d’accomplir leur devoir électoral, que se soit pour des élections politiques ou professionnelles.
Rien qu’avec cette dernière mesure, une amende de 135 €uros par inscrit non votant aurait permis de récolter en 2014 près de 7 milliards d’€uros (*) !
(*) 135 € x (16 684 538 [municipales 1er tour] + 6 943 287 [municipales second tour] + 26 802 113 [européennes] = 6 808 041 630 € ; chiffrage hors élections professionnelles.