Il est vraiment navrant de constater que vos commentateurs économiques ne puissent jamais sortir intellectuellement de l’idéologie actuellement dominante dans par la plupart des pays occidentaux admise comme s’il s’agissait d’une religion avec ses postulats admis comme la vérité révélée. Pourquoi ne leur vient-il Jamais à l’esprit de présenter d’autres approches parmi celles qui, de plus en plus, pénètrent les raisonnements des économistes modernes. Qu’ll s’agisse des disciples de l’école marxiste ou de l’école postkeynésienne auxquelles adhérent les plus grands professeurs de nos facultés ainsi que celles du monde entier (avec des personnalités comme Galbraith) Tous remettent en cause un certains nombre de postulats qui constituent l’ossature de la théorie néolibérale actuellement dominante et dont Macron ne se cache pas du tout et même s’enorgueillit d’être un adepte convaincu.
S’agissant de gens cultivés il est difficile de croire que les dits commentateurs de la presse écrite ou véhiculée par les ondes ignorent ces écoles de pensée qui les conduiraient à être moins catégoriques dans leurs affirmations et à se souvenir que le doute scientifique n’est pas encore devenu obsolète. Dans ces conditions on est conduit à penser qu’ils ont renoncé à l’objectivité et qu’ils sont devenus des prosélytes de cette idéologie néo libérale ou bien encore qu’ils obéissent à des injonctions hiérarchiques orientées. L’honnêteté ou l’impartialité qui devrait être la règle pour la presse n’interdit pas bien au contraire que les journalistes expriment leurs propres opinions mais il conviendrait qu’ils prennent la précaution de préciser qu’il existe d’autres approches et points de vue au lieu de présenter leurs arguments comme s’il s’agissait d’une vérité indiscutable comme il en serait de préceptes religieux
Ces différentes écoles s’opposent à ce néolibéralisme en de nombreux points majeurs qui méritent réflexion
Déjà dans leurs finalités les théories divergent, :pour l’économie libérale c’est la maximisation du profit des entreprises , seules productrices de richesse, qui est l’objectif essentiel, lequel permettrait d’en faire « ruisseler » une partie dans les salaires.
Pour les postkeynésiens et les marxistes l’objectif visé est le plein emploi et la recherche d’équité dans la répartition des profits .
Les premiers ont mis en place des règles budgétaires contraignantes pour les états dont la fixation d’un taux de 3% taux maximum du déficit du budget annuel mais t
Les autres récusent non seulement ce chiffrage à 3 %, tout à fait arbitraire, mais contestent le principe même d’une. obligation de rigueur budgétaire à un niveau fixé pour tous et dans tous les cas de figure. En effet un déficit occasionné par de fortes dépenses d’investissements productifs n’est aucunement déconseillé mais au contraire est salutaire surtout en période de faible croissance. C’est en effet à l’application de cette cette règle absurde qu’est due le manque de reprise des économies de la France mais aussi des autres pays de l’Europe du sud après la dernière crise. L’austérité imposant la stagnation, voire la baisse, des salaires destinée à améliorer la compétitivité des entreprises n’a pas permis une relance par la consommation des ménages (surtout d’ailleurs des salaires les plus faibles, les plus réactifs à l’augmentation de la consommation) qui aurait été salutaire
Ajoutons que la pression à la baisse des salaires s’accroit par suite de la financiarisation de l’économie qui a pour conséquence de faire croître la part des dividendes payés aux actionnaires( au détriment de la masse salariale dans la part des profits distribués. C’est ainsi que l’on constate que la part des dividendes a cru beaucoup plus vite que celle des salaires
Une autre divergence très forte est celle concernant la politique monétaire et l’adoption de l’indépendance des banques centrales du pouvoir politique qui interdit aux pouvoirs politiques de pouvoir jouer le rôle de direction de l’économie notamment en les privant de l’outil de création de monnaie .
L’analyse de la dernière crise et celle des erreurs de pilotage qui ont été commises en réaction, est fort instructive et démontre le bien fondé de modèles économiques post keynesiens, plus séduisants et peut-être plus efficaces que celui qui nous a été imposé et sur la fiabilité duquel ni la presse ni les forces en place. se montrent disposés à émettre la moindre critique et le moindre doute sur la fiabilité.
On pourrait également faire la même observation avec l’analyse marxiste et aboutir à la même conclusion que la politique que professe Macron est néfaste et qu’elle n’est aucunement la seule possible . C’est bien parce que ce dernier est pénétré de l’idée que la voie capitaliste actuelle est la seule possible qu’il a déjà décidé qu’il n’y changerait rien et que par exemple il n’accepterait jamais l’augmentation des salaires car c’est bien la meilleure solution de diminuer le coût du travail pour obtenir l’augmentation des profits
Il devrait appartenir à la presse d’éclairer les citoyens sur les mécanismes économiques, tant il apparait que leurs connaissances dans ce domaine est faible.
L’enseignement public a totalement failli à son devoir de former des citoyens émancipés. Ce n’est peut-être pas sans raisons. La presse a donc un rôle à jouer puisqu’elle est devenue la principale source d’information, qu’elle pénètre tous les foyers et dispose de puissants moyens d’investigation. Pour être crédible et atteindre la notoriété il lui faut chercher à s’intéresser aux nouveaux courants de pensée ne pas rester en retrait des évolutions des idées et veiller à ne pas être toujours monocorde en elle devrait s’astreindre à ne pas cacher des événements importants et à ne pas ignorer les évolutions de la pensée économique .indispensable à tout progrès social, Notamment lors de débats télévisés il est totalement stérile de n’inviter que des intervenants pénétrés de la même position conformiste.
Je pense à cet endroit aussi bien à l’émission « C dans l’air « .qu’aux fréquents débats sur TV INFO. où ne sont représentés que des adeptes de la pensée courante néolibérale qui en dernier ressort n’apportent rien et se refusent même à émettre des critiques sur les politiques mises en place par Macron ou par Bruxelles
Michel Guet