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Billet de blog 22 février 2020

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pourquoi la pression. de Macron pour réformer le système des retraites

prise du contrôle du système de retraites par le gouvernement et donc contrôle du montant des cotisations et de l'âge de retraite réduction du montant des pensions pour réduire le coût du travail demandé par les entreprises pour améliorer leur compétivité place ouverte aux retraites complémentaires privées

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Pourquoi  un acharnement de Macron  à modifier le systéme des retraites ?

Pour avoir un avis valable  sur le projet  de la réforme des retraites il faut soit être assez fortement politisé et motivé , soit s’être efforcé de largement se documenter   car le sujet est fort complexe et  tout a été fait pour embrouiller les esprits et pour masquer  les véritables motifs  visés Aucun effort d’explication n’a été volontairement réalisé pour une présentation au grand public.   Le scénario adopté pour présenter le projet à la discussion a été caricatural, aussi bien dans la forme que dans le fond. Les grands  médias se sont gaussé de l’absence de pédagogie des acteurs membres de l’exécutif mais n’ont pas souhaité révéler le fait  qu’il s’agissait bien d’une volonté préméditée de brouiller les cartes L’accent a été mis sur des points mineurs sans conséquences majeures tels que la suppression des régimes spéciaux  sur lesquels il était facile de convaincre l’opinion par démagogie en  faisant valoir qu’il s’agissait d’une salutaire abolition d’injustes privilèges qui rencontrait une opinion favorable On évitait ainsi de    parler des points fondamentaux montrant le véritable objectif de la réforme. L’objectif était pourtant évident il s’agissait de satisfaire une demande très forte du monde de l’entreprise réclamant une baisse des cotisations salariales afin de diminuer le coût du travail qui pénalise les entreprises Pour y parvenir il était indispensable que l’état prenne le contrôle de la gestion des fonds  déposés dans toutes  les caisses de retraite c’est-à-dire, au total, une somme supérieure au budget de l’état(325 miliards)  D’où la  nécessité  de réunir toutes les cotisations dans une caisse unique    ce que permet le système par points Cela étant réalisé peu importe  dès lors que que les régimes spéciaux conservent des modes de gestion différents Les régimes spéciaux actuels  ne sont plus spéciaux mais  sont devenus « spécifiques »  mais ils ont perdu leur indépendance de gestion mais gardent leurs particularités et ainsi  l’opinion est satisfaite Le  dispositif se trouve verrouillé par la fixation d’une valeur plafond  du    montant   total  des cotisations puisqu’il sera interdit de dépasser une somme égale à 14 %.du PIB  ce qui  fait que dorénavant l’augmentation  des pensions est maitrisée et satisfait le MEDEF Le dispositif confie la gestion de ce fond unique commun à tous les régimes à un comité de gouvernance comprenant les représentants des syndicats des salariés et du patronat bien sûr mais placés sous le contrôle de la chambre des députés, c’est-à-dire dans la configuration actuelle et l’état de la majorité, indirectement et habilement sous le contrôle du gouvernement ce qui élimine tout risque de dérapage tout en rassurant les citoyens

Une autre disposition confirme bien l’objectif essentiel de la réforme qui est de réduire   le coût des pensions de retraite à la charge des entreprises et de l’état,   elle modifie la fixation  du montant des pensions de chaque agent  en prenant pour base  de calcul non plus la moyenne des salaires durant une période  de quelques mois de travail (  par exemple les 6 derniers mois pour les fonctionnaires ) mais la moyenne des salaires de toute la carrière  ce qui n’est évidemment  pas la même chose

Dans la logique de l’idéologie néolibérale qui est la bible de   Macron   cette loi est fondamentale pour compléter les dispositions déjà prises sur le travail, sur le chômage, sur la fiscalité Tout cela est d’une totale cohérence et ne provoque aucune surprise.

 En dernier temps a été inventé, une disposition machiavélique qui est celle de

 « l’âge d’équilibre » imagine pour camoufler le report de l’âge de retraite à taux plein de 62 à 64 ans En effet si  l’age de 62 ans est bien maintenu pour pouvoir partir en retraite ce ne sera alors qu’à taux réduit, et il faudra attendre 64 ans  (baptisé âge pivot) pour atteindre le taux plein . Ainsi comme tout le monde désirant avoir une bonne retraite choisira de rester jusqu’à 64 ans et ainsi, d’une manière hypocrite, l’âge réel de départ sera bien reculé de deux ans en dérogeant  aux promesses de campagne de Macron et selon la volonté du  MEDEF

La gestion de la période que nous venons de traverser montre que tous les moyens ont été mis en œuvre pour aboutir à un passage en force. Tout d’abord il y a eu tentative de traiter séparément les différents syndicats et de jouer sur leur division. Heureusement Berger de la CFDT à été fortement retenu par ses troupes et a été obligé de se montrer moins conciliant   qu’il ne l’avait prévu au début et s’est trouvé contraint de poursuivre les discussions, sans laisser deviner moyennant quelles concessions il pourrait faire   allégeance sachant qu’il mettait alors en jeu sa place de président du plus important syndicat  de France car il  se  sentait  lâché par sa base   

Le pouvoir n’a pas tenu compte de la menace des mouvements populaires et n’a pas cherché à composer avec les  syndicats ayant bien compris qu’aucun compromis ne pouvait être négocié  sur un tel texte et s’est mis en situation d’affronter la pression syndicale Pour gagner du temps il a tenu de nombreuses réunions pour négocier certains des nombreuse modalités d’application de la réforme, le plus souvent  syndicat par syndicat dans l’espoir de trouver des points de division mais toujours en allongeant le calendrier en espérant bien lasser les grévistes,  privés de salaires,   et faire monter la grogne des citadins fort perturbés par des manifestations à répétition pas toujours sereines et vigoureusement réprimées   sous les consignes de Castaner et du nouveau préfet.

 Il faut ajouter qu’en   diminuant  le montant des pensions aurait pour conséquence  de créer le besoin de  rechercher  u Une autre disposition confirme bien l’objectif essentiel de la réforme qui est de réduire   le coût des pensions de retraite à la charge des entreprises et de l’état,   elle modifie le calcul du montant des pensions de chaque agent  en prenant pour base  non plus la moyenne des salaires de quelques mois de travail (  par exemple les 6 derniers mois pour les fonctionnaires ) ’mais la moyenne des salaires de toute la carrière  ce qui n’est évidemment  pas la même chose 

Dans la logique de l’idéologie néolibérale qui guide   Macron   cette loi est fondamentale pour compléter les dispositions déjà prises sur le travail, sur le chômage, sur la fiscalité Tout cela est d’une totale cohérence et ne provoque aucune surprise. 

 En dernier temps a été inventé, une disposition machiavélique qui est celle de  « l’âge d’équilibre » imagine pour camoufler le report de l’âge de retraite à taux plein de 62 à 64 ans En effet si  l’age de 62 ans est bien maintenu pour pouvoir partir en retraite ce ne sera alors qu’à taux réduit, et il faudra attendre 64 ans  (baptisé âge pivot) pour atteindre le taux plein . Ainsi comme tout le monde désirant avoir une bonne retraite choisira de rester jusqu’à 64 ans et ainsi, sans le dire, l’âge réel de départ sera bien reculé de deux ans contrairement aux promesses de campagne de Macron mais réclamé par le MEDEF

La gestion de la période que nous venons de traverser montre que tous les moyens ont été mis en œuvre pour aboutir à un passage en force. Tout d’abord il y a eu tentative de traiter séparément les différents syndicats et de jouer sur leur division. Heureusement Berger de la CFDT à été fortement retenu par ses troupes et a été obligé de se montrer moins conciliant   qu’il ne l’avait prévu et a du décider de poursuivre les discussions, sans laisser deviner moyennant quelles concessions il pourrait faire   allégeance sachant qu’il mettait alors en jeu sa place de président du plus important syndicat  de France car il  se  sentait  lâché par sa base   

Le pouvoir n’a pas tenu compte de la menace de mouvements populaires et n’a pas cherché à composer avec les  syndicats ayant bien compris qu’aucun compromis ne pouvait être négocié  sur un tel texte et s’est mis en situation d’affronter la pression syndicale Pour gagner du temps il a tenu de nombreuses réunions pour négocier certains des nombreuse modalités d’application de la réforme le plus souvent  syndicat par syndicat dans l’espoir de trouver des points de division mais toujours en allongeant le calendrier en espérant bien lasser les grévistes,  privés de salaires,   et faire monter la grogne des citadins fort perturbés par des manifestations à répétition pas toujours sereines et vigoureusement réprimées   sous les consignes de Castaner et du nouveau préfet.  Il faut ajouter , ce qui n’est pas neutre, que  diminuer le montant des pensions aurait pour conséquence  de créer chez les retraité le besoin de  rechercher  une retraite complémentaire auprès  des détenteurs  de fonds de pension attentifs  et à l’affut  

Les syndicats n’avaient guère de choix pour agir, la grève et les manif  étaient leur seule arme d’autant plus qu’ils n’étaient pratiquement  pas écoutés S’en est suivie cette période plus néfaste qu’utile qu’a choisi  le pouvoir en décidant de recourir à la maniéré forte   et multiplié les provocations comptant sur le mécontentement des citoyens  qui n’appréciaient aucunement les éclats les  troubles et la violence  Castaner et le nouveau petit préfet ne faisaient rien pour calmer les tensions  espérant ainsi un renversement de l’opinion .

Durée de l’épreuve, confusions nombreuses dans les débats, lassitude des grévistes, énervement et colère des citadins surtout des parisiens bien appuyés par toute la presse toujours très conformiste et courtisane,et friande des violences ont contribué à rendre possible une victoire de Macron qui aura ainsi contribué à reprendre une bonne partie des avantages sociaux conquis peu à peu depuis 1945.toujours au cours de luttes sociales    Il est facile comme l’ont faif la plupart des grands médias de jeter la pierre sur Martinez et la CGT d’avoir causé et entretenu  les troubles et privé les pauvres citadins de métro et de shoping On peut regretter que les  manifestants n’aient pas trouvé un autre moyen de lutte aussi efficace qu’une  grève aussi pénalisante Je pense que si quelqu’un en découvrait une autre  tout le monde y trouverait son compte mais il faut bien avoir conscience du fait que comme le disait Sarkozy après avoir pris un texte sur le service minimum : « Maintenant ils peuvent faire grève on ne s’en rend plus compte « Ce qui est incompréhensible c’est qu’un président de république puisse créer une  situation  où, plus de la moitié des français se retrouvent en contestant une disposition législative et n’en tienne aucun compte et , sans l’anticiper attende le déclenchement d’un fort mouvement de foule pour envisager un début de discussion , qu’il reprenne un habit de chef de parti pour traiter de manière méprisante et discriminante un syndicat représentatif de nombreux citoyens  et en traite ostensiblement de façon différente un autre. Qu’il décide de laisser pourrir une situation en épuisant les ressources de milliers de grévistes, en stimulant les répressions brutales pour décourager les manifestants et  en reportant les débats sur le fond  Malheureusement beaucoup de personnes  n’ont pas eu les moyens ou la volonté de comprendre ce qui est encore en  jeu  et, la presse aidant,  ce sont les grévistes qui se sont souvent retrouvés être désignés coupables , alors que macron pouvait tout arrêter d’un seul geste  . 

Macron n’est donc pas le président de tous les français. mais un militant politique  
D’ailleurs  comme il a pris l’habitude de dire JE ou J’AI  à chaque instant on peut donc se demander quelle conception a de la démocratie  

Lles mouvements manifestations et grèves qui ont beaucoup perturbé étaient   pleinement justifiés Heureusement qu’il y a encore des gens capables de se mobiliser, de se priver de salaires  pour combattre une politique qui a pour objectif de revenir sur toutes les conquêtes sociales obtenues grâce à des luttes et des révoltes et sont  un frein pour le capitalisme qui a comme principal objectif de réduire le coût du travail.  J’ai même été surpris qu’autant de gens aient compris la gravité de ce projet de loi sur les retraites et apporté soutient aux manifestants pendant une aussi longue période ce qui montre qu’il existe encore une importante base de citoyens à sensibilité de gauche dans notre pays et qui ont compris quit était  Macron

 Malgré le désir d’une majorité de français le pouvoir a décidé de ne pas engager de débats et à joué aussi bien la répression que le pourrissement de sorte que les citadins surtout les parisiens ont fini par être exacerbés. A aucun moment le gouvernement n’a cherché une discussion sur les motifs réels de la réforme, il  a laissé se perpétuer les troubles comptant bien sur la lassitude et la colère des gens pour discréditer les manifestants ce qui s’est produit un peu , alors que la responsabilité de la poursuite des manifestations incombait  uniquement au pouvoir , disons même Macron qui  tenait à montrer son mépris de l’opinion publique et donc du peuple.

Ni les déclarations gouvernementales   ni les commentaires de la presse n’ont bien exposé ls vrai motif  de la réforme qui est   essentiellement de réduire   le montant des retraites en donnant  à l’état le pouvoir de  g érer l’ensemble du dispositif, évolution des   cotisations et  des pensions.,

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