Marx pour les nuls
Dans les écrits, les discours les débats traitant d’économie ou de politique qui nous sont présentés par les médias il est de moins en moins fait référence à Marx et au marxisme et dans ces rares cas ce n’est que de manière péjorative ou caricaturale, traduisant soit de la part de leurs auteurs un total manque d’érudition soit au contraire une volonté consciente de lutter contre toute mise en cause du système capitaliste en place .
C’est ainsi que les rédacteurs et éditorialistes de tous les grands média s’expriment avec la même conviction et la même assurance en présentant comme des vérités, des évidences indiscutables , les décisions et orientations économiques prises par le pouvoir en place, alors qu’elles ne sont en fait que la copie de concepts empruntés à l’idéologie néolibérale. Très rares sont les débats ou tables rondes où sont invités à participer des partisans d’un autre bord que celui véhiculé par l’idéologie dominante qui peu à peu a construit un mode de pensée dans l’espoir de le voir devenir la « pensée unique ».. Faites l’inventaire des émissions proposées par la presque totalité des principales chaînes d’ information : BFMTV ‘ LCI les chaines publiques y compris même la 5 avec C dans l’air, , et faîtes le compte du nombre d’éditorialistes ou de journalistes affichant des opinions contraires à la politique néolibérale du pouvoir en place. On trouve beaucoup de prosélytes de cette idéologie mais par contre un nombre fortement limité d’invités à même d’apporter contradiction ou même simplement de signaler l’existence d’autres points de vue Ni Marx bien sûr mais même Keynes ne sont évoqués.
Ne leur ayant été jamais exposés, et même leur ayant été toujours passés sous silence comment les auditeurs pourraient-ils avoir connaissance des fondements de la pensée de Marx
Il est de toute priorité pour tous ceux qui aspirent au progrès social que ce soit à titre individuel ou collectif de faire en sorte que les fondements de l’analyse de Marx soient exposés à tous les membres de la société
je pense qu’il serait indispensable qu’existe un document ( pourquoi pas plusieurs) facile d’accès pouvant être largement distribué sous forme d’une petite brochure exposant simplement les fondements de la pensée de Marx et donc, en tout premier lieu , la critique du système capitaliste auquel une grande partie de la population s’est accommodé le croyant immuable
C‘est dans cet esprit que j’ai rédigé quelques lignes en me limitant aux points qui me paraissent fondamentaux et difficiles à contester
Marx pour les nuls
Avec quelques ‘uns de ses contemporains Marx s’est livré à une analyse scientifique du fonctionnement du système économique capitaliste en place dans la plupart des états du globe Cette idéologie fait sienne le principe selon lequel le principal moteur de l’économie est la recherche du profit , Ce profit a pour seule source le résultat économique d’ une activité humaine de production après déduction du montant des salaires de la main d’œuvre employée ainsi que celui des dividendes versés aux actionnaires en rémunération de leurs prêts. Il en résulte arithmétiquement que accroître le profit il faut diminuer le montants des salaires et réciproquement.
Par ailleurs, dans la compétition entre les entreprises, inhérente au système, celles -ci ont l’obligation de réduire le plus possible leurs coûts de production c’est-à-dire en premier lieu obligatoirement, celui de la main d’œuvre , ils doivent donc rechercher les lieux où celui-ci est le plus bas, d’où le recours aux délocalisations que facilite la mondialisation des échanges.
Ajoutons le fait que la concurrence mondiale oblige les entreprises à une course à la productivité et les conduit à investir de plus en plus’ pour la modernisation de l’outil de production, la mécanisation et la robotisation qui permettent de réduire les besoins en main d’œuvre. Ces investissements croissants conduisent les entreprises à emprunter de plus en plus sur le marché des capitaux où elles se trouvent entre elles en concurrence et donc dans l’obligation de proposer des taux d’intérêt attractifs pour séduire des préteurs. D’où la croissance inéluctable du montant des dividendes qu’elles doivent prélever elles aussi sur le résultat de la production, réduisant d’autant la part résiduelle disponible pour les salaires. Se trouve ainsi expliqué le fait que les courbes représentant d’une part l’évolution des salaires de la main d’œuvre et de l’autre celle des dividendes versés aux actionnaires par les entreprises, évoluent en sens inverse. Rien d’étonnant dès lors à ce que se développe le fort sentiment de la croissance des inégalités sociales. Celle-ci se trouve confirmée par le constat que la part du patrimoine national (c’est-à-dire de tous les biens ) détenu par les 50% les moins bien nantis de France est passée de 9,7 à 6,4 %de 1985 à 2018 , alors que le PIB n’a cessé de croitre durant cette même période. Ceci a pour effet un appauvrissement, réel souvent,( mais toujours ressenti) d’injustice entrainant mécontentements et revendications légitimes et donc gilets jaunes
Cette concurrence entre les entreprises provoque une course accélérée à la productivité qui est source de progrès techniques, d’’innovations et de modifications de nos modes de vie et assure la croissance de la Production Intérieure Brute. C’est l’évolution de cette Croissance qui est devenue, pour tous les analystes le principal indicateur de la santé économique des états . Tout doit être fait pour qu’elle soit positive et les économistes libéraux en ont fait une obligation majeure qui justifie leurs choix politiques . C’est ainsi qu’ils affirment qu’une hausse des salaires n’est possible que si la croissance est positive , cherchant ainsi à asseoir l’idée que la part des salaires dans la répartition du résultat de la production était imposée par une réglé exogène incontournable indépendante de la volonté l’entreprise il est clair que cette affirmation n’a pas d’autre objet que celui de justifier une politique de bas salaires.
En essayant de nous convaincre que en l’absence de croissance les salaires se trouvent obligatoirement bloqués faudrait il en conclure que compte tenu de. l’épuisement progressif des ressources naturelles non renouvelables entrainant un obligatoire ralentissement de la croissance on serait condamné à voir baisser notre niveau de vie ? Ces perspectives rendent de plus en plus obligatoires les réflexions sur la maniéré dont s’effectue la répartition des richesses dans le système capitaliste . Trouve t on normal que la part du PIB réservée aux salaires soit décroissante ?
. Marx ne pouvait pas, à son époque tenir compte de telles considérations mais celles-ci s’intègrent avec cohérence dans le prolongement de ses réflexions .
J e destine ce petit exercice à un maximum de gens de tous bords,à tous ceux qui n’ont jamais pu être initié aux bases de l’économie, à tous ceux à qui on a réussi à inculquer l’la conviction que Marx était un grand Satan . J’en recommande aussi la lecture à la plupart des journalistes qui fréquentent les plateaux de télévision et qui se comportent comme des prosélytes du néo libéralisme mais paraissent avoir négligé leur culture économique au point de n’avoir
même pas un embryon de connaissance de la pensée de Marx ( (politiquement on peut le comprendre) mais même pas Keynes Les néo keynésiens ou Piketti plus récemment
On est loin de l’esprit et du doute scientifique