Je tente d'exprimer ici ce je perçois et ressens de ces dernières années passées en tant que militant de la FI, en toute modestie mais en étant le plus clair possible dans mes idées.
Je ne viens pas attaquer ou défendre quelqu'un ou quelqu'une, juste tenter de partager, ici ou ailleurs mes préoccupations et espoirs.
Il ne faut pas regarder par un seul bout de la lorgnette et regarder « derrière » en tout cas depuis la fin de la séquence des législatives 2017.
L'élan si vivifiant de l'élection présidentielle avait permis à de nombreux citoyens, d'entrevoir un possible avenir, bienveillant bien que radical.
Cet élan n'ayant pas permis de tourner la page de la catastrophe écologique et économique, il fallait se remettre à l'ouvrage, adapter l'outil (la FI) aux nouveaux enjeux et à la nouvelle donne politique, il n'en fût rien.
Chacune, chacun des acteurs impliqués de prés ou de loin à cette « aventure » doit se poser la question. Cependant certains ont plus de responsabilité que d'autres, JL Mélenchon en particulier, mais aussi toutes celles et ceux proches de lui, qui n'ont pas su, pu permettre la mue de ce que certains appellent un mouvement alors que (malgré le déni) la FI est un parti politique, comme les autres.
Son organisation est reconnue par l'état, la FI va toucher très prochainement des subventions en tant que parti politique, la FI a des parlementaires, un groupe à l'assemblée nationale et maintenant au parlement européen, elle va régulièrement aux élections ,enfin elle possède une direction nationale et des groupes locaux, interlocuteurs d'autres partis ou associations.
Pourtant depuis son lancement en 2016, les dirigeants et militants de la FI n'ont eu de cesse de dénier le nom de parti politique à la FI. Pourquoi ?
D'abord pour indiquer aux citoyens que la FI était plus accessible que les partis traditionnels, bien sûr, mais aussi pour défendre une organisation interne atypique.
J'ai pensé,depuis l'été 2017, que cette démarche était une erreur.
En premier lieu du fait de ne pas assumer la fonction de parti politique clairement ce qui n’empêche nullement de renouveler les pratiques, les stratégies et y compris les objectifs fondamentaux de prises de pouvoir. Ce non dit, je crois, à créé une zone d'ombre vis à vis des citoyens et aussi des militants. Ce qui pouvait être accepté dans « le feu » des périodes d'élections ne l'était plus en dehors.
En second lieu du fait de l'objectif essentiel revendiqué par la FI, la prise de pouvoir. Comment dans les institutions actuelles arriver au pouvoir, si ce n'est en utilisant l'outil d'un parti politique, un mouvement ne le peut pas.
Un mouvement peut participer à la mobilisation des citoyens, les former par l'éducation populaire et politique, mais il n'a pas vocation à prendre le pouvoir.
Et nous voilà en novembre 2018 et l'irruption des gilets jaunes dans la vie sociale et politique de notre pays.
La FI identifié par les gilets jaunes comme un parti politique à part entière, a été ringardisé comme tous les autres partis.Il s'en est suivi une série de « chassés croisé » entre la FI et les gilets jaunes sur l'air de « je t'aime, moi non plus ».
Et pourtant, le programme « L'avenir en commun » est bien celui qui répond le mieux aux souhaits et revendications des GJ, c'est bien la FI par ailleurs qui proposa une loi installant le RIC dans les outils institutionnels.
Rien n'y fît, incompréhension totale et pour finir, désertion des électeurs pour les élections européennes.
Et pourtant JLMélenchon fut l'un des dirigeants politiques qui soutint inlassablement les gilets jaunes, certains l'accusant de courir après eux, alors que les idées qu'il a développé dans la campagne des présidentielles ont été peut être l'un des ferments des gilets jaunes. Peine perdue.
Alors quoi, il faut jeter « le bébé (insoumis) avec l'eau du bain (du dégagisme)» ?
Je crois qu'il va falloir choisir entre le parti politique et le mouvement, entre les institutions cadenassées de la 5ème république et la mise en action des citoyens, (maltraités, martyrisés).
Si la FI a fait une tentative de mouvement (dés 2016), il faut qu'elle l'assume maintenant totalement, l'ascenseur doit pouvoir permettre à chacune et chacun de participer aux décisions et orientations, la porte (et la fenêtre) doit être ouverte afin que le mouvement soit tant horizontal que vertical.
Les citoyens encartés ou non dans les partis doivent se saisir de cet outil, avec confiance, et ne doivent pas être encadrés par quelques partis que ce soit. Si cet outil est à la disposition des citoyens, ce doit être dans la clarté.
Y a t il d ailleurs une règle pour entrer et ou sortir de la FI ? Je ne crois pas. C'est pour cela que je trouve aussi incompréhensible des départs de la FI (avec lettre d'explications à l'appui) que les tweets ou courriers excluant tel ou telle de la FI ?
C'est pour toutes ces raisons, je pense, que toutes les initiatives d'assemblées des GJ (et d'assemblées des assemblées comme actuellement à Monceaux les mines), de cercles constituants (comme proposés par membres de la FI), d'ateliers des lois,etc...doivent être développées, promues et encouragées par la FI.
Les partis politiques, doivent se mettre au service de ce mouvement, c'est cela que la FI doit promouvoir, et non pas une quelconque hégémonie .
Si nous parvenons à mettre le peuple, les citoyens en mouvement, alors quand se posera la prise de pouvoir, nous aurons, peut être, besoin de partis politiques, nous en avons plusieurs, nous verrons bien lequel sera le plus adapté.
PS : je précise que je suis un militant de base de la FI et je revendique d'y être encore....