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Billet de blog 13 décembre 2012

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Merci Jacques Séguéla !

Deux bonnes nouvelles en cette fin d’année. D’abord, à tous ceux qui demandaient des preuves de vie de Jacques Séguéla, nous sommes en mesure d’affirmer qu’il est en pleine forme. Et surtout, le roi de la pub n’aime pas Mediapart.

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Deux bonnes nouvelles en cette fin d’année. D’abord, à tous ceux qui demandaient des preuves de vie de Jacques Séguéla, nous sommes en mesure d’affirmer qu’il est en pleine forme. Et surtout, le roi de la pub n’aime pas Mediapart. Il nous vomit. Il assimile notre enquête sur l’affaire Cahuzac à un « crime », nous souhaite la « prison », et l’interdiction d’exercer notre métier à vie, pour faire bonne mesure. C’est ce qui ressort d’une interview exclusive accordée par Séguéla à un journaliste qui a été candidat divers droite aux dernières législatives, Yannick Urrien (lire ici et ), diffusée le 10 décembre par une radio de La Baule (Kernews). Dix-sept minutes exquises, que l’on peut déguster ici.

Indispensable au débat démocratique, Jacques Séguéla est un peu notre Silvio Berlusconi. Un homme de goût, un humaniste, qui cultive les valeurs d’humilité et de désintéressement. Un homme de convictions aussi, qui, après avoir fait la révérence à François Mitterrand, a encensé Nicolas Sarkozy avec la même ferveur dévote. Tout comme il a su mettre en scène depuis tant d’années les belles promesses des marchands de lessive et celles de quelques dictateurs africains.

Défenseur de la veuve et de l’orphelin, Jacques Séguéla n’a pas hésité à voler au secours de Julien Dray et de Nicolas Sarkozy, avant de faire don de sa personne à Jérôme Cahuzac. C’est son droit. Les termes qu’il emploie pour qualifier Mediapart évoquent, d’ailleurs, le vocabulaire très choisi des Xavier Bertrand, Nadine Morano et Eric Raoult au plus fort des scandales du quinquennat précédent.

Il faut le comprendre, Jacques Séguéla : Mediapart vit sans publicité, comme le Canard enchaîné. Pas moyen de faire pression sur l’officine, de téléphoner au patron pour susciter un portrait de complaisance, ni de faire sauter un article qui déplait. Enquêter sur un conflit d’intérêt, à ses yeux, c’est nécessairement faire du mal. Révéler la fraude fiscale d’un ministre, c’est nuire aux puissants. Oser remettre en question des réputations immaculées, c’est saboter le travail des agences de com. Déclencher un « tonnerre de boue » (sic), dit cet expert.

Jacques Séguéla, qui précise ne pas connaître Jérôme Cahuzac, oublie de préciser ceci : le ministre du budget bénéficie des services de son agence, Havas, qui se montre fort active auprès des rédactions parisiennes (via Stéphane Fouks notamment).

A titre gracieux, peut-être, le roi de la pub nous souhaite donc d’être sévèrement condamné en justice. C’est l’occasion d'exhumer cette chronique de Pierre Desproges au « Tribunal des flagrants délires », consacrée à Jacques Séguéla le 25 octobre 1982, voici 30 ans déjà:

En défense de Sarkozy et sa montre:

L'insulte faite à Audrey Pulvar: