On en parle, on s’en émeut, on approuve ou on rejette, le projet est en route vers le législateur. Les gendarmes pourront de toute évidence, un jour prochain, fouiller dans nos ordinateurs.
Si techniquement ce genre d’action est concevable il faut toujours songer aux abus que peuvent en faire certains policiers/gendarmes ou groupes de policiers/gendarmes indélicats !
Je suis certain qu’il n’y a pas deux gendarmes au Fort de Rosny, dans l’équipe de cybercriminalité, pour penser que cela soit possible ! Détrompez-vous, ce qui est arrivé à l’Internaute de Tours est bien du même ordre ! On fouille dans ses disques durs et qu’est ce qu’on ressort ?
Trois années après avoir été détecté sur l’Internet par un adjudant du fameux Fort notre Internaute se retrouve en correctionnel pour avoir « commis ou tenté de commettre l’infraction de détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique, en l’espèce en ayant téléchargé plus d’une centaine d’images pédopornographiques sur divers supports informatiques par internet ». Et là, quelle surprise, les fameux fichiers « en nombre infime mais constituant cependant l’infraction » selon les propres conclusions du gendarme expert, sont tous datés de 8 mois après la saisie des disques durs chez l’Internaute. Les fameuses images sont toutes datées du 15 juin 2007 jour ou le brave gendarme déclare avoir fait son expertise en utilisant un logiciel qui protège les données sources des images donc tout particulièrement les dates de création et de modification de celles-ci. En plus il a prété serment.
Nos cyber gendarmes ont beau nous dire qu’ils ne s’intéressent pas aux internautes qui s’égarent une fois sur un site voire même qui peuvent y revenir deux ou trois fois, notre Internaute a bien fini en correctionnel accusé d’avoir diffusé une image pédopornographique que l’expert n’a par ailleurs pas retrouvée sur ses disques durs, même après restauration. Y aurait-il un adjudant du Fort qui aurait fait du zèle ?
La question essentielle qui reste à débattre est bien de savoir s’il sera possible à tout « présumé coupable » de faire la différence entre ses propres documents et ceux introduits par « mégarde », même par un agent des forces de l’ordre !
La chasse aux cybercriminels ne doit pas porter atteinte aux internautes qui doivent être à l’abri des actions de policiers et de gendarmes hyper-protégés selon le rapport d’Amnesty International.